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Valparaiso soit le principal port du Chili, il n’y entre guere néanmoins que vingt-cinq bâtimens par an. C’est dans ce port que François Drake enleva en 1579 un gros navire espagnol chargé de marchandises précieuses, & entr’autres de douze mille cinq cens livres d’or de Baldivia, le plus pur des Indes occidentales. Long. suivant le p. Feuillé, 305. 19. 30. latit. 33. 2. (D. J.)

VALRÉAS, (Géog. mod.) petite ville de France, dans le comtat Venaissin, & l’une des dépendances du pape ; cette petite ville toute dépeuplée est la plus considérable partie du comtat qui confine avec le Dauphiné ; jugez par-là du reste. (D. J.)

VALROMEY, (Géog. mod.) petit pays de France, dans le Bugey, entre les mandemens de Seyssel & de Michaille. C’est un de ceux qui furent cédés à la France en échange de Saluces, par le traité de Lyon de l’an 1601. Il n’a pas vingt paroisses, dont Châteauneuf est la principale. Louis XIII. érigea l’an 1612 la seigneurie de Valromey en marquisat en faveur d’Honoré d’Urfé. (D. J.)

VALS, eaux de, (Hist. nat. des eaux minérales.) eaux minérales de France en Languedoc. On les va prendre dans les mois de Juin, de Juillet & d’Août, & la mode capricieuse est aujourd’hui venue de les prescrire fréquemment, & d’en transporter à Paris & ailleurs.

Le petit bourg qui donne son nom à ces eaux minérales est dans le Vivarais, à 5 lieues du Rhône, & près du torrent de la Volane, au fond d’un vallon. Ce bourg est environné de côteaux fertiles en blé & en vignes.

Les fontaines minérales sont à deux portées de mousquet du bourg près du torrent. L’une de ces sources, appellée la Marie, est du côté du bourg. Les autres, appellées la Marquise, la S. Jean, la Camuse & la Dominique, sont de l’autre côté du ruisseau.

L’eau de la Marie est froide, limpide, aigrelette & diurétique. Elle donne une teinture orangée à la noix-de-galle, & une couleur de vin rouge à la teinture de tournesol. Le sel qu’on en retire par évaporation à la quantité d’environ une drachme sur douze onces d’eau, est nitreux & fermente avec les acides.

L’eau de la Marquise est plutôt salée qu’aigrelette. La teinture qu’elle fournit à la noix-de-galle, approche assez de celle que lui donne la Marie, mais elle donne la teinture de vin plus paillet à l’eau colorée par le tournesol. Le résidu est de même nature que celui de la Marie, seulement en plus grande quantité. La source de cette eau sort entre des fentes de rocher, & est peu considérable.

L’eau de la fontaine S. Jean ne differe de la précédente que par un goût un peu plus stiptique.

La source Camuse, découverte par un médecin nommé le Camus, semble avoir encore moins d’acidité & plus de salure. La rouille qui est dans son canal d’écoulement est aussi plus rougeâtre, du reste elle fait les mêmes changemens avec la noix-de-galle & la teinture de tournesol.

Les sels de ces quatre fontaines, soit le naturel qui se trouve sur les rochers, soit l’artificiel qui se tire par l’évaporation, étant dissous dans un peu d’eau, font une grande effervescence avec l’esprit de vitriol. Ils ne pétillent point sur les charbons allumés, & ne changent point de couleur ; mais ces sels jettés dans le sirop violat, le rendent aussi verd que fait le sel de tartre.

La source Dominique, ainsi nommée d’un jacobin qui l’a découverte, est la moins abondante de toutes. Elle est âpre, vitriolique & desagréable à l’estomac. Le résidu qu’on en tire est en petite quantité ; une livre d’eau ne produisant que huit ou dix grains d’un sel

grisâtre, & qui semble un vitriol légerement calciné. La noix-de-galle procure à cette eau une couleur bien différente de celle que lui donnent les eaux des autres fontaines, savoir une couleur bleuâtre & fort peu foncée. Elle rougit aussi la teinture du tournesol d’un rouge beaucoup plus opaque, & le sel de tartre a de la peine à faire revenir cette teinture dans sa couleur de pourpre. Cette eau opere par les vomissemens. (D. J.)

VALSARA, muscle de, (Anatom.) Valsara d’Imola, docteur en médecine & en philosophie, professa l’anatomie dans l’université de Boulogne, & fut chirurgien de l’hôpital des Incurables. Il nous a laissé un traité sur l’oreille qui renferme plusieurs choses neuves. Il y a un muscle de l’oreille qui porte son nom, qu’on appelle aussi le muscle antérieur.

VALTELINE, (Géogr. mod.) voyez après le mot Val, l’article Val-Telline.

VALVERDE, (Géog. mod.) ville de l’Amérique méridionale, au Pérou, dans l’audience de Lima, dont elle est à 35 lieues. Ses habitans qui sont espagnols, sont riches ; son port qui en est à 6 lieues, se nomme Puerto quémado. Lat. mérid. 14. (D. J.)

VALVÆ, (Archit. anc.) valvæ, genit. valvarum, s. f. pl. indique, dans Vitruve, une porte simple, & qui n’a qu’un battant, puisque dans les auteurs elle est opposée à celle qui a deux battans, que les Romains appelloient bifores. Quoique valvæ désigne communément les deux battans d’une porte, il est sûr que ce mot n’a cette signification qu’à cause qu’il est au pluriel ; & encore n’a-t-il pas semblé à Ovide que le pluriel fût suffisant pour cela quand il dit, argenti bifores radiabant lumine valvæ, car il a jugé que valvæ sans bifores n’auroit pû signifier une porte à deux battans. (D. J.)

VALUE, s. f. (Gramm. & Jurisprud.) est la même chose que valeur ; mais ce terme n’est usité que quand on dit plus value, la moins value ; la plus value est ce que la chose vaut de plus que ce qu’elle a été estimée ou vendue ; la moins value est ce qu’elle vaut de moins. La crue a été introduite pour tenir lieu de la plus value des meubles. Voyez Crue, Estimation, Prisée, Vente. (A)

VALVE, (Conchyl.) en latin valva, c’est l’écaille ou l’une des pieces de la coquille.

VALVULE, s. f. (Méchan.) est la même chose que soupape. Voyez Soupape. Ce mot vient du mot latin valvæ, porte à deux battans, parce que les valvules s’ouvrent & se ferment à-peu-près comme ces sortes de portes.

Valvule, (Physiologie.) petite membrane attachée à la paroi intérieure des veines, pour faciliter le cours du sang vers le cœur, & empêcher son retour vers les extrémités.

La structure des valvules est une méchanique fort considérable entre les organes qui servent à la distribution des humeurs. Exposons cette méchanique.

Les valvules font le même office à l’égard des humeurs contenues dans le corps des animaux, que font dans les machines hydrauliques, les soupapes, ou les autres machines équipollentes à des soupapes, que l’on emploie pour laisser couler l’eau d’un sens, & lui fermer le passage, en l’empêchant de retourner d’où elle est venue. Or comme on se sert de trois sortes de soupapes, il y a aussi de trois sortes de valvules qui empêchent que les humeurs qu’elles ont laissé passer dans les canaux ne puissent retourner.

Les trois especes de soupapes sont la soupape à clapet, la soupape en cône & la soupape en maniere de porte à deux battans. La soupape à clapet est une lame plate & quarrée, qui étant attachée par un de ses côtés, peut, étant abattue & appliquée sur un trou, le boucher ou le déboucher lorsqu’elle est levée.

L’espece de valvule qui a rapport à ce clapet, est