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verbor. signif. en fait mention au mot novæ curiæ, en ces termes : Velitia res divinæ fiunt in veteribus curiis. Elle tiroit son nom des peuples Velitienses, dont parle Pline, quoique la plûpart des exemplaires imprimés de cet ancien lisent Vellicenses, au lieu de Velitienses. (D. J.)

VELITIS, (Hist. nat.) nom que les anciens donnoient à une espece de sable, dont ils faisoient usage pour la composition du verre ; ils choisissoient pour cela le sable le plus pur qui se trouvoit sur le bord des rivieres, & ils le méloient avec le natron ou sel alkali minéral. Ce sable se nommoit aussi hyalitis du mot grec ὕαλος, qui signifie verre.

VELITRÆ, (Géog. anc.) Vélitres, ville d’Italie, dans le Latium, & la capitale des Volsques, aujourd’hui Velitri ou Velletri. Ancus mit le siége devant cette ville, & la pressa tellement, que les habitans réduits à l’extrémité, firent sortir de leurs murs leurs vieillards en état de supplians. Ceux-ci promirent de réparer au gré du roi, les torts que leurs concitoyens pouvoient avoir faits aux Romains, & de livrer les coupables. Ancus se laissa gagner par cette soumission, & mit les habitans de Velitræ au nombre des alliés.

L’an 259 de la fondation de Rome, Virginius ayant battu les Volsques, entra pêle-mêle dans la ville de Velitræ avec les fuyards, & n’épargna qu’un petit nombre d’habitans qui mirent les armes bas. Trois ans après, la peste y fit de si grands ravages, qu’à peine il resta dans cette ville la dixieme partie des citoyens. Ceux qui échapperent furent contraints de se donner à la république de Rome, & de la supplier d’envoyer chez eux des habitans pour repeupler leur ville ; les Romains y envoyerent une colonie.

Environ cent cinquante ans après, les habitans de Vélitres, quoique colonie romaine, s’allierent avec les ennemis de Rome. On usa d’une grande sévérité à leur égard, leur ville fut rasée. Son sénat fut transporté ailleurs, & l’on ordonna à tous ses habitans, d’aller fixer leur demeure de l’autre côté du Tibre. Si quelqu’un entreprenoit de le repasser, on l’obligeoit à payer mille as d’airain, & l’on avoit droit d’exiger cette somme de lui, en le saisissant au corps. Les campagnes de leurs sénateurs furent distribuées à une nouvelle colonie.

La ville de Velitræ reprit ensuite son ancienne forme. Suétone nous apprend que la famille d’Auguste étoit une des principales de cette ville. Les habitans sont appellés Veliternus populus, par Tite-Live, liv. VIII. ch. xij. & Veliterni, par Pline, liv. III. ch. v. On voit dans Gruter, p. 297. une ancienne inscription, où il est parlé d’une victoire remportée sur ces peuples. Mœnius.... de Veliterneis, predie k. Oct. (D. J.)

VELLA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom d’un genre de plante dont voici les caracteres, selon Linnæus ; le calice est cylindrique, droit, composé de quatre feuilles obtuses, minces, & qui tombent avec la fleur ; la fleur est à quatre pétales, disposés en croix, de forme ovale, & de la longueur du calice ; les étamines sont six filets, dont il y en a deux opposés l’un à l’autre, & qui sont plus courts que les quatre autres ; les bossettes sont simples ; le germe du pistil est ovale ; le style est conique ; le stigma est simple ; le fruit est une gousse ronde, à crète pendante, contenant deux loges, & divisée par une pellicule deux fois aussi considérable que la gousse même ; les semences sont rondelettes. Linnæi, gen. plant. p. 317. (D. J.)

Vella, (Géog. mod.) ville de la haute Ethiopie, au royaume de Dancali, à 20 lieues du détroit de Babelmandel, à 77d du premier méridien, & à 3 de latit. septentrionale. (D. J.)

Vella, la, (Géog. mod.) ou la Verra, riviere d’Italie, dans la partie orientale de l’état de Gènes. Elle prend sa source dans l’Apennin, & se jette dans la Magra, à 4 milles au-dessus de Sarzana. On croit que c’est le Boactus des anciens. (D. J.)

VELLANIS, (Géog. anc.) ville de la haute-Mœsie. Ptolomée, l. III. c. x. la marque parmi les villes qui étoient éloignées du Danube. Si nous en croyons Lazius, le nom moderne est Larzy. (D. J.)

VELLATES, (Géog. anc.) peuple de la Gaule aquitanique, selon Pline, l. IV. c. xix. Ces peuples, dit le p. Hardouin, sont les Velauni de Ptolomée, l. II. c. vij. & ils habitoient entre les Auscii & les Rhuteni. (D. J.)

VELLAVI ou VELAUNI, (Géog. anc.) peuples de la Gaule celtique. Ptolomée leur donne une ville nommée Ruesium ou Ruessum. Quelques-uns veulent que cette ville soit la même qu’Anicium ou Podium, Pui-en-Vélay ; cependant la ville Vellava étoit, selon Grégoire de Tours, l. X. c. xxv. à quelque distance d’Anicium. (D. J.)

VELLAUNODUNUM, (Géogr. anc.) ville de la Gaule celtique, ou lyonnoise. César, de Bell. gall. l. VII. dit que c’étoit une ville des Senones, dont il s’empara. On ne s’accorde point sur le nom moderne de cette ville des Sénonois : M. de Valois a cru que c’étoit Montargis ; mais cela ne se peut, parce que Montargis est une ville du moyen âge. Vigenere a ouvert le premier l’avis, que ce pouvoit être Château-Landon, à 4 Heues de Montargis, sur le grand chemin de Paris à Lyon. Il se trouve en effet quelqu’affinité entre Landon & Laudunum, car pour le mot de château, c’est une épithete moderne ; cependant M. Lancelot estime, que c’est plutôt Seviniere, qui est à une ou deux lieues de Châtillon-sur-Loin, environ à moitié chemin de Sens à Orléans. André Duchesne veut que ce soit aujourd’hui Villeneuve-le-roi, lieu dépendant du ressort de Sens ; mais le plus grand nombre des géographes françois s’en tient à l’opinion de Vigenere. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Vellaunodunum n’étoit pas éloignée d’Agendicum, Sens, puisque César en partant de cette derniere ville, se rendit le lendeman devant Vellaunodunum. (D. J.)

VELLEIACIUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Gaule cispadane, aux environs de Plaisance, au milieu des colines. Pline, l. VII. c. xlix. dit qu’on y avoit vû six hommes de cent dix ans, quatre de six vingt ans, & un de cent quarante ans. (D. J.)

VELLEIEN, adj. (Gramm. & Jurisprud.) ou sénatus-consulte velleïen, est un decret du sénat, ainsi appellé parce qu’il fut rendu sous le consulat de M. Sillanus & de Velleius Tutor, du tems de l’empereur Claude, par lequel on restitua les femmes contre toutes les obligations qu’elles auroient contractées pour autrui, & qu’on auroit extorquées d’elles par violence, par autorité & par surprise, pourvu qu’il n’y eût eu aucune fraude de leur part.

On entend aussi quelquefois par le terme de velleïen simplement, le bénéfice accordé par ce sénatusconsulte.

Les lois romaines n’avoient pas d’abord porté les précautions si loin que ce sénatus-consulte en faveur des femmes & filles.

La loi julia permettoit au mari de vendre les biens dotaux de sa femme, pourvu qu’elle y donnât son consentement ; il lui étoit seulement défendu de les hypothéquer, du consentement même de sa femme, parce qu’on pensa qu’elle se prêteroit plus volontiers à l’hypotheque de ses fonds qu’à la vente.

Cette loi n’avoit porté ses vues que sur le fonds dotal, & non sur les meubles & choses mobiliaires même apportées en dot, elle ne concernoit d’ailleurs que les fonds dotaux situés en Italie ; mais quelques-