rendre favorables. Hérodote le dit des Perses. Xénophon rapporte dans l’expédition du jeune Cyrus, que le vent du nord causant un grand dommage à l’armée, un devin conseilla de lui sacrifier ; on obéit, & le vent cessa. Pausanias raconte qu’on voyoit près de l’Asope une montagne consacrée aux vents, & qu’un prêtre y faisoit chaque année des sacrifices pour appaiser leurs violences. Les Troyens étant prêts à s’embarquer, Anchise, pour se rendre les vents propices, immole une brebis noire aux vents orageux, & une blanche aux aimables zéphirs. Séneque assûre qu’Auguste étant dans les Gaules, dédia un temple au vent Circéus ; c’est le vent d’ouest ou quart de nord-ouest, que les Gaulois honoroient particulierement, dans la croyance qu’ils lui devoient la salubrité de l’air. Enfin on a découvert en Italie divers autels consacrés aux vents. (D. J.)
VENTA, (Géog. anc.) ce mot, dans la Géographie, signifie une taverne ou une hôtellerie dans la campagne. Il y en a un bon nombre en Espagne, & sur-tout dans la Castille où elles sont situées sur les grands chemins, & généralement très-mauvaises. (D. J.)
Venta-Belgarum, (Géog. anc.) ville de la grande Bretagne. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route de Regnum à Londres, entre Clausentum & Calleva Atrebatum, à dix milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du second. Ptolomée, l. II. c. iij. qui a connu cette ville, la donne aussi aux Belges.
César, l.V. bel. gal. c. xij. nous apprend pourquoi on trouve des Belges, des Atrébates, &c. dans la grande Bretagne. La partie intérieure de la Bretagne, dit-il, est habitée par des peuples qui y étant passés du pays des Belges ou dans le dessein de butiner ou de faire la guerre, s’appellent presque tous des noms des cités où ils ont pris naissance ; & après avoir guerroyé dans le pays, ils y sont demeurés, & y ont commencé à cultiver les terres. Venta fut la capitale des Belges établis dans la grande Bretagne ; & c’est aujourd’hui la ville de Winchester.Son évêque se trouve appellé Wentanus, parce que la ville est nommée Wenta par Osberne, in vitâ S. Elphegi, c. ij. & par divers autres écrivains. (D. J.)
Venta-Icenorum, (Géogr. anc.) ville de la grande Bretagne. Il y a dans l’itinéraire d’Antonin une route qui conduit de Venta Icenorum à Londres, qui en étoit à cent trente-huit milles ; & on y compte trente-deux milles de Venta-Icenorum à Sitomagum. Ptolomée, l. II. c. iij. nomme cette ville Venta-Simenorum ; mais il faut sans doute lire Icenorum ; car il est constant que les Iceni ont été une nation puissante dans la grande Bretagne. En effet Tacite, ann. l. XII. c. xxxj. l’appelle Valida gens : de sorte qu’il ne seroit pas naturel que Ptolomée, qui donne jusqu’aux noms des bourgs de la grande Bretagne, eût passé sous silence celui d’un peuple considérable. Comme le manuscrit de Ptolomée de la bibliotheque palatine dit Ἰμένους au-lieu de Σιμένους, c’est une nouvelle raison qui autorise le changement de Σιμένους en Ἰχένους.
On voit aujourd’hui les ruines de cette ville dans Norfolckshire sur le bord de la riviere Wentfar, près d’un lieu nommé Caster. Ces ruines occupent trente acres d’étendue ; & l’on y a déterré quelques médailles. Un peu plus haut, il y a vers la source de la riviere un vieux retranchement quarré de vingt-quatre acres d’étendue, qu’on croit être les restes de quelques ouvrages des Romains. (D. J.)
Venta-Silurum, (Géog. anc.) ville de la grande Bretagne. Il en est fait mention dans l’itinéraire d’Antonin, qui la marque sur la route d’Isca à Calliva, entre Isca & Abone, à neuf milles du premier de ces lieux, & à pareille distance du second.
Quoique cette ville ait perdu toute sa splendeur puisqu’on n’en découvre que les ruines, elle ne laisse pas de conserver encore son ancien nom. On l’appelle Caer-Gwent, c’est-à-dire Urbs-Venta ; Caër & Cair, dans la langue bretonne, signifioit une ville ou un chateau.
On croit avec beaucoup de vraissemblance que Chepstow, dans le comté de Monmouths, s’est agrandi des ruines de la ville de Venta Silurum, qui étoit la capitale de la province, & qui lui donnoit même son nom ; car ce pays a été long-tems appellé Guent Wenstland.
Elle étoit située à quatre milles de Chepstow, en tirant vers le sud-ouest. On y voit encore les restes des murailles qui avoient environ mille pas de tour, & l’on y a déterré divers monumens d’antiquité, comme des pavés à la mosaïque & des médailles.
On trouve dans l’histoire qu’il y a eu dans cette ville une académie, où S. Tathay, breton, fut appellé pour enseigner. (D. J.)
VENTAIL, s. m. (Menuis.) c’est une piece de bois mobile, composée d’une ou de deux feuilles d’assemblage, qui sert à fermer une porte ou une croisée ; on le nomme aussi battant. (D. J.)
VENTEAU, s. m. (Archit. hydraul.) c’est un assemblage de charpente qui sert à fermer la porte d’une écluse. Cette charpente est composée 1°. d’un chassis formé d’un poteau tourillon, arrondi du côté de son chardonnet ; d’un poteau busqué, ayant une de ses faces taillées en chanfrein pour se joindre à la pointe du busc avec l’autre venteau ; & de deux entretoises principales, l’une en-haut, l’autre en-bas. 2°. De plusieurs autres entretoises intermédiaires servant à fermer la carcasse du venteau. 3°. D’un nombre de fils & de bracons qui servent à lier & à appuyer les entretoises. 4°. De montans formant le guichet pratiqué dans chaque venteau, qu’on ferme d’une vanne ou ventail à coulisse. 5°. Du bordage, dont toute cette carcasse est revêtue, extérieurement. Voyez l’Architecture hydraulique de M. Belidor, t. III. l. I. c. xiij. (D. J.)
VENTE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) est un contrat par lequel une personne cede à une autre quelque chose qui lui appartient, moyennant un certain prix que l’acquéreur en paye au vendeur.
Ce contrat est du Droit des gens, & l’un des plus anciens qui soit usité.
L’usage des échanges est cependant plus ancien que celui des ventes proprement dites : car avant que l’on connût la monnoie, tout le commerce se faisoit par échange ; celui qui avoit du grain, en donnoit pour avoir des veaux, moutons, &c. & ainsi du reste. Mais celui qui avoit besoin d’une chose, n’ayant pas toujours de son côté quelque chose qui convînt à celui qui pouvoit lui fournir celle qui lui étoit nécessaire, ont fit choix d’une matiere dont la valeur publique & constante pût servir à faciliter les échanges, en la rendant propre à être échangée contre toute sorte de choses, selon la quantité que l’on mettroit de cette matiere, qui est ce que l’on a appellé or & argent monnoyé ; de sorte qu’il est vrai de dire que l’usage de la monnoie a été inventé pour faire ce que l’on appelle une vente proprement dite, c’est-à-dire une vente à prix d’argent.
On comprend pourtant quelquefois sous le terme de vente différentes sortes d’aliénations, telles que le bail à cens ou emphytéotique, le bail à vente, la dation en payement, &c. mais communément l’on n’entend par le terme de vente que celle dite & faite à prix d’argent.
Pour former une vente proprement dite, il faut que trois choses se rencontrent ; savoir la chose qui fait l’objet de la vente, qu’il y ait un prix fixé à la chose