à vêpres. Il fait aussi mention de plusieurs autres prieres, actions de graces, &c. que l’évêque récitoit alors ou sur le peuple assemblé, ou avec les fideles. Il rapporte aussi l’hymne ou la priere du soir, προσευχὴ ἑσπερινὴ, & ὕμνος τοῦ λυχνίου, dont S. Basile nous a conservé quelques fragmens dans son livre, de Spiritu Sancto, c. xxj. Il y a apparence qu’on y chantoit encore d’autres pseaumes ; Cassien dit que les moines d’Egypte y récitoient douze pseaumes ; qu’on y joignoit deux lectures ou leçons, l’une de l’ancien, & l’autre du nouveau Testament ; qu’on entremêloit les pseaumes de prieres, & qu’on terminoit le dernier par la doxologie. Dans les églises de France, on disoit aussi jusqu’à douze pseaumes entremêlés de capitules semblables à nos antiennes ; & enfin, dans celles-ci, aussi-bien que dans celles d’Espagne, on terminoit les vêpres par la récitation de l’oraison dominicale, comme il paroît par le IV. concile de Tolede, Cant. 9. & par le 111. d’Orléans, c. xxix. ceux qui ont traité des offices divins, disent que les vêpres ont été instituées pour honorer la mémoire de la sépulture de Jesus-Christ ou de sa descente de la croix. C’est ce que porte la glose, vespera deponit. Bingham, orig. ecclés. tom. V. bb. XIII.
Vépres siciliennes, (Hist. mod.) époque fameuse dans l’histoire de France ; c’est le nom qu’on a donné au massacre cruel qui se fit en Sicile de tous les François, en l’année 1282 le jour de Pâques, & dont le signal fut le premier coup de cloche qui sonna les vêpres.
Quelques-uns prétendent que cet événement tragique arriva la veille de Pâques ; d’autres le jour de l’Annonciation ; mais la plupart des auteurs le mettent le jour même de Pâques. On attribue ce soulevement à un nommé Prochyte cordelier, dans le tems que Charles d’Anjou premier de ce nom, comte de Provence, & frere de S. Louis, régnoit sur Naples & Sicile. Le massacre fut si général, qu’on n’épargna pas même les femmes siciliennes enceintes du fait des François.
On a donné à-peu-près dans le même sens le nom de matines françoises, au massacre de la S. Barthélemy en 1572 ; & celui de matines de Aloscou, au carnage que firent les Moscovites de Démétrius & de tous les Polonois ses adhérens qui étoient à Moscou, le 27 Mai 1600, à six heures du matin, sous la conduite de leur duc Choutski.
VER, s. m. (Gram.) petit animal rampant, qui n’a ni vertebres ni os, qui naît dans la terre, dans le corps humain, dans les animaux, dans les fruits, dans les plantes, &c. Il y en a un grand nombre d’espece. Voyez les articles suivans.
Ver aquatique, (Insectologie.) ce ver n’a guere que sept ou huit lignes de longueur ; il semble cependant qu’il compose lui seul une classe, du-moins ne connoit-on point de classe d’animaux sous laquelle on le puisse ranger.
Les animaux terrestres vivent sur la terre, les aquatiques dans l’eau, & les amphibies tantôt sur la terre, & tantôt dans l’eau. Celui-ci a les deux extrémités de son corps aquatiques ; sa tête & sa queue sont toujours dans l’eau, & le reste de son corps est toujours sur terre ; aussi se tient-il sur le bord des eaux tranquilles, une eau agitée ne lui conviendroit pas ; aussi-tôt que l’eau le couvre un peu plus que nous venons de dire, il s’éloigne ; si au contraire l’eau le couvre moins, il s’en approche dans l’instant.
Il est composé comme plusieurs insectes de différens anneaux ; il en a onze entre la tête & la queue ; ils sont tous à-peu-près sphériques, & ressemblent à des grains de chapelet, enfilés les uns auprès des autres. De plus, il est presque toujours plié en deux comme un syphon, & marche dans cette situation ;
& ce qui est de plus particulier, c’est que le milieu de son corps avance le premier vers l’endroit dont l’animal s’approche ; de sorte que c’est l’anneau qui est au milieu du coude, qui va le premier ; ce n’est pas par un mouvement vermiculaire qu’il marche de la sorte.
Il a des jambes fort petites à la vérité, & elles sont encore une de ses singularités, car elles sont attachées à son dos ; d’où il suit qu’il est continuellement couché sur le dos, & que sa bouche est tournée en-haut ; ce qui lui est fort commode pour attirer la proie dont il se nourrit : outre quatre petits crochets dont sa bouche est entourée, il a deux autres petites parties faites en maniere de loupe qu’il agite continuellement dans l’eau ; & cette petite agitation entretient un mouvement dans l’eau, qui fait que les petits corps qui y nagent, viennent d’assez loin se rendre dans sa bouche ; lorsqu’il a attiré un morceau convenable, il avance la tête, il le saisit avidement, & l’avale.
Quoi que tout ce qu’il prend de cette maniere soit fort petit, il mange beaucoup, proportionnellement à sa grosseur ; car, continuellement il y a de petits corps qui entrent dans sa bouche, parmi lesquels se trouvent plusieurs petits insectes qui nagent sur l’eau.
Outre les mouvemens dont nous avons parlé, ce ver en peut exécuter encore deux autres par le moyen de ses jambes ; il peut se mouvoir de côté, parce qu’elles ne sont pas seulement mobiles de devant en arriere, elles le sont aussi de gauche à droite, & de droite à gauche. Il fait quelquefois usage de ces deux mouvemens, lorsqu’il veut aller dans des endroits peu éloignés de celui où il est. Il se meut parallélement à ses deux parties pliées ; mais s’il veut marcher à reculons, ou faire aller sa tête & sa queue les premieres, ses jambes ne sauroient lui servir ; il n’a pour se mouvoir dans ce sens que son mouvement vermiculaire ; aussi se meut-il de la sorte plus rarement & plus difficilement. Lorsqu’il est entierement plongé dans l’eau, il s’y étend tout de son long & nage comme les autres vers, en se pliant à différentes reprises.
La description de cet animal nous a paru si merveilleuse, qu’on ne croit pas s’être trop étendu ; en effet, il paroît extraordinaire que la tête & la queue de cet animal vivant dans l’eau, le reste de son corps vive sur la terre, qu’il ait les jambes sur le dos, & que lorsqu’il marche naturellement, il fasse avancer le milieu de son corps comme les autres animaux font avancer leur tête. Mém. de l’acad. des Sciences, année 1714. (D. J.)
Ver a queue de rat, (Insectolog.) insecte aquatique dont il faut dire un mot, à cause de sa queue qui le distingue de tous les autres insectes ; cette queue, quoique plus grande que l’animal, n’est cependant que l’étui d’une autre queue beaucoup plus longue, qui s’y trouve repliée sur elle-même, & qui entre jusque dans le corps du ver. Cette derniere queue est le conduit de sa respiration. Il s’éleve jusqu’à la surface de l’eau pour prendre l’air ; & tandis qu’il se tient lui-même au fond, il peut faire parvenir sa queue jusqu’à cette surface, lors même qu’il se trouve à cinq pouces de profondeur : de sorte qu’il peut allonger sa queue près de cinq pouces ; ce qui est une longueur bien considérable pour un insecte dont le corps est tout au plus long de 7 à 8 lignes. (D. J.)
Ver-a-soie, (Science microscop.) le ver-à-soie est un animal dont chaque partie, soit dans l’état de ver, soit dans celui de mouche, mérite quelques regards ; mais comme Malpighi & Leuwenhoek ont examiné cet insecte très-attentivement, & qu’ils ont publié leurs observations avec les figures anatomiques qui