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tenir, & pour se coucher. Philopater roi d’Egypte, fit faire un bâtiment magnifique de cette espece, dans lequel il se promenoit publiquement sur le Nil avec sa femme & ses enfans. L’histoire rapporte que ce vaisseau avoit trois cent piés de longueur, près de cinquante de large, & environ soixante de hauteur, y compris celle du pavillon qui étoit bâti dessus. La structure de ce vaisseau paroît avoir été fort singuliere, car il étoit fort large dans le haut, particulierement sur la partie de devant ; il y avoit une double proue & une double poupe ; le tillac étoit bordé de deux longues galeries à balustrades d’ivoire, pour s’y promener en sureté & agréablement. (D. J.)

THALAMITÆ, s. m. (Littérat.) dans les galeres à trois rangs de rames, & trois ponts l’un sur l’autre : on nommoit thalamitæ, θαλαμῖται, les rameurs qui étoient au plus bas pont ; ceux du milieu s’appelloient zygitæ, ζυγῖται ; & ceux du haut thranitæ, θρανῖται ; l’ancien auteur des Tactiques dit, que ces rangs étoient les uns sur les autres en hauteur. Des savans qui ont bien de la peine à comprendre ces étages de rames les uns sur les autres, estiment que le mot triremis, désigne une galere qui avoit de chaque côté trois hommes sur chaque rame, quelque nombre de rames qu’il y eût d’ailleurs : en ce cas thalamitæ étoient les rameurs qui se trouvoient placés au milieu de chaque rame. (D. J.)

THALAMOS, (Mythol.) c’est ainsi qu’on appelloit à Memphis, selon Pline, les deux temples qu’avoit le bœuf Apis, où le peuple l’alloit voir, & d’où il tiroit des présages & des augures. Thalamos signifie proprement des chambres à coucher. (D. J.)

THALASSARCHIE, s. f. (Littêrat.) ce mot grec signifie l’empire des mers, le plus avantageux de tous les empires ; les Phéniciens le possédoient autrefois, & c’est aux Anglois que cette gloire appartient aujourd’hui sur toutes les puissances maritimes. (D. J.)

THALASSOMELI, s. m. (Pharmac. anc.) θαλασσόμελι, de θάλασσα, la mer, & μέλι, miel ; c’est, dit Dioscoride, un cathartique fort efficace, composé d’une égale quantité d’eau de pluie, de mer, & de miel, qu’on coule & qu’on expose au soleil durant la canicule, dans un vaisseau enduit de poix. Quelques-uns mettent deux parties d’eau de mer & une de miel dans un vaisseau ; & cette composition opere avec beaucoup moins de violence que l’eau de mer toute seule. Dioscoride, lib. V. cap. xx. (D. J.)

THALATTA, (Géog. anc.) nom d’une ville de la Babylonie, selon Ptolomée, & 2°. d’un étang au pié du mont Caucase, qui selon Aristote, déchargeoit ses eaux dans le Pont-Euxin. (D. J.)

THALER ou DALER, (Commerce.) espece de monnoie usitée en Suede, où l’on en distingue de deux especes ; le taler silvermunt ou taler d’argent, vaut trente-deux sols, monnoie de France. Le thaler kopparmunt ou thaler de cuivre, vaut dix sols & demi, argent de France.

THALI ou THALLI, (Géog. anc.) peuples d’Asie, voisins des Sauromates, & qui habitoient à l’orient de l’embouchure du Volga, appellée autrefois fauces maris Caspii. Le P. Hardouin croit que les Thalis habitoient ce qu’on appelle aujourd’hui le royaume d’Astracan ; & si l’on s’en rapporte à Pline, on ne peut les placer ailleurs. (D. J.)

THALIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante nommé par le P. Plumier, cortusa, & dont voici les caracteres, selon Linnæus. Le calice est une enveloppe ovale, pointue, & composée d’une seule feuille. La fleur est à cinq pétales, qui sont d’une figure ovoïde alongée, creux, & ondés dans les bords, mais il y en a deux près du calice qui sont petits & recoquillés. Le germe du pistil est ovoïde ; le fruit est une baie ovale, contenant une seule semence osseuse, partagée en deux loges, dans chacune desquel-

les est un noyau fort menu. Plumier, 8. Linnæi gen. plant. p. 522. (D. J.)

THALICTRUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil s’éleve du milieu de cette fleur ; il est entouré d’un grand nombre d’étamines, & il devient dans la suite un fruit dans lequel on trouve plusieurs capsules réunies en maniere de tête, qui sont aîlées ou sans aîles, & qui renferment chacune une semence le plus souvent oblongue. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

THALINA, (Géog. anc.) ville de la grande Arménie, sur le bord de l’Euphrate. Ptolomée, liv. V. c. xiij. la marque entre Chorsa & Armauria. (D. J.)

THALITRON, (Mat. méd.) ou science des Chirurgiens, sophia chirurgorum, cette plante est de la classe des cruciferes de Tournefort ; son alkali volatil spontané est assez vif & assez abondant, à-peu-près au même degré de température que dans les cressons au genre desquels les Botanistes rapportent le thalitron. Les vertus réelles de cette plante sont suffisamment déterminées par ce que nous avons dit de celles du cresson, voyez Cresson ; la semence de thalitron est cependant la partie de cette plante qui est la plus employée. C’est un remede fort usité à Paris, parmi le peuple, qu’un gros de cette semence pris dans du bouillon ou dans du vin pour arrêter le cours de ventre.

Le nom de sophia chirurgorum lui a été donné, parce qu’on l’a employée autrefois assez communément dans le traitement extérieur des plaies & des ulceres, qu’on l’a regardée comme un détersif, un cicatrisant assuré, & que son usage intérieur a été recommandé contre ces maladies externes à titre de vulnéraire, &c. cet usage du thalitron est absolument vieilli, & doit être vraisemblablement peu regretté. (b)

THALIE, s. f. (Mythol.) mere des dieux palices, une des graces & des neuf muses, dont le nom signifie la florissante, de θάλλω, je fleuris. On la fait présider à la comédie & à la peinture naïve des mœurs & des ridicules qu’on expose au théatre.

Des jeux innocens de Thalie
L’amusant spectacle étalé,
Des hommes montre la folie ;
Aux ris le vice est immolé ;
La fureur du jeu, l’imprudence,
Le faux-savoir & l’arrogance
Y sont percés de mille traits ;
Là le misantrope bisarre,
Le jaloux, l’imposteur, l’avare,
Rougissent de voir leurs portraits.

On représente Thalie, appuyée contre une colonne, & tenant un masque de la main droite. (D. J.)

THALLO, s. f. (Mythol.) c’est, selon Hygin, c. clxxxiij. une des heures, fille de Jupiter & de Thémis ; Pausanias dans son voyage de Béotie, l’appelle Thalloté ; mais la Thallo dont parle Clément d’Aléxandrie, Protrept. l. I. & qu’il joint aux Parques, au destin & à la déesse Auxo, n’est point une heure ; c’est plutôt la déesse de la germination, comme Auxo est la déesse de l’accroissement. (D. J.)

THALLOPHORES, s. m. (Antiq. grecq.) θαλλοφόροι ; on nommoit ainsi chez les Athéniens, les vieillards & les vieilles femmes qui portoient des rameaux d’olivier dans leurs mains à la procession de la fête des Panathénées. Potter. Archæol. græc. t. I. p. 421. (D. J.)

THALPUSA ou THELPUSA, (Géog. anc.) ville & petite contrée de l’Arcadie, selon Pausanias, liv. VIII. & Pline, liv. IV. ch. vj. Le pere Hardouin dit que c’est la Delphusia d’Etienne le géographe, & cela paroît très-vraissemblable. (D. J.)

THALUDA, (Géog. anc.) fleuve de la Mauritanie