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Elle tire son nom d’une multitude innombrable de poils ou fibriles, dont sa surface interne est garnie, & qui forment comme une espece de velours. Voyez Crusta villosa.

Veloutée, tunique des intestins, (Anatomie.) la tunique veloutée des intestins est la premiere tunique interne des intestins grèles, dans laquelle le chyle est renfermé. On la nomme tunique veloutée ou tunique villeuse, à cause de certains poils semblables à ceux du velours, dont elle paroît couverte ; ces poils sont plutôt des mamellons latéralement applatis, en partie simples & unis, en partie composés & comme branchus, selon l’observation de M. Helvétius, insérée dans les mémoires de l’académie des Sciences, année 1721. Quand on examine ces poils apparens avec une bonne loupe, on y découvre une infinité de pores, & ils paroissent comme de petites éponges.

La tunique veloutée est vaste, de couleur cendrée, remplie, comme nous venons de le dire des mamellons ou papilles ; elle est percée de tuyaux aqueux & muqueux, de vaisseaux lactés, de grands pores distingués des autres conduits, qui s’ouvrent au même endroit ; elle est humectée & lubréfiée continuellement d’humeurs aqueuses & glutineuses.

Elle est trois fois plus longue que la tunique nerveuse, qui est immédiatement couchée sur elle, surtout dans l’intestin nommé jejunum, où elle se replie, s’éleve, forme des valvules, & en conséquence est fort ridée, principalement où la tunique vasculeuse, glanduleuse & nerveuse, est attachée au mésentere, par sa partie convexe. De-là le chyle & les excrémens sont partout sans-cesse arrêtés, les matieres les plus épaisses sont continuellement délayées, surtout vers la fin de l’ileum ; les excrémens qui s’y épaississent, sont enduits d’humeurs onctueuses ; les choses âcres y produisent un sentiment très-douloureux ; elle éprouve en conséquence une irritation vive, quand la nature veut les expulser, & un resserrement dans les vaisseaux absorbans, qui empêche ces matieres âcres de pénétrer dans les parties intérieures du corps.

La membrane veloutée des intestins, se trouvant plus exposée à l’action des liqueurs aqueuses est fournie d’une plus grande quantité de sucs nécessaires pour la défendre de leur action, & se conserve dans un état naturel, tant qu’elle est enduite de sa mucosité ; toutes les fois que cette mucosité est emportée trop rapidement, comme il arrive dans les diarrhées & les dissenteries ; ou lorsqu’elle n’est pas séparée en une suffisante quantité, comme il arrive dans les inflammations & les autres obstructions des vaisseaux des intestins, il est aisé de juger des suites que peut avoir un accident de cette espece, & combien les médecins doivent s’attacher à suppléer par le moyen de l’art à ce qui manque alors à la nature.

Mais le phénomene le plus surprenant, & celui dont on parle le moins, est l’épaississement qui arrive quelquefois à la tunique veloutée des intestins, lorsqu’un corps dur est logé pendant un tems considérable dans quelqu’endroit particulier de ce conduit. Voyez à ce sujet les observation de médec. d’Edimbourg, tome IV.

Comme nous ne pouvons entrer dans ce détail, nous nous contenterons de finir par indiquer en deux mots l’usage de la tunique veloutée des intestins. Elle sert à couvrir les orifices des vaisseaux, à les défendre contre les effets nuisibles des matieres qui peuvent passer ou être contenues dans le conduit intestinal, & à transmettre ses impressions à la tunique nerveuse. (D. J.)

VELOUTER, v. act. (Rubannerie.) c’est donner à la soie ou à la laine dont on fait des galons, un poil semblable à celui du velours. (D. J.)

VELSBILLICH, (Géog. anc.) petite ville d’Allemagne, dans l’électorat de Trèves, à deux lieues au nord de Trèves, sur une petite riviere. Longit. 24. 12. lat. 49. 50. (D. J.)

VELTAE, (Géogr. anc.) peuples de la Sarmatie européenne. Ptolomée, liv. III. ch. v. les place sur l’Océan, dans une partie du golfe Vénédique. (D. J.)

VELTAGE, s. m. terme de Jaugeur, mesurage qui se fait des bariques, tonnes, tonneaux, pipes, & autres telles futailles, avec l’instrument que l’on appelle Velte. (D. J.)

VELTE, s. f. (Jaugeage.) instrument qui sert à velter, c’est-à-dire à jauger & mesurer les tonneaux, pour en connoître la continence. La velte est une espece de jauge dont on se sert en quelques villes & provinces de France, comme en Guienne, à Bordeaux, dans l’île de Ré, à la Rochelle, à Bayonne, à Coignac, &c. & dans quelques pays étrangers, comme à Amsterdam, Lubec, Hambourg, Embden, &c.

La velte a différens noms, suivant les lieux où elle est d’usage ; dans quelques-uns on l’appelle verge, dans d’autres verle, & dans d’autres encore verte, viertel & viertelle. (D. J.)

Velte, s. f. (Mesure de liquides.) la velte est une mesure des liquides, particulierement des vins & des eaux-de-vie ; elle a autant de noms, & sert dans les mêmes lieux que la velte à jauger. La velte mesure, contient trois pots, le pot deux pintes, & la pinte pese à peu-près deux livres & demie, poids de marc. (D. J.)

VELTER, mesurer avec la velte. Voyez Jauger.

VELTEUR, officier ou commis qui mesure avec la velte ; c’est ce qu’on appelle ailleurs jaugeur. Voyez Jaugeur. Dict. de Comm. tom. III. lett. V. p. 553.

VELTZ, (Géog. mod.) bourgade de la haute Autriche, près de Lintz ; c’est dans cette bourgade que mourut en 1690 à l’âge de quarante-sept ans révolus, Charles V. duc de Lorraine, un des plus grands capitaines de son siecle, & qui rendit le plus de services à l’empereur. On dit qu’il lui écrivit en mourant la lettre suivante : « Sacrée majesté, suivant vos ordres, je suis parti d’Inspruk pour me rendre à Vienne, mais je suis arreté ici par un plus grand maître ; je vais lui rendre compte d’une vie que je vous avois consacrée toute entiere ; souvenez-vous que je quitte une épouse qui vous touche, des enfans à qui je ne laisse que mon épée, & des sujets qui sont dans l’oppression ». (D. J.)

VELU, adj. (Gramm.) qui est couvert de poil. La peau de la plûpart des animaux quadrupedes est velue : il y a des plantes dont la feuille, & même l’écorce sont velues. Il y a des hommes qui sont presque aussi velus que des animaux.

Velue, s. f. terme de Chasse ; c’est la peau qui est sur la tête des cerfs, des daims & des chevreuils lorsqu’ils la poussent.

VELUM, s. m. (Littérat.) MM. Menard & de Caveirac se sont trompés, en expliquant le mot velum par tapisseries ; ils auroient dû rapporter quelque passage des anciens auteurs, qui nous apprît que les anciens étoient dans l’usage de tapisser leurs temples, & prouver par quelque autorité bien précise, qu’ils ont employé le mot velum pour exprimer une piece de tapisserie. Vela n’étoient certainement autre chose que des rideaux ou des portieres, & pour s’en convaincre on n’a qu’à jetter les yeux sur ce qu’ont dit les savans interpretes du nouveau Testament sur ces mots de l’Evangile, velum templi scissum est, &c. (D. J.)

VELVOTE, (Botan.) espece de linaire, selon Tournefort, qui l’appelle linaria segetum, I. R. H. 169. Voyez Linaire. (D. J.)

Velvote femelle ou Véronique femelle,