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chargé d’une aiguille extrèmement haute. Le chœur est occupé par les tombeaux de divers princes & princesses, entre lesquels on remarque celui du roi Etheldred, dont l’épitaphe dit : in hoc loco quiescit corpus sancti Etheldredi regis West-Saxonum, martyris, qui anno Domini 867. 23°. Aprilis per manus Danorum paganorum occubuit. (D. J.)

WIMPFEN ou WIMPFFEM, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Suabe, au Creighgow, sur la gauche du Necker, à l’embouchure du Jagst, à deux lieues au nord d’Hailbron. Elle est impériale, petite, mais peuplée. Elle fut prise en 1645, par le duc d’Enghien. Quelques-uns croyent sans aucune preuve, que c’est l’ancienne Cornelia. Long. 26. 45. latit. 49. 18. (D. J.)

WIMSBERG, (Géog. mod.) bourg de Franconie, illustré par la naissance de Œcolampade (Jean) en 1482. Ses parens qui étoient à leur aise, eurent grand soin de son éducation. Ils le destinoient à la jurisprudence ; mais il se consacra tout entier à l’étude de la théologie, apprit la langue greque de Reuchlin & l’hébreu d’un espagnol. Il méprisa les subtilités de Scot, & les ergoteries des scholastiques, curieux d’une science qui fût utile. Il aida Erasme dans l’édition de ses notes sur le nouveau Testament, & c’est Erasme lui-même qui nous apprend cette particularité.

En 1522, il fut nommé professeur en théologie à Basle. Peu de tems après, la réformation s’établit dans cette ville, & Œcolampade y eut beaucoup de part. Il mourut de la peste en 1531, âgé de 49 ans.

C’étoit un théologien savant, irréprochable dans ses mœurs, & qui ne cherchoit qu’à faire régner la paix dans l’Eglise, comme il paroît dans toutes les conférences de religion qu’il eut avec Luther. Il publia des commentaires latins sur plusieurs livres du vieux & du nouveau Testament. Il donna en 1525, son petit ouvrage intitulé de vero intellectu verborum Domini : hoc est corpus meum. Erasme ayant lu cet ouvrage, écrivit à Bede qu’Œcolampade avoit fait sur l’Eucharistie un livre si savant, si bien raisonné, & appuyé de tant d’autorités des peres, qu’il pourroit séduire les élus mêmes. (D. J.)

WINANDER-MEER, (Géog. mod.) lac d’Angleterre, dans Lancashire ; c’est le plus grand qu’il y ait dans ce royaume : Il a dix milles de long & quatre de large. Son fond est un rocher presque continuel ; son eau est belle & limpide. Il nourrit beaucoup de poissons, & sur-tout un poisson très-délicat qu’on appelle charr. A la tête de ce lac on trouve les débris d’une ancienne ville qu’on croit être l’Amboglana du tems des Romains, & tout appuie cette conjecture.

WINCHELCOMB ou WINCHCOMB, (Géogr. mod.) bourg à marché d’Angleterre, en Glocestershire.

WINCHELSEY, (Géog. mod.) petite ville d’Angleterre, dans le comté de Sussex, sur le bord de la mer, à l’embouchure de la Rye. Cette ville a titre de comté, & c’est un des cinq ports du royaume. Long. 18. 23. latit. 50. 52. (D. J.)

WINCHESTER, (Géog. mod.) ou plutôt Wintchester, ville d’Angleterre, capitale du Hampshire, sur le bord de l’Itching, à dix-huit milles au sud-est de Salisbury, & à soixante sud-ouest de Londres. Long. 16. 20. latit. 51. 3.

Cette ville, nommée en latin Vintonia, est aussi remarquable par son ancienneté, que par le siege épiscopal dont elle est honorée depuis long-tems. Les Romains l’ont connue sous le nom de Venta belgarum ; après eux les Bretons l’appellerent Cuer-gwent, & les Saxons Wintan-cester, d’où l’on a fait Wintchester.

C’est dans cette ville que l’an de Jésus-Christ 407, le tyran Constantin fut proclamé empereur par ses

soldats, contre l’obéissance qu’ils devoient à Honorius ; & il tira son fils Constant d’un monastere de cette même ville, pour le faire revêtir de la pourpre ; mais ils périrent bientôt tous deux, après avoir eu quelques heureux succès.

Les Saxons à leur arrivée dans le pays, trouverent Winchester si considérable, que les rois de West-Sex la choisirent pour le lieu de leur résidence, y établirent un siege épiscopal, une monnoie, & y bâtirent un grand nombre d’églises.

Après la conquête des Normands, les archives de la province furent mises à Winchester. Le roi Edouard III. y établit une étape pour le commerce des laines & des draperies, ce qui la rendit encore plus florissante.

Elle n’a point perdu de son lustre, c’est une grande ville fermée de murailles, contenant huit paroisses, un palais épiscopal, un château, une église cathédrale superbe, & un hôtel de ville où l’on montre une grande table ronde, qu’on dit être la table ronde du fameux Arthur, tant chantée par les vieux romanciers.

Il se tint à Winchester un concile, l’an 957, en présence de trois rois des différentes provinces.

L’évêché de Winchester est un des plus riches bénéfices du royaume, car il vaut huit mille livres sterling de rente. L’évêque a sous sa jurisdiction spirituelle, les deux provinces de Hampshire & de Surrey, avec les îles de Jersey & de Guernesey. Un évêque de Winchester, nommé Guillaume Wickham, a fondé dans cette ville un beau & illustre college, où l’on entretient un principal, dix fellows ou associés, deux scholarques & soixante & dix écoliers, qu’on tire de-là quand ils sont avancés pour les envoyer à Oxford, au college neuf qui a été fondé par le même prélat.

Deux rois, pere & fils, Henri III. & Edouard I. sont nés à Winchester. Le premier étoit un prince d’un petit génie, d’un naturel inconstant, capricieux, & rempli des maximes du pouvoir arbitraire ; foible quand il auroit fallu être ferme, plein d’hauteur déplacée quand il auroit fallu plier ; avide d’argent jusqu’à l’excès, pour le prodiguer tout de suite en dépenses folles & ridicules.

Saint Louis le battit deux fois, & sur tout à la journée de Taillebourg en Poitou. Les barons gagnerent sur lui la fameuse bataille de Lewes en 1264. Il fut ensuite redevable de sa délivrance à son fils Edouard, qui lui succéda. Enfin il mourut paisiblement à Londres, en 1272, à 65 ans, après en avoir regné 56.

Edouard I. avoit de très-belles qualités, beaucoup de bravoure, de prudence, d’honneur, & de justice. L’Angleterre reprit sa force sous son regne ; il conserva la Guyenne, il s’empara du pays de Galles, il fit fleurir le commerce de ses sujets autant qu’on le pouvoit alors.

La maison d’Ecosse étant éteinte en 1291, il eut la gloire d’être choisi pour arbitre entre les prétendans ; il obligea d’abord le parlement d’Ecosse à reconnoître que la couronne de ce pays relevoit de celle d’Angleterre ; ensuite il nomma pour roi Bayol, qu’il fit son vassal ; enfin il prit pour lui même ce royaume d’Ecosse, & c’est une grande tache à sa gloire.

Sous ce prince, on vint déja à s’appercevoir que les Anglois ne seroient pas long-tems tributaires de Rome ; on se servoit de prétexte pour mal payer, & on éludoit une autorité qu’on n’osoit attaquer de front.

Le parlement d’Angleterre prit vers l’an 1300, une nouvelle forme, telle qu’elle est à-peu-près de nos jours. Le titre de barons & de pairs ne fut affecté qu’à ceux qui entroient dans la chambre haute ;