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huit pouces de longueur, que l’ouvrier prend d’une main, & qu’il trempe chaude dans le pot, pour en tirer de quoi faire la cordeline qui entoure l’embouchure de la bouteille ; ce qui se fait en attachant le petit teton qui pend, & tournant en même tems la canne de la main gauche.

Molette, morceau de fer plat, d’environ un pié de longueur, dont l’ouvrier se sert pour enfoncer le cul de la bouteille, & en glacer le col pour la faire dépasser de la canne.

Pincette, morceau de fer plat recourbé en deux, & pointu à chaque bout, dont on se sert pour arracher les pierres du cueillage.

Ferre, machine de fer, ou espece de pince dont on se sert pour façonner la cordeline, & faire l’embouchure de la bouteille.

Ciseaux, ils n’ont rien de particulier : on s’en sert pour couper le verre, quand on veut mettre une anse à quelque vaisseau.

Marbre ou mabre, plaque de fer de fonte, de dix-huit pouces de longueur sur douze de largeur, aux environs d’un pouce d’épaisseur, sur laquelle le paraisonier fait la paraison ; elle est placée sur un billot.

Paupoire, plaque de fonte comme le marbre, de huit ou neuf lignes d’épaisseur ; elle est placée à terre, & c’est là-dessus que le maître souffle & forme la paraison, avant de la mettre dans le moule.

Moule, ce moule est fait de cuivre jaune ; il a la forme d’un cone tronqué, dont le milieu du fond seroit percé d’un petit trou d’environ deux lignes d’épaisseur : le maitre y met la paraison pour lui donner la derniere façon. fig. C, le moule renversé où l’on voit le trou. fig. D, moule coupé dont on fait l’intérieur ; il est un peu concave au fond. Pour le moule d’une pinte de Paris, il faut que le diametre en-haut soit de quatre pouces & quatre lignes. & le diametre en bas à la ligne e, jusqu’à la ligne en-haut f, de 3 pouces 6 lignes ; & de la ligne e jusqu’au fond, de 8 lignes. Il y a aussi les moules a mouler les chopines ; ils sont façonnés comme les moules de pintes, mais ils sont plus petits ; il faut que le diametre f soit de 3 pouces & 6 lignes ; le diametre ; d’en-bas, de 3 pouces & une ligne ; & il faut qu’ils aient l’un & l’autre six lignes d’épaisseur.

Baquet, c’est une petite cuve qu’on remplit d’eau, & dans laquelle on rafraichit les cannes.

Cachere, place pratiquée sur une petite muraille contigue aux fils des ouvreaux, ou remettement du four, dans laquelle le maître sépare la bouteille de la canne ; le col de la bouteille étant glacé, il pose le corps dans la cachere, & tenant ses deux mains étendues, il presse de la main gauche le milieu de la canne, & tenant la main droite à l’extrémité de la canne, il leve cette extrémité, & donne en même tems une secousse de la main gauche ; cette secousse sépare la bouteille de la canne ; il tourne le cul de la bouteille de son côté, puis il y applique la partie du cou qui reste attachée à la canne, & met le col au crochet, pour y appliquer la cordeline.

Banc, siege sur lequel le maître s’assied pour faire l’embouchure.

Crochet, tringle de fer de neuf lignes de diametre, courbé & pointu par le bout, avec lequel le fouet arrange les bouteilles dans le four à recuire ; il y a d’autres crochets dont on se sert pour mettre les pots dans le four, ils ont sept piés & demi.

Fer à macler le verre, quand le four est un peu refroidi, le verre devient dans le pot quelquefois cordelé : alors on prend le fer à macler : on le fait rougir dans le four, & l’on en pousse le bout au fond du pot au-travers du verre, & l’on enleve le verre de bas en haut pendant quelque tems, en le remuant avec ce fer à macler.

Verre cordelé, le four étant un peu froid, il y aura dans le pot une partie du verre qui deviendra un peu plus dure que l’autre ; & lorsqu’on a cueilli le verre avec la canne, on prend de l’un & de l’autre ; mais quand la bouteille est soufflée, on voit dedans comme de la ficelle, tantôt grosse, tantôt menue ; comme ces cordes sont d’une qualité différente de l’autre partie de la bouteille, elles feront casser la bouteille ; elles sont à-peu-près de la nature des larmes qui tombent de la couronne du four dans le verre, qu’il faut ôter pour empêcher les bouteilles de casser.

Ferret à écremer, fer dont on se sert pour ôter les pierres & les ordures qui se trouvent sur la surface du verre dans les pots, avant que de commencer à faire les bouteilles.

Larmes, on appelle de ce nom des gouttes qui tombent de la couronne, dans les tems de la fonte ; le four étant en grande chaleur, les sels volatils s’élevent des matieres, & vont frapper contre la couronne ; & comme ces sels sont extrêmement subtils & pénétrent un peu dans la surface de la couronne, elle le résout en verre, dont il tombe quelques gouttes dans les pots ; mais comme la matiere de ce verre est beaucoup plus dure à fondre que celle des pots, elle ne se mêle jamais avec elle, & on l’apperçoit dans le cueillage comme des pierres.

Buche, ou grande barre à mettre les pots. Elle à quatorze piés de long sur deux pouces & trois lignes d’épaisseur, pendant la longueur de la partie quarrée ; depuis la partie quarrée elle va en diminuant jusqu’au bout, où elle doit avoir un pouce & demi de diametre. La partie quarrée a six piés & demi de longueur : on s’en sert pour placer le pot dans le four.

Rouleau. Barre ronde dans toute sa longueur qui est d’environ cinq piés quatre pouces, & son diametre de six lignes. On y remarque un bouton au milieu qui sert d’appui à la grande barre, quand on met le pot sur le siege.

Crochets. Il en faut trois de peur qu’ils ne se cassent. Ils ont neuf piés & demi de longueur, onze lignes de diametre ; les coins en doivent être rabattus ; ce qui les rend à huit pans.

Grand crochet. C’est une barre dont on se sert à l’ouvroir pour lever & tirer le pot sur le siege & le placer comme il convient. Il a dix piés de long sur un pouce dix lignes d’épais.

Bodée. Morceau de bois d’environ trois ou quatre pouces d’épaisseur sur deux piés quatre pouces de longueur, & d’environ dix pouces de largeur avec un pié. On fait glisser une barre dans une échancrure pratiquée à la partie supérieure pour dégager & nettoyer la tonnelle.

Pelle. Il en faut de différentes sortes, mais une de quatorze pouces de longueur sur douze de largeur : les bords repliés, de même que celui où est la douille. Il en faut une petite de cinq pouces & demi de large sur six pouces de long.

Barre à porter. Instrument qui sert à transporter le pot de l’anse dans la tonnelle.

Bâton à porter. Bâton de quatre piés de longueur & d’environ quatre pouces de diametre au milieu, un courbé au milieu ; il sert à porter le pot au tisonnier ou la tonnelle.

Brouettes. On s’en sert pour enlever les immondices, & porter le charbon, &c.

Outils de la cave. Perches. Il en faut quatre. Deux font placées environ vingt pouces au-dessous de la grille, une à chaque bout, & les deux autres dix pouces plus bas. Elles servent à soutenir la barre dont le tiseur se sert pour dégager la grille. Elles rendront ce travail beaucoup plus facile aux tiseurs. On n’a pas cet usage en. France. Il faut les placer, comme on voit fig. a. Le quarre vers la muraille