semaines après le tems de coupe, & vuidange expirés. (D. J.)
VENTER, (Marine.) cela signifie qu’il fait du vent.
VENTEUX, adj. se dit en Médecine de différentes choses.
1°. On dit qu’un aliment est venteux, c’est-à-dire, qu’il contient beaucoup d’air, qui venant à se raréfier par la chaleur de la digestion distend l’estomac & les intestins, & produit par ce moyen des vents qui s’échappent par en-haut ou par en-bas ; on fait ce reproche aux légumes, aux pois, aux féves.
2°. On dit une colique venteuse, c’est-à dire, une douleur de l’estomac ou des intestins, produite par un air raréfié qui distend le diametre d’une partie du canal intestinal ou de l’estomac, & qui occasionne une compression & un étranglement des nerfs, un engorgement dans les vaisseaux d’où naissent des inflammations, des tranchées.
3°. On dit qu’un remede est venteux, tels sont les remedes légumineux, comme la casse, & autres de cette nature ; en général tout aliment & tout médicament venteux veulent être interdits aux gens délicats, & dont les fibres sont trop susceptibles de vibration & d’irritation.
VENTIER, s. m. (Eaux & Forêts.) marchand de bois qui achete des forêts, & qui les fait exploiter ; il est ainsi nommé des ventes qu’il ouvre, & établit sur les lieux de l’exploitation. (D. J.)
VENTILATEUR, s. m. (Physiq.) machine par le moyen de laquelle on renouvelle l’air dans les lieux où ce renouvellement est nécessaire.
Le premier projet d’une semblable machine fut lu dans une assemblée de la société royale de Londres, au mois de Mai 1741. Au mois de Novembre suivant M. Triewald, ingénieur du roi de Suede, écrivit à M. Mortimer, secrétaire de la société royale, qu’il avoit inventé une machine propre à renouveller l’air des entreponts les plus bas des vaisseaux, & dont la moindre pouvoit, en une heure de tems puiser 36172 piés cubiques d’air.
Cet ouvrage, imprimé par ordre du roi de Suede, & récompensé d’un privilege exclusif accordé à l’auteur, porte que la machine qui en fait le sujet, est également propre à pomper le mauvais air des vaisseaux & des hôpitaux. La même idée est venue, à-peu-près dans le même tems à deux personnes fort éloignées l’une de l’autre.
Le célebre M. Hales, un des grands physiciens de ce siecle, & l’un des mieux intentionnés pour le bien public, a inventé un ventilateur d’un usage presque universel. M. Demours, médecin de Paris, en a traduit en françois la description. Paris, in-12. 1744.
Le ventilateur de M. Hales est composé de deux soufflets quarrés de planches, qui n’ont point de panneaux mobiles, comme les soufflets ordinaires, mais seulement une cloison transversale, que l’auteur nomme diaphragme, attachée d’un côté par des charnieres au milieu de la boîte, à distance égale des deux fonds ou panneaux, & mobile de l’autre, au moyen d’une verge de fer vissée au diaphragme, laquelle verge est attachée à un levier, dont le milieu porte sur un pivot ; de maniere que lorsqu’un des diaphragmes baisse, l’autre hausse, & ainsi alternativement. A chaque soufflet il y a quatre soupapes, tellement disposées, que deux s’ouvrent en-dedans, deux en-dehors. Deux donnent entrée à l’air, & deux sont destinées à sa sortie. Il est aisé de concevoir que celles qui donnent entrée à l’air s’ouvrent en-dedans, & les autres en-dehors. La partie de chaque soufflet où se trouvent les soupapes qui servent à la sortie de l’air, est enfermée dans une espece de coffre placé au-devant des soufflets, vis-à-vis l’endroit ou les endroits, où l’on veut introduire l’air
nouveau, ce qui se fait par le moyen de tuyaux mobiles adaptés au coffre, qu’on alonge tant qu’on veut, en y ajoutant de nouveaux, & par conséquent que l’on conduit ou l’on veut.
Il ne faut erre ni médecin, ni physicien pour connoître la nécessité de la bonne constitution de l’air & de son renouvellement. Investis de toutes parts par ce fluide actif & pénétrant, qui s’insinue au-dedans de nous-mêmes par différentes voies, & dont le ressort est si nécessaire au jeu de nos poumons & à la circulation de nos liqueurs, pourrions-nous ne nous pas ressentir de ses altérations ? L’humidité, la chaleur, les exhalaisons dont il se charge diminuent son ressort, & la circulation du sang s’en ressent. Rien n’est donc plus avantageux que de trouver le moyen de corriger ces défauts. S’ils sont préjudiciables aux personnes en santé, combien ne sont-ils pas plus nuisibles à celles qui sont malades, & sur-tout dans les hôpitaux ? Aussi se sert-on du ventilateur avec succès dans l’hôpital de Winchester. Pour peu qu’on ait fréquenté les spectacles, on sait les accidens auxquels les spectateurs sont exposés, lorsque les assemblées y sont nombreuses, soit par rapport à la transpiration qui diminue le ressort de l’air, ou aux lumieres qui l’échauffent. L’expédient d’ouvrir les loges, le seul qu’on ait imaginé jusqu’aujourd’hui, est fort à charge à ceux qui les remplissent. Un ventilateur n’en entraineroit aucun, & en le faisant jouer de tems-en-tems, il produiroit un effet si considérable, qu’en dix ou douze minutes, on pourroit, d’une maniere insensible, renouveller entierement l’air de la comédie françoise. Cet instrument peut procurer dans les salles des spectacles un autre avantage presque aussi utile. On peut, par son moyen, en échauffer l’air, sans avoir besoin des poëles, que bien des spectateurs ne peuvent supporter.
On peut introduire le ventilateur dans les mines les plus profondes, pour en pomper l’air mal sain. M. Hales distingue d’après les ouvriers qui travailloient aux mines de Desbishire, quatre especes de vapeurs qui s’élevent des mines. La premiere, qui rend la flamme des lumieres orbiculaire, & la fait diminuer par degrés ; cause des défaillances, des convulsions, des suffocations. La seconde est appellée odeur de fleur de pots. La troisieme espece se rassemble en maniere de globe couvert d’une pellicule, qui, venant à s’ouvrir, laisse échaper une vapeur qui suffoque les ouvriers ; & la quatrieme est une exhalaison fulminante, de la nature de celle de la foudre, laquelle venant à s’enflammer, produit par son explosion les effets de ce météore. Voyez Exhalaison.
Il ne faut introduire l’air dans les hôpitaux, que d’une maniere lente & imperceptible, & cela le plus près du platfond qu’il soit possible, en sorte que l’issue pour l’air mal sain soit aussi pratiquée dans le platfond.
La transpiration des plantes leur rendant l’air des serres aussi préjudiciable que l’est aux hommes un air chargé de leur transpiration, la même machine peut être employée pour les serres.
Comme on peut faire usage du ventilateur en tout tems, il mérite sans contredit la préférence sur la voile, dont on se sert ordinairement pour éventer les vaisseaux, parce qu’elle fait trop d’effet quand le vent est fort, trop peu dans le calme, & que l’on ne se sert pas de la voile à éventer quand le vaisseau fait voile. Or on ne peut douter que les vapeurs abondantes de la transpiration, jointes à celles qui s’élévent de l’eau qui croupit toujours à fond de cale, avec quelque soin qu’on pompe, ne demandent un continuel renouvellement d’air ; mais ce renouvellement est encore bien plus nécessaire dans les vaisseaux neufs, où les exhalaisons de la seve rendent l’air renfermé bien plus à craindre. Il ne faut pourtant point