matin, & il augmente toujours jusqu’à midi ; après quoi il décroît jusqu’à 3 heures après midi, où il cesse entierement : ce vent souffle droit sur la côte lorsque le tems est serain. Les vents de terre les plus forts se font sentir dans les baies profondes, & presque point, ou fort peu, dans les côtes élevées.
5°. Les grandes tempêtes, les vents violens & momentanés, & encore ceux qui soufflent de tous côtés, que les marins appellent travades ou ouragans ; & les vents qui accompagnent les orages, n’entrent point dans l’histoire des vents, parce qu’ils ne sont point de longue durée.
Ce n’est point ici le lieu de rechercher la cause des vents ; il faut recourir pour cela à l’article vent du Diction. universel de mathématique & de physique, où l’on trouvera le titre des ouvrages qui contiennent des connoissances plus détaillées sur le météore qui vient de faire le sujet de cet article. Voyez encore les articles suivans à l’égard des noms des vents. Voyez Rose de vent. Voyez Marine, Pl. XXI. fig. 3. Les noms des 32 rumbs des vents de la boussole.
Vent alisé, nom qu’on donne au vent qui souffle entre les tropiques, presque toujours du même côté ; savoir depuis le nord-est jusqu’à l’est, au nord de la ligne ; & depuis le sud-est jusqu’à l’est, au sud de la ligne.
Vent arriere, on appelle ainsi le vent dont la direction ne fait qu’une même ligne avec la quille du vaisseau.
Vent d’amont, vent d’orient qui vient de terre : on l’appelle sur les rivieres vent solaire ou vent équinoxial.
Vent d’aval, vent malfaisant qui vient de la mer & du sud ; c’est aussi l’ouest & le nord-ouest.
Vent de bouline, c’est un vent dont la direction fait un angle aigu avec la route du vaisseau. Voyez Aller à la bouline.
Vent de quartier, nom qu’on donne au vent qui est perpendiculaire à la route du vaisseau.
Vent en pouppe, voyez vent arriere.
Vent en pouppe largue la soute, cela signifie que le vent étant bon de bouline, on peut donner des vivres à l’équipage comme à l’ordinaire, supposé qu’on en eût retranché.
On dit encore que le vent en pouppe fait trouver la mer unie, parce qu’on ne se sent point alors de l’agitation de la mer.
Vent largue, nom d’un vent qui fait un angle obtus avec la route. Voyez Largue.
Vent routier, vent qui sert pour aller & pour venir en un même lieu.
Vents variables, ce sont des vents qui changent & qui soufflent tantôt d’un côté, tantôt d’un autre.
On appelle encore sur mer vent à pic, un vent qui n’a point de direction determinée ; & on dit que le vent est au soleil, lorsqu’il n’y a point de vent.
Vent, au plus près de, terme de Marine. Voyez Aller au plus près du vent.
Vent, (Critique sacrée.) ἄνεμος ; ce mot, outre sa signification ordinaire, désigne les parties de la terre d’où les vents soufflent. Les anges assembleront les élus des quatre vents, c’est-à-dire d’un bout du monde à l’autre, Matth. xxiv. 31. Les vents dans Zach. vj. 5. marquent les quatre monarchies qui se sont succédées ; comme les vents regnent successivement dans l’air, ils se prennent figurément pour des ennemis puissans : Inducam quatuor ventos a quatuor plagis cœli. Jérém. xlix. 35. c’est-à-dire je ferai fondre de toutes parts des ennemis sur les Elamites. Enfin ventus urens, un vent brûlant, dénote un malheur inopiné, Job. xxvij. 21. Pascere ventum, c’est prendre des peines inutiles. Seminare ventum, c’est perdre son travail. Observare ventum, c’est laisser échapper l’occasion par trop de circonspection. (D. J.)
Vent, (Physiolog.) les vents qui sortent soit par
la bouche, soit par l’anus, sont de l’air que ces visceres chassent de leur cavité, en se mettant dans une contraction assez forte, pour surmonter les puissances qui s’opposent à la sortie des matieres contenues dans ces cavités. Ces puissances sont deux sphincters, dont l’un ferme l’orifice supérieur de l’estomac, & l’autre l’anus. Quant à ce qui concerne les vents, comme maladie, Voyez Flatuosité. (D. J.)
Vent, (Maréchal.) avoir du vent, se dit d’un cheval qui commence à devenir poussif. Porter le nez au vent, ou porter au vent, c’est la même chose. Voyez Porter.
Vent du boulet, c’est dans l’artillerie, la différence qu’on observe entre le calibre de la piece & celui du boulet, afin qu’il y entre facilement & qu’il en sorte de même, sans causer beaucoup de frottement dans l’ame du canon ; ce qui rallentiroit le mouvement du boulet, & useroit le métal de la piece trop promptement. Voyez Boulet.
Vent, (Jardinage.) le vent est l’élément le plus nuisible aux jardins, c’est une agitation violente de l’air. Les Jardiniers & les Vignerons en craignent de plusieurs sortes.
Il y a le vent d’amon, celui d’aval, de galerne, de bise, les vents roux & ceux du nord.
Le vent d’amon est un vent de terre, il vient d’orient ou du levant.
Celui d’aval ou d’abas est son opposé, c’est un vent de mer ; il vient d’occident ou du couchant, & est très-malfaisant.
Le vent de galerne vient d’orient, & est très-froid ; il gele ordinairement les vignes & les fruits ; les Italiens l’appellent graco, il souffle entre l’orient & le septentrion.
Le vent de bise est un vent froid & sec, qui gele les vignes & perd les fleurs. Il regne dans le fort de l’hiver, & souffle entre l’est & le septentrion : sur l’Océan on l’appelle nord, & les Italiens le nomment la tramontana, ainsi le vent du nord & celui de bise sont les mêmes.
Le roux-vent ou le vent-roux est un vent froid & sec, que les Jardiniers craignent beaucoup dans le mois d’Avril, parce qu’il gâte les jets tendres des arbres fruitiers, ce qui fait recoquiller leurs feuilles.
Les modernes distinguent les quatre vents cardinaux en trente-deux parties égales ou rumbs, ce qui regarde plus la navigation que l’agriculture & le jardinage.
On dit encore en parlant des arbres, un arbre à plein-vent, c’est-à-dire en plaine campagne ou isolé dans un verger.
Vent, terme de Fauconnerie, aller contre le vent se dit quand l’oiseau vole, ayant le bec tourné du côté du vent ; aller vau le vent, c’est quand il a le balai ou queue tournée contre le vent ; bander le vent se dit de l’oiseau, quand il tient les chemins & fait la cresserelle ; chevaucher le vent, tenir le bec au vent, c’est quand l’oiseau résiste au vent sans tourner la queue ; prendre le haut-vent se dit quand l’oiseau vole au-dessus du vent ; vent léger, c’est celui qui est doux, gracieux & propre pour bien voler ; vent clair est celui souffle lorsque le tems est beau & serain.
Vents, (Mythologie.) les vents nuisibles étoient, selon Hésiode, fils des géans Typhéus, Astréus & Persée ; mais les vents favorables, savoir Notus, Borée & Zéphire, étoient enfans des dieux. Homere & Virgile établissent le séjour des vents aux îles Eoliennes. C’est-là, dit le poëte latin, que dans un antre vaste & profond Eole tient tous les vents enchaînés, tandis que les montagnes qui les renferment retentissent au-loin de leurs fureurs ; s’ils n’étoient sans cesse retenus, ils confondroient bien-tôt le ciel, la terre, la mer & tous les élémens.
L’antiquité païenne sacrifioit aux vents pour se les