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tingitane. Ptolomée, l. IV. c. j. place son embouchure sur la côte de l’Océan ibérique, entre Jagath & le promontoire Oleastrum ; c’est le Tamuida des modernes. (D. J.)

THALUDE, (Géog. mod.) petite ville d’Asie, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Fez, dans la province d’Errif, sur une riviere, à deux milles de la Méditerranée. (D. J.)

THALYSIES, s. f. pl. (Antiq. grecq.) θαλύσια, fêtes & sacrifices que les laboureurs célébroient dans l’Attique, en l’honneur de Cérès & de Bacchus, pour l’heureux succès de leurs moissons & de leurs vendanges. Voyez sur l’origine & les cérémonies de cette fête, Potter, Archæol. græc. tom. I. pag. 400. (D. J.)

THAMESIS, (Géog. anc.) fleuve de la Grande-Bretagne, dont parle César, l. V. c. xviij. Ptolomée a fort bien connu cette riviere ; c’est la Thamise. (D. J.)

THAMIMASADÈS, s. m. (Mythologie.) divinité adorée par les Scythes ; ils la représentoient sous une figure moitié femme & moitié poisson, & c’étoit un symbole de la lune & de la mer. (D. J.)

THAMISE, la, (Géog. mod.) les François écrivent à tort Tamise, riviere d’Angleterre, la plus considérable de toute la Grande-Bretagne ; elle se forme de deux rivieres, qu’on appelle Thame & Isis, qui se joignent près de Dorchester, dans Oxfordshire : delà elle coule à l’est, séparant la province de Buckingham de Berkshire, Midelesex d’avec Surrey, & Essex d’avec Kent. Dans son cours elle passe auprès de Windsor, à Kingston, à Londres, à Barking dans Essex, & à Gravesend dans Kent ; enfin elle se décharge dans la mer d’Allemagne par une très-grande embouchure.

C’est la riviere la plus avantageuse de l’Europe pour la navigation. Son courant est aisé, ses marées sont commodes, & son eau se purifiant par la fermentation dans les voyages de long cours, devient bonne à boire quand on en a le plus de besoin : c’est à cette riviere qu’est dûe la grandeur & l’opulence de Londres.

Quelle incomparable puissance
Fait fleurir sa gloire au-dehors ?
Quel amas d’immenses trésors
Dans son sein nourrit l’abondance ?
La Thamise, reine des eaux,
Voit ses innombrables vaisseaux
Porter sa loi dans les deux ondes,
Et forcer jusqu’aux dieux des mers,
D’enrichir ses rives fécondes,
Des tributs de tout l’univers.

La marée monte jusqu’à cent milles depuis l’embouchure de ce fleuve, c’est-à-dire environ vingt milles plus haut que Londres. Il y a plus de trente mille matelots qui subsistent du commerce de cette seule riviere, & Londres éprouve chaque jour les avantages infinis qu’elle lui procure.

Sur un refus que cette capitale avoit fait à Jacques I. du prêt d’une grosse somme, ce roi piqué, menaça le maire & les échevins de s’éloigner de leur ville, & de transporter dans un autre lieu les archives du royaume, ainsi que toutes les cours de justice. « Sire, répondit le maire, votre majesté fera ce qu’il lui plaira, & Londres lui sera toujours soumise ; une seule chose nous console, c’est que votre majesté ne sauroit transporter la Thamise avec elle ».

Le chevalier Derham a fait à la louange de cette riviere un très-beau morceau de poésie, qu’on peut voir dans ses ouvrages ; il commence par le vers suivant.

Thames, the most lov’d of all the Ocean’s fons, &c.

M. Thompson parle aussi de la Thamise en ces ter-

mes magnifiques : « Belle Thamise, vaste, douce, profonde, & majestueuse reine des fleuves, tu fus destinée à faciliter ton premier ressort, le commerce ! c’est sur tes bords qu’on voit s’élever une foule de mâts, semblables à une forêt dans l’hiver ; les ancres se levent, les voiles se guindent, le navire s’ébranle ; la splendide berge voguant tout-autour, étend ses rames semblables à des aîles ; les cris du départ se répandent & font retentir la rive ; le vaisseau fend les ondes & va porter au-loin la gloire & le tonnerre britannique ». (Le chevalier de Jaucourt.)

THAMMUZ, (Calend. des anc. Hébreux.) nom d’un mois des Hébreux. Voyez Tamus.

THAMNA, (Géog. sacrée.) ville dont parle l’Ecriture. Il semble qu’elle fait trois villes de ce nom, mais toutes les trois paroissent être la même qui étoit dans la Palestine, sur le chemin de Jérusalem à Diospolis. (D. J.)

THANE, s. m. (Hist. mod.) est le nom d’une dignité parmi les anciens Anglo-Saxons. Voyez Noblesse.

Skene dit que la dignité de thane étoit égale autrefois à celle de fils d’un comte ; mais Cambden prétend que les thanes n’étoient titrés que relativement aux charges dont ils étoient revêtus.

Il y avoit deux sortes de thanes, savoir les thanes du roi & les thanes ordinaires : les premiers étoient des courtisans ou des officiers servant à la cour des rois anglo-saxons, & possédant des fiefs qui relevoient immédiatement du roi ; de-sorte que dans le grand cadastre d’Angleterre, ils sont appellés indifféremment thanes & officiers du roi, thani & servientes regis.

Peu de tems après que les Normands eurent fait la conquête de l’Angleterre, le nom de thanes fut aboli, & remplacé par celui de barons du roi, barones regis. Voyez Baron.

L’origine des thanes est rapportée au roi Canut, qui ayant composé sa garde de la principale noblesse danoise, au nombre de 3000 hommes, & les ayant armés de haches & de sabres a poignées dorées, il les appella thing-litt, des deux mots danois, thein, corps de noblesse, & lith, ordre de bataille.

Les thanes ordinaires, thani minores, étoient les seigneurs des terres, qui avoient la jurisdiction particuliere dans l’étendue de leurs seigneuries, & rendoient la justice à leurs sujets & tenanciers. Voyez Seigneur & Manoir.

Ces deux sortes de thanes changerent leur nom en celui de barons, & c’est pour cela que leurs jurisdictions s’appellent encore aujourd’hui cours de barons. Voyez Cour & Baron.

Dans les anciens auteurs & dans les vieilles chartes, le nom de thane signifie un noble, quelquefois un vassal libre, & souvent un magistrat.

Terres des thanes, étoient celles dont les rois saxons avoient investi leurs officiers.

THANET, (Géog. mod.) en latin Thenos ou Thanatos dans Solin, île d’Angleterre dans la partie septentrionale du comté de Kent, dont elle fait partie, à quinze milles de l’embouchure de la Thamise, au levant. Elle est formée par la Stour en se déchargeant dans l’Océan par deux embouchures ; elle a 8 milles de longueur sur 6 de largeur, & contient dix paroisses ou hameaux. Stonar qui est un port de mer, est son chef-lieu. La terre de cette île est toute de marne blanche, & abonde en froment. Ce fut dans cette île que le moine Augustin, depuis archevêque de Cantorbery, aborda lorsqu’il vint annoncer l’Evangile aux Bretons : les Saxons y descendirent aussi quand ils s’emparerent d’une partie de l’Angleterre. (D. J.)

THANN, (Géog. mod.) bourg plutôt que ville de France, dans la haute Alsace, & le chef-lieu d’un