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Trembowla délivrée, rendit graces à la fermeté de Chrasonowski. Il fut élevé aux honneurs militaires ; sa femme se contenta des applaudissemens de la nation, & le soldat reçut de l’argent d’une république pauvre. L’abbé Coyer. (D. J.)

TRÊME, terme de Manufacture, qui signifie les fils que les tisserands, gaziers, &c. & autres ouvriers qui se servent de la navette, font passer entre les fils de la chaîne pour former sur le métier les toiles, gazes, &c.

TRÉMEAU, s. m. terme de Fortification ; c’est la partie du parapet terminé par les deux autres parties dont la largeur est de neuf piés en-dedans, & de six piés en-dehors. On l’appelle autrement merlon. Richelet. (D. J.)

TREMECEN, (Géog. mod.) province d’Afrique, dans la Barbarie, au royaume d’Alger ; elle est bornée au nord par la Méditerranée, au midi par les déserts, au levant par la province particuliere d’Afrique, & au couchant par le royaume de Fez. Marmol donne à cette province 150 lieues de long, & 20 de large.

Elle occupe la place de la Mauritanie Césariense. Presque toutes les terres qu’elle renferme sont arides, excepté celles du côté du nord, qui produisent du blé & des pâturages. Sa capitale a pris son nom.

La province de Tremecen depuis la décadence de l’empire romain, a été possédée par divers peuples, par les Abdulaates, par les califes d’Arabie, par les Almoravides, par les Zénetes, & par les chérifs d’Hescein. Barberousse s’en empara, & fut ensuite massacré par les troupes de Charles-Quint. Enfin les Algériens en sont devenus les maîtres. Les Arabes des déserts habitent un grande partie de cette province. Les Zénetes, les Hoares, les Cinhagiens, & les Aznages demeurent sur les montagnes. (D. J.)

Tremecen ou Telemicen, (Géogr. mod.) ville d’Afrique, dans la Barbarie, capitale de la province de même nom, à 7 lieues de la Méditerranée, dans une plaine, qui confine avec le mont Atlas. Cette ville est habitée par des maures, de pauvres arabes, & des juifs. Longit. 16. 30. lat. 34. 25. (D. J.)

TREMELLA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante que les Anglois appellent laver, & qui paroît tenir une nature mitoyenne entre l’algue & la conserve. Il ne produit ni fleurs, ni graines qu’on ait pu découvrir jusqu’à ce jour ; mais c’est un genre de plante d’une texture uniforme, tendre, pellucide, membraneuse, & souvent gélatineuse. Dillenius, hist. musc. compte dix-sept especes de ce genre de plante, qui pour la plûpart vivent dans l’eau, & sont composées de feuilles lisses, ordinairement larges, applaties, & quelquefois tubulaires. Le nostoch, en anglois the telly rain-laver, est une des dix-sept especes. Voyez Nostoch. (D. J.)

TREMER, v. act. (Gram.) faire de la toile en passant la treme avec la navette entre les fils de la chaîne.

TREMETI, îles de, (Géog. mod.) ou les îles du royaume de Naples, dans le golfe de Venise, à quelque distance de la côte de la Capitanate. Les trois principales de ces îles sont Caprara, San-Nicolo & San-Domino.

Les anciens nommoient ces îles Diomedeæ insulæ. M. de Lisle les place vers les 42. 30. de latit. & par les 34°. de longit. (D. J.)

TREMEUR, s. m. ouvrier dont l’occupation est de disposer les fils des trêmes pour être employés à la fabrique des toiles, &c.

TRÉMIE, s. f. ustencile de marchand de blé & d’avoine ; vaisseau pyramidal qui a un long carré, dont le dessous est de cuir, & le dessus d’un treillis de fil de leton ; ensorte que les grains se criblent en quel-

qué sorte, à mesure qu’ils tombent dans un cuvier

qui est au bas. La trémie sert aussi pour l’étalonnage des mines & minots, qui servent à mesurer les grains & les légumes secs. (D. J.)

Trémie, terme de Layetier ; petite machine composée d’un fond avec des rebords, & d’un corps en dos d’âne, au haut duquel il y a un couvercle, qu’on ouvre & qu’on ferme par où on met du grain pour les pigeons, & d’où il tombe peu-à-peu dans le fond de la trémie, à mesure qu’ils le mangent.

Trémie, terme de Meunier ; c’est une sorte de grande cage de bois quarrée, fort large par le haut, & fort étroite par le bas, faite en forme de pyramide renversée, qui sert au moulin pour faire écouler peu-à-peu par un auget le blé sur les meules, afin d’en faire de la farine. Cette trémie est portée par deux pieces de bois, qu’on appelle trémions, qui s’entretiennent par des chevalets. Elle sert aussi dans les greniers à sel, pour faire couler le sel dans les mesures. (D. J.)

Trémie, bandes de, terme de Maçonnerie ; ce sont des bandes de fer qui servent à soutenir les âtres & les languettes de cheminées.

TRÉMION, s. m. (Archit.) barre de fer qui sert à soutenir la hotte ou la trémie d’une cheminée. (D. J.)

TREMITHUS, (Géog. anc.) village de l’île de Chypre, selon Etienne le géographe. Ptolomée, l. V. c. xiv. en fait une ville qu’il place dans les terres. Elle devint épiscopale. Cette ville est nommée Tremithopolis, sur une médaille qui se trouve dans le recueil de Goltzius. Lusignan dit que c’est aujourd’hui un village appellé Tremithunge. (D. J.)

TREMON, (Géog. anc.) Eustathe, in Dionysium, dit qu’on nommoit ainsi un lieu voisin de l’île de Délos, & que l’origine de ce nom venoit des fréquens tremblemens de terre, auxquels cette île est sujette. Lycophron fait aussi mention de ce lieu ; & Isacius qui remarque que c’étoit l’endroit où Ajax avoit été enterré, ajoute qu’il étoit situé prés de Thénos & de Mycone. (D. J.)

TREMOUILLE, la, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de France, dans le Poitou, au diocèse & à 12 lieues de Poitiers, sur la riviere de Benaise, avec titre de duché.

TREMORIZE, voyez Torpille.

TREMP, (Géog. mod.) petite ville, ou pour mieux dire bourg d’Espagne, dans la Catalogne, sur le Noguera-Pallareza, espece de torrent : ce bourg est en partie habité par de la noblesse du pays. (D. J.)

TREMPE, s. f. terme d’Artificier, c’est une composition de poix fondue, de colophone & d’huile de lin, où l’on mêle de la poudre écrasée, jusqu’à ce qu’elle prenne une consistance. On y trempe les balles à feu, jusqu’à ce qu’elles aient acquis leur vrai calibre.

Trempe, (Cirier.) premier jet de cire que l’on donne aux meches des bougies de table, avant d’en mettre la tête dans les forêts. (D. J.)

Trempe de l’acier, (Chimie, Métallurgie & Arts.) faire de l’acier, c’est charger le fer d’autant de phlogistique, ou de parties inflammables qu’il en peut contenir. Pour produire cet effet, on joint au fer que l’on veut convertir en acier, toutes sortes de matieres grasses, qui contiennent une grande quantité du principe inflammable qu’elles communiquent au fer ; & par-là elles lui donnent une dureté beaucoup plus grande qu’il n’avoit auparavant. C’est sur ce principe que l’on emploie des substances du regne animal, telles que des os, de la corne, des pattes d’oiseaux, du cuir, des poils, &c. On se sert aussi de charbons de bois, & l’on donne la préférence à ceux du bois de hêtre ; on emploie aussi de la cendre, de la suie, &c. En un mot, toutes les sub-