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tin vague, qui veut dire gardien, intendant, maître, gouverneur ; mais ce terme vague est déterminé par ce qui suit : ainsi Catulle a dit villicus ærarii, pour le garde du trésor, ou l’intendant des finances. Juvenal appelle villicus urbis, le gouverneur de la ville. Horace villicus sylvarum, maître des eaux & forêts, ou intendant des bois. On trouve même dans les anciennes inscriptions villicus ab alimentis, intendant des vivres, & villicus a plumbo, celui qui a soin de fournir le plomb pour un bâtiment ; mais il n’est pas moins vrai que le mot villicus mis seul, signifie un fermier, un métayer, ainsi que villica veut dire une fermiere. De villicus, les Latins ont fait le mot villicor, avoir une ferme, ou métairie, & villicatio, l’administration d’une ferme ou d’une métairie ; tous ces termes sont dérivés de villa, ferme, métairie, maison de campagne. (D. J.)

VILLINGEN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la forêt Noire, entre les sources du Danube & du Necker, bâtie par les comtes de Zéringen ; elle obéit ensuite à ceux de Furstemberg, & présentement elle appartient à la maison d’Autriche. (D. J.)

VILLOUNA, s. m. (Hist. mod. Culte.) c’est le nom que les Péruviens, avant la conquête des Espagnols, donnoient au chef des prêtres ou souverain pontife du soleil ; il étoit du sang royal, ainsi que tous les prêtres qui lui étoient subordonnés ; son habillement étoit le même que celui des grands du royaume.

VILLUZKA, ou VÉLICA, (Géog. mod.) lieu fameux dans la Pologne, au palatinat de Cracovie, à six milles de la ville de ce nom, & d’où l’on tire une quantité surprenante de sel. Cette vaste saline fut découverte en 1252. & a été creusée très-profondément pour en tirer le sel. M. le Laboureur a fondé dans cette mine, une espece de ville policée, avec des rues, des maisons, des habitans, des prêtres, des juges ; cette prétendue ville est toute fabuleuse ; il n’y a dans cette carriere qu’un petit nombre de misérables qui y travaillent à tailler du sel, que les Polonois, les Silésiens, les Moraviens, les Hongrois, les Autrichiens, &c. viennent acheter. (D. J.)

VILOTTES, s. f. (Jardinage.) ce sont de petites meules dans lesquelles on ramasse d’abord le foin après être fanné, pour en former ensuite de grandes meules.

VILS, la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, au duché de Baviere ; elle prend sa source au voisinage de Landshut, & va se perdre dans le Danube, au-dessous de Vilshoven. (D. J.)

VILUMBRI, (Géog. anc.) peuples d’Italie, que Ptolomée, l. III. c. j. dit être plus orientaux que les Umbres, & plus occidentaux que les Sabins. Leur pays doit être aujourd’hui le duché de Spolette. (D. J.)

VILVORDE, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas, dans le Brabant, au quartier de Bruxelles, à deux lieues de cette ville, sur le canal, & à la même distance de Malines. Elle est traversée par la riviere de Senne. Il y a un hopital, un beguinage, un château où le châtelain fait sa demeure, & quelques couvens. Les dominicains y enseignent les humanités. Long. 22. 4. latit. 50. 48. (D. J.)

VIMAIRE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) vieux terme dérivé du latin, vis major, qui signifie force majeure ; il se trouve dans quelques coutumes & anciennes ordonnances, & est encore usité en matiere d’eaux & forêts, en parlant des arbres abattus par vimaire ou force majeure. Voyez Force majeure.

VIMEU, le, ou le VIMEUX, (Géog. mod.) en latin Vimemacus, ou Pagus Vimacensis, canton de France, dans la Picardie, & qui fait partie du Ponthieu. Il s’étend depuis la Somme jusqu’à la Bresle. Il comprend S. Valery, Gamaches, Crotroy, & quel-

ques autres lieux. La prevôté de Vimeux établie à

Oisemont, est composée d’un président, d’un procureur du roi, d’un substitut, & d’un greffier. (D J.)

VIMINACIUM, (Géog. anc.) ville de l’Espagne tarragonoise, selon Ptolomée, l. II. c. vj. qui la place dans les terres, & la donne aux Vaccœi. L’itinéraire d’Antonin, dont les manuscrits écrivent Viminacium ou Viminatium, marque cette ville sur la route d’Astorga à Tarragone, entre Palentia & Lacobriga, à 14 milles du premier de ces lieux, & à 31 milles du second.

VIMINATIUM, (Géog. anc.) ville de la haute Maesie : Ptolomée, l. III. c. ix. qui la nomme Viminatium Legio, la met sur le bord du Danube. D’anciennes médailles de l’empereur Gordien, donnent à cette ville le nom de colonie : on y lit ces mots, Col. Vim. P. M. S. An. I. & dans d’autres, An. II. III. IV. Le même titre lui est donné dans une ancienne inscription trouvée à Gradisca, & rapportée par Gruter, p. 371. n°. 5.

Aurelio Constancio. Eq. R.
Del. Col. Vim.

L’itinéraire d’Antonin, dont la plûpart des manuscrits lisent Viminacium, place cette ville sur la route du mont d’Or, à Constantinople, entre Idenminacum & Municipium, à 24 milles du premier de ces lieux, & à 18 milles du second.

Procope, ædif. l. IV. c. v. dit que l’empereur Justinien fit rebâtir une ancienne ville nommée Viminacium, qui avoit été ruinée. Elle se trouvoit au-delà d’un fort, que le même empereur avoit fait élever à 8 milles de Sigedon ; & quand on étoit sorti de Viminatium, on rencontroit sur le bord du Danube trois-forts, Picine, Cupe, & Nova, qui ne consistoient autrefois qu’en une tour. Niger veut que le nom moderne soit Vidin. (D. J.)

VIN, & Fermentation vineuse, (Chimie.) la fermentation vineuse ou spiritueuse est regardée comme la premiere espece de fermentation. Les autres especes sont la fermentation acéteuse, & la putréfaction. Voyez Vinaigre & Putréfaction.

Personne n’a mieux éclairci que Stahl les phénomenes de la fermentation : il l’a définie un mouvement intestin imprimé par un fluide aqueux à un composé d’un tissu lâche, qui divise les parcelles de ce composé, les expose à des chocs très-multipliés, & les résout en leurs principes, dont il forme de nouvelles combinaisons.

Il faut d’abord considérer dans la fermentation proprement dite, les parties salines, huileuses & terrestres des sucs muqueux des végétaux qui fermentent.

On est fondé à croire, que les parties salines de ces sucs sont acides, parce que les fruits qui ne sont pas murs, ont une saveur acide austere, qui s’efface lorsque l’acide s’enveloppe dans les sucs gras, ou lorsque les fruits murissent ; parce qu’il n’existe point d’alkali naturel, qui ne soit le produit du feu, ou de la putréfaction : enfin parce que les sucs disposés à la fermentation vineuse donnent par la distillation une liqueur acide d’autant plus abondante, que la partie grasse de ces sucs aura été plus soigneusement extraite.

Le principe gras ou huileux de ces sucs peut se démontrer non-seulement par leur odeur & leur saveur ; mais encore parce qu’on en distille une plus grande quantité d’huile, à mesure que ces sucs ont acquis plus de maturité, & donnent plus de substance spiritueuse par la fermentation. Cette huile est tenue & volatile ; mais elle ne doit pas l’être trop. Les aromates, & les plantes balsamiques ne sont pas propres à la fermentation spiritueuse, parce que leur