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enveloppe. Le nombre de ces pieces est ordinairement de 16 dans les grands rouets. La poulie k, voyez les fig. & les Planches, indique parfaitement le mouvement de la roue de piece, au moyen de celui qui est donné à la grande roue. Cette même roue de piece doit avoir quatre cannelures, dans lesquelles passe la corde qui donne le mouvement aux seize pieces dont le rouet est monté ; & cette corde doit être passée si artistement, qu’elle prenne toutes les pieces de quatre en quatre, & les fasse toutes tourner dans un même sens.

Par la démonstration qui vient d’être faite, on peut concevoir le mouvement de toutes les pieces qui composent le rouet. Il ne s’agit maintenant que de démontrer de quelle façon la lame d’or ou d’argent se couche sur la soie, & nous nous servirons pour cette démonstration de la figure où l’on voit la bobiniere. Elle est chargée de seize bobines, sur lesquelles est enroulée la soie marquée h, g ; les brins de cette même soie viennent passer sous la baguette de verre H ; & étant portés au-travers & dans le trou du fer représenté par la figure séparée y, z, viennent s’enrouler sur les cueilleux o, de façon que quand les cuilleux tournent, ils tirent la soie des bobines & l’enroulent. Or pour que cette soie soit couverte de la lame d’or ou d’argent, le roquetin marqué u, x, dans la partie séparée, est ajusté sur la partie 7 k, l, m, ainsi qu’il paroît dans les fig. a, b, c, d, e, f : sur le roquetin est la lame f, laquelle étant arrêtée avec la soie, la piece tournant d’une vîtesse extraordinaire, la lame passant sur une petite poulie de verre, dans laquelle est passé un petit crochet de fil de fer. Le roquetin étant mobile sur la piece & arrêté très-légerement à mesure que cette même piece tourne, la lame se porte autour de la soie qu’elle enveloppe ; & la soie enveloppée étant tirée par le cueilleux, le filé se trouve fait. Il faut observer que le roquetin de lame tourne dans un sens contraire à la piece qui le supporte ; & que les bobines sur lesquelles est la soie destinée à faire le filé, sont arrêtées légerement par un fil de laine qui enveloppe la cavité qui se trouve dans un des bords extérieurs de la bobine. Cette laine qui est arrêtée d’un bout à la bobiniere, s’enroule de l’autre sur une cheville, à l’aide de laquelle on resserre ou on lâche à discrétion, en tournant la cheville du côté nécessaire pour l’opération.

Le roquetin de lame est arrêté de même sur la piece. La fig. t indique la cheville & le fil qui l’enveloppe. La fig. n, les crochets arrêtés sur la plaque de la piece n, n, afin que le fil de laine passant dessus, ne touche que superficiellement la cannelure du roquetin de lame u. La fig. o, p, indique la poulie de verre sur laquelle passe la lame du roquetin, pour se joindre au fil de soie. La fig. séparée q est une visse qui entre dans le sommier marqué L ailleurs, & qui arrête tous les fers sur lesquels sont montées les pieces, de façon qu’ils soient solides & ne branlent point, sans quoi le filé ne sauroit se faire.

Il faut observer encore que l’arbre qui est taillé en seize parties pour les rouets à seize ; & chaque partie taillée en pain-de-sucre & cannelée n’est travaillée de cette façon que pour faire le filé plus ou moins couvert, c’est-à-dire plus ou moins cher ; parce que plus il est couvert, moins il prend de soie ; & moins il est couvert, plus il en prend. Or comme l’arbre, au moyen des cordes d’attirage, donne le mouvement plus ou moins prompt aux cueilleux, il arrive que quand la corde est passée dans la cannelure dont la circonférence est la plus grande, elle fait tourner le cueilleux plus vîte, lequel ramasse le filé plus promptement. Conséquemment la lame qui l’enveloppe & qui feroit, par exemple, cinquante tours autour du fil de soie dans la longueur d’un pouce, la corde étant

passée sur la plus grande circonférence de l’arbre, en fera plus de soixante, si la corde est passée plus bas, ce qui fera dix tours de lame de moins dans la longueur d’un pouce, par conséquent un filé plus riant ; c’est le terme. Le cueilleux doit avoir aussi deux ou trois cannelures de différens diametres du côté droit, pour suppléer à celles de l’arbre. Ces cannelures différentes sont d’autant plus nécessaires, que lorsque le cueilleux se remplit de filé ; son tour étant plus grand, il ramasse bien plus vîte : pour-lors il faut baisser dans les cannelures de l’arbre, & augmenter dans celles du cueilleux.

Afin que le filé se roule avec égalité sur les cueilleux, on a eu soin de faire de petits trous dans la partie du rouet qui leur est supérieure marquée P ; ces trous servent à placer une cheville de laiton bien polie, qui conduit le fil dans la partie desirée du cueilleux, comme il est démontré dans la même figure. En remuant avec soin ces chevilles, on empêche le filé de faire bosse sur le cueilleux, qui se trouve par ce moyen toujours égal.

TIRIN, voyez Tarin.

TIRINANXES, s. m. (Hist. mod.) les Chingulais ou habitans de l’île de Ceylan ont trois sortes de prêtres, comme ils ont trois sortes de dieux & de temples. Les prêtres du premier ordre ou de la religion dominante, qui est celle des sectateurs de Buddou, s’appellent Tirinanxes ; leurs temples se nomment ochars ; on ne reçoit parmi eux que des personnes distinguées par la naissance & le savoir ; on n’en compte que trois ou quatre qui sont les supérieurs de tous les autres prêtres subalternes que l’on nomme gonnis ; tous ces prêtres sont vétus de jaune ; ils ont la tête rasée, & ils portent un éventail pour se garantir du soleil ; ils sont également respectés des rois & des peuples, & ils jouissent de revenus considérables ; leur regle les oblige au célibat ; ils ne peuvent manger de la viande qu’une fois par jour ; mais ils ne doivent point ordonner la mort des animaux qu’ils mangent, ni consentir qu’on les tue. Leur culte & leur regle sont les mêmes que ceux des Talapoins de Siam. Voyez cet article. Leur divinité est Buddou ou Poutsa, qui est la même chose que Siakka, que Fohi, ou que Sommona-Kodom.

Les prêtres des autres divinités de Ceylan s’appellent koppus ; leur habillement, même dans leurs temples, ne les distingue point du peuple ; leurs temples se nomment deovels ; ils offrent du ris à leurs dieux ; les koppus ne sont point exempts des charges de la société.

Le troisieme ordre de prêtres s’appelle celui des jaddeses, & leurs temples se nomment cavels ; ils se consacrent au culte des esprits, & font des sacrifices au diable, que les habitans craignent sur-tout dans leurs maladies ; ce sont des coqs qui servent alors de victimes ; chaque particulier qui bâtit un temple peut en devenir le jaddese ou le prêtre : cet ordre est méprisé par les autres.

TIRIOLO, ou TYRIOLO, (Géogr. mod.) petite ville, ou bourg d’Italie, dans la Calabre ultérieure, proche du mont Apennin, & à trois lieues nord de Squillace ; c’est l’ancienne Tyrus, ville de la grande Grece. (D. J.)

TIRMAH, (terme de Calendrier.) nom du quatrieme mois de l’année des anciens Perses ; il répondoit à notre mois de Décembre. (D. J.)

TIRNAU, TYRNAU, ou TIRNAVIA, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie, dans le comté de Neitra, sur la riviere de Tirna, à 8 lieues au nord-est de Presbourg. Les Jésuites y ont une belle église. Long. 35. 48. lat. 48. 32.

Sambuc (Jean) savant écrivain du seizieme siecle, naquit à Tirnau en 1531, & mourut à Vienne en Au-