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pond à celle de nos évêques. Ils tiennent leurs pouvoirs & leur consécration du souverain pontife de leur religion appellé siaka, voyez cet article ; c’est l’empereur séculier du Japon qui nomme ces tundes, le siaka confirme son choix, & leur accorde le droit de dispenser dans les cas ordinaires, & d’appliquer aux vivans & aux morts les mérites des dieux & des saints.

Les tundes ne communiquent point sans restrictions, un pouvoir si étendu aux prêtres ordinaires. Ils ont communément la direction de quelque riche monastere de bonzes, qui leur fournissent les moyens de soutenir avec splendeur la dignité de leur état. Voyez Siaka.

TUNEBRIUM, (Géog. anc.) promontoire d’Espagne, dans le royaume de Valence, entre les villes Altea & Denia. Les anciens l’appelloient Artemisium, du nom de la ville la plus célebre du voisinage, & Ferraria, à cause des mines de fer qui s’y trouvoient. On lui donne aujourd’hui le nom de capo Martino ou punta de l’Emperador. (D. J.)

TUNER, TUNAGE, TUNES, (Hydraulique.) ce sont des harts, composés de trois brins ou verges de 15 piés de long, pour serrer les tiers de fascines qui se posent les uns sur les autres, de maniere qu’ils forment un lit de 18 à 20 pouces d’épaisseur. Ces tunes s’attachent autour des piquets de 12 piés de long verticalement, & enfoncés à coup de maillet pour les serrer les uns contre les autres, afin d’affaisser le fascinage, on remplit l’intervalle que les tunes laissent entr’elles de pierres plates & dures posées de champ. (K)

TUNG, s. m. (Hist. des insectes.) nom qu’on donne chez les Guaranis, peuples de l’Amérique méridionale, à un petit insecte qui les désole, & qui s’insinue peu-à-peu entre cuir & chair, principalement sous les ongles ; là il fait son nid & dépose ses œufs, qui venant à éclore, rongent toutes les parties voisines, & produisent de fâcheux ulceres. On est averti de l’endroit où ils sont nichés, par une violente démangeaison qu’on y sent. Le meilleur remede, est d’ouvrir la partie avec la pointe d’une lancette, d’en tirer la vermine, de dessécher ensuite la plaie, & la cicatriser ; c’est le même insecte que les Espagnols nomment pico, & les François, chique. Voyez Chique. (D. J.)

TUNGRI, (Géog. anc.) peuples de la Gaule belgigique, selon Ptolomée, liv. II. ch. ix. qui leur donne Atuacutum pour capitale. Tacite, hist. liv. IV. & V. fait aussi mention de ces peuples. Ce sont les mêmes que les Eburones, ce qui fait que César ne fait point mention des Tongres, parce qu’il ne les connoît que sous le nom d’Eburons ; & Pline, liv. IV. c. xvij. au contraire, nomme les Eburons Tongres.

Ils sont communément appellés Germains par les Gaulois, des mots gerra, guerre, & de man, homme, c’est comme qui diroit homme de guerre.

Les Tungri habitoient les pays de Liége, de Cologne, de Juliers, de Limbourg, de Namur, & partie du Luxembourg. Du tems de César, ces pays étoient occupés par les Condrusiens & les Segniens auprès du Rhein. Les Carésiens & les Poemanes étoient à l’occident : les Eburons étoient entre les Segniens & la Meuse. Dans la suite les Ubiens, Ubii, les Suniques Sunici, les Aduaticiens Aduatici, posséderent entr’eux toute cette étendue de pays.

Les Ubii occuperent le territoire de Cologne, & partie de Juliers. Leurs villes étoient Agrippina Col. aujourd’hui Cologne ; Araubiorum, aujourd’hui Bonn ; Novesium, Nuys ; & Gelduba, Geldub, village qui a retenu l’ancien nom.

Les Sunici habitoient Limbourg, & partie de Juliers, ils avoient deux villes. Theuderium, à present Tudder, & Coriovalum qu’on nomme maintenant Valgenbourg.

Les Aduatici tenoient le comté de Namur, & partie du Brabant. Ils avoient pour villes principales Geminiacum, aujourd’hui Gemblours, & Perviciacum, village qu’on nomme à présent Pervis. (D. J.)

TUNGRIENS, s. m. pl. (Hist. anc.) peuple de l’ancienne Gaule, qui du tems de César, habitoit la partie du pays de Liége où est la ville de Tongres.

TUNGRORUM FONS, (Géog. anc.) eaux minérales dans la Gaule belgique, au pays des Tongres, selon Pline, l. XXXI. c. ij. qui en parle en ces termes : Tungri civitas Galliæ, fontem habet insignem plurimis bullis stillantem, ferruginei saporis ; quod ipsum non nisi in fine potus intelligitur. Purgat hic corpora, tertianas febres discutit, calculorumque vitia. Eadem aqua igni admota, turbida fit, ac postremo rubescit. Personne ne doute que Pline ne parle de la fontaine si connue aujourd’hui sous le nom d’eaux de Spa, & qui se trouve dans le diocèse de Liége, pays qu’habitoient les anciens Tongres. (D. J.)

TUNGSTEEN, s. m. (Hist. nat. Minéral.) les Suédois donnent ce nom à une pierre ferrugineuse ou mine de fer, qui ressemble à la mine d’étain en crystaux de la forme du grenat. Cette substance est très pesante & très-difficile à réduire, cependant on en a tiré jusqu’à trente livres de fer par quintal : on a de la peine à la faire entrer en fusion, en y joignant du borax ou du sel alkali fixe ; mais le sel fusible de l’urine la fait fondre très-promptement, alors on obtient une scorie noire. On trouve différentes variétés de cette substance, il y en a de rougeâtre ou couleur de chair, de jaune, & de couleur de perle ; elle varie aussi pour le tissu, on en trouve qui est très compacte & d’un grain très-fin, il y en a d’autre qui ressemble à du spath & qui a un coup d’œil gras à sa surface. Voyez l’Essai d’une nouvelle minéralogie, publiée en Suédois en 1758. (—)

TUNJA, (Géog. mod.) ville de l’Amérique, dans la Terre-ferme, au nouveau royaume de Grenade, capitale de la province de même nom, sur le haut d’une montagne, à 20 lieues de Santa-Fé. Latit. 5. (D. J.)

TUNICATUS POPELLUS, (Litt.) c’est le peuple & les esclaves, qui ne portoient que la tunique sans robe : car la robe étoit l’habit des hommes libres, un homme de condition n’auroit osé paroître en tunique sans robe ; d’où vient que César punit un officier qui avoit manqué à son devoir, en le faisant tenir debout tout le jour en tunique & sans ceinture, devant la tente du général. (D. J.)

TUNIQUE, s. f. (Botan.) les Botanistes appellent tuniques, les différentes peaux de certaines plantes, telles, par exemple, que celles d’un oignon, qui sont emboîtées les unes dans les autres ; ils se servent aussi quelquefois du mot de tunique, pour signifier simplement une enveloppe. (D. J.)

Tunique, en Anatomie, est un nom qui se donne aux membranes, qui enveloppent les vaisseaux & différentes autres parties des moins solides du corps. Voyez les Planches d’Anatomie.

Les yeux sont principalement composés d’un certain nombre d’humeurs qui sont contenues dans des tuniques, rangées l’une sur l’autre, comme la tunique albuginée, la cornée, la rétine, &c. Voyez Œil, Albuginée, &c.

Tunique vaginale, voyez Vaginale.

Tunique aciniforme, est la même que la membrane uvée de l’œil. Voyez Uvée.

Tunique vitrée, (Anatom.) c’est la même que la tunique arachnoide ou crystalloide, ou capsule du crystallin. Voyez Arachnoide.

M. Petit s’est fort étendu sur cette tunique, à laquelle il a donné un mémoire entier, dont voici le précis.

C’est une membrane qui enveloppe tout le crys-