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sont d’un goût mucilagineux, lequel laisse une impression de feu assez considérable, de même que le reste de la plante ; l’odeur de la fleur est douce ; de toutes les especes connues de thymélées, c’est celle qui a les feuilles les plus grandes ; mais sa qualité caustique & brulante, montre assez qu’il ne faut jamais l’employer en médecine : c’est bien dommage qu’il en soit de même de toutes les autres especes, car d’ailleurs ce sont des plantes charmantes pour l’ornement d’un jardin ; plusieurs d’entr’elles fleurissent en Janvier, quand la saison est douce, & sont en Février dans toute leur perfection. (D. J.)

Thymelée de Montpellier, (Mat. méd.) Voyez Garou.

Thymelée à feuilles de laurier, (Mat. méd.) Voyez Laureole.

THYMELICI, s. m. (Littérat.) les Romains nommoient ainsi les musiciens qui chantoient dans les entr’actes, ou ceux qui dansoient d’après les airs de la symphonie. Le lieu du théâtre où ils étoient placés, s’appelloit, comme je l’ai dit, thymele, d’où vient que Juvenal dit, sat. vj. vers. 66.

Attendit tymele, tymele nunc rustica discat.


(D. J.)

THYMÉLIES, s. m. (Antiq. rom.) les thymélies étoient des chansons en l’honneur de Bacchus ; ces chansons tirerent leur nom de Thymélée fameuse baladine, qui fut agréable à l’empereur Domitien : on appella par la même raison thyméliens, les gens de théâtre qui dansoient & chantoient dans les intermedes ; enfin le lieu où ils faisoient leurs représentations, reçut aussi le nom de thymélé. (D. J.)

THYMIAMA, s. f. (Hist. nat. Bot. mod.) nom donné par quelques auteurs à l’écorce de cascarille, & par d’autres à l’écorce de l’arbre qui porte l’encens dont on se sert dans les parfums. Voyez Encens, & Cascarille. (D. J.)

THYMIAMATA, (Mat. med. anc.) θυμιάματα ; c’étoit des especes de fumigations aromatiques, dont les ingrédiens étoient choisis, & si diversifiés, qu’il paroît que dans leur composition, on consultoit le plaisir autant que l’utile. Comme plusieurs des ingrédiens qui entroient dans ces sortes de fumigations, ne répandent point une bonne odeur, les commentateurs se sont persuadés que c’étoient des drogues différentes de celles auxquelles nous donnons aujourd’hui les mêmes noms ; mais cette opinion n’est fondée que sur la fausse supposition qu’on ne composoit ces sortes de préparations aromatiques, que pour la bonne odeur.

Le castoreum étoit un ingrédient des fumigations aromatiques, d’où il suit que les anciens faisoient entrer dans ces fumigations, des drogues salutaires, ainsi que des drogues d’une odeur agréable. La gomme ammoniaque y entroit aussi ; l’odeur du galbanum est encore pire ; cependant, suivant le témoignage des anciens, toutes ces drogues de mauvaise odeur, se rencontroient ensemble dans les thymiamata, conjointement avec l’encens, la myrrhe, le jonc odorant, & autres parfums. (D. J.)

THYMIATERIUM, (Géogr. anc.) le périple d’Hannon nous apprend que c’est la premiere ville, ou colonie, que ce général carthaginois fonda dans son voyage, le long des côtes de Lybie ; mais Thymiaterium ne paroît pas être exactement le nom de cette ville, ou de cette colonie ; c’est dumathiria qu’on doit lire, suivant Bochart, qui traduit ce mot phénicien par le mot grec πεδιάδα, en latin urbem compestrem. Les mots dumathir & dumthor, en hébreu, signifient un terrein uni ; telle étoit la situation de cette premiere ville d’Hannon, & sans doute il prétendit l’exprimer dans le nom qu’il lui donna. Le mot grec θυμιατήριον, substitué par le traducteur, dans la vue,

dit Bochart, d’adoucir le phénicien, trop rude apparemment pour des oreilles attiques, veut dire un vase à bruler de l’encens. Ramusio & Mariana prétendent que le nom moderne est Azamor, située en Lybie, environ à deux journées de navigation au-delà de Gibraltar. (D. J.)

THYMIQUE, adj. en Anatomie, se dit des arteres & des veines qui se distribuent au thymus. Voyez Thymus.

THYMNIAS, (Géog. anc.) golfe de l’Asie mineure, dans la Doride, selon Pline, l. III. c. xxviij. & Pomponius Méla, l. I. c. 16. (D. J.)

THYMO, s. m. (Hist. nat. Icthiolog.) poisson qui se pêche dans le Thesin, fleuve d’Italie, & auquel on a donné le nom de thymo, parce qu’il sent le thim. Il devient long d’une coudée ; il a la tête petite à proportion du corps ; le ventre est un peu pendant à sa partie antérieure, le corps a une couleur bleue, & la tête est de diverses couleurs : ce poisson a deux nageoires aux ouies, deux à la partie antérieure du ventre, une au-dessous de l’anus, & deux sur le dos : la premiere des nageoires du dos est beaucoup plus grande que l’autre, & de couleur rouge avec des taches noires : la nageoire de la queue est fourchue. Rondelet, hist. des poissons de riviere, ch. x. Voyez Poisson.

THYMOXALME, (Mat. méd. anc.) θυμοξάλμη ; préparation de vinaigre, de thym, de sel, & de quelques autres ingrédiens. On ordonnoit le thymoxalme extérieurement dans la goutte & les enflures, & on le prescrivoit intérieurement dans les maux d’estomac, à la dose d’environ un quart de pinte, dans de l’eau chaude : il opéroit comme purgatif, & voici sa préparation. On prenoit deux onces de thym pilé, autant de sel, un peu de farine, de rhue, & de pouliot : on mettoit le tout dans un pot, ensuite on versoit dessus trois pintes d’eau, & quatorze onces de vinaigre : on couvroit bien le pot d’un gros drap, & on l’exposoit pendant quelque tems à la chaleur du soleil. Dioscoride, l. V. c. xxjv. (D. J.)

THYMUS, s. m. en Anatomie, est une glande conglobée, située à la partie supérieure du thorax, sous les clavicules, à l’endroit où la veine-cave & l’aorte se partagent, & forment les branches qu’on appelle souclaviere. Voyez Glande.

Le thymus est cette partie qui dans la poitrine du veau se nomme ris de veau. Elle est grosse dans les enfans ; mais à mesure qu’ils croissent, elle diminue. Ses arteres & ses veines sont des branches des carotides & des jugulaires. Ses nerfs viennent de la huitieme paire ; & ses vaisseaux lymphatiques se rendent dans le canal thorachique.

Le savant docteur Tyson prétend que l’usage du thymus est de servir de décharge au chyle qui est dans le conduit thorachique du fœtus, dont l’estomac étant toujours plein de la liqueur dans laquelle il nage, tient nécessairement le conduit thorachique distendu par le chyle ; d’autant que le sang que le fœtus reçoit de la mere, remplit les veines, & empêche le chyle d’entrer librement dans la veine souclaviere. Voyez Fœtus.

M. Cheselden observe que le thymus est fort petit dans les hommes, & que les glandes thyroïdes sont très-grosses à-proportion. Mais dans les animaux qu’il a examinés, il a trouvé justement le contraire ; ce qui l’a porté à croire que le thymus & les glandes thyroïdes ont les mêmes vaisseaux lymphatiques, & que le premier, ou les dernieres venant à augmenter à-proportion autant que feroient tous deux ensemble, cela produit le même effet que si tous deux augmentoient réellement ; & que la raison pour laquelle le thymus grossit plutôt que les glandes thyroïdes dans les brutes, c’est que la forme du thorax dans ceux-ci laisse un espace convenable pour loger