celui que toutes les communautés d’arts & de métiers ont souffert en 1717, par l’incorporation & l’union des charges crées en titre d’office, pendant les longues guerres du regne de Louis XIV ; comme de jures en 1691, d’auditeurs des comptes en 1694 & de trésoriers-receveurs des deniers communs en 1704 ; mais toutes ces charges ne regardent point la discipline des communautés, & ne font qu’augmenter les droits de réception & de visite.
Il y a dans la communauté des Vergettiers un doyen, deux jurés. Ceux-ci par élection, & celui-là par droit d’ancienneté de jurande. Le doyen préside aux assemblées & y recueille les voix dans les délibérations. Les jurés font les visites, reçoivent les brevets, donnent des lettres de maîtrise, & assignent le chef d’œuvre.
Nul maître n’est reçu à la jurande, qu’il n’ait administré les affaires de la confrairie. L’élection des jurés se fait tous les ans d’un d’eux, en sorte qu’il sont en charge chacun pendant deux ans.
L’apprentissage chez les Vergettiers, est de cinq ans, & les maîtres ne peuvent obliger qu’un apprenti dans l’espace de dix années.
Les veuves de maîtres jouissent des privileges de la maîtrise, si elles ne se remarient point ; mais elles ne peuvent point faire d’apprenti.
Ceux qui ont passé par la jurande, sont sujets à visite comme les autres maîtres. Les archives, ou le coffre des papiers est mis chez le nouveau juré. Ce coffre a trois clés, que le doyen, l’ancien juré & l’ancien administrateur de la confrairie, partagent entre eux.
Les Vergettiers peuvent vendre des soies de porc, de sanglier, du rouge d’Angleterre, des bouis, des compas à l’usage des Cordonniers, des Bourreliers.
Si la propreté est comme on n’en peut guere douter, essentiellement nécessaire à la santé, & pour relever & soutenir les graces du corps, l’art des Vegettiers ne peut être que très-utile à la société ; mais l’usage universel qu’on fait de ses ouvrages, en fait mieux l’éloge que ce que je pourrois en dire ici.
VERGILIA, (Géog. anc.) Οὐεργιλία ; ville de l’Espagne tarragonnoise : elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, l. II. c. vj. qui la donne aux Bastitains. (D. J.)
VERGILIES, (Mythol.) Vergiliae, constellations qui annoncent le printems : ce sont au dire des Poétes, les filles d’Atlas, que les Grecs appellent Pleiades, & les Latins Vergiliæ.
VERGINIUS OCEANUS, (Géog. anc.) Οὐεργίνεος ὠκεανός ; Ptolomée donne ce nom à la partie de l’Océan qui baigne la côte méridionale de l’Irlande, & les provinces de l’ouest de l’Angleterre. Il ne l’étend point entre la côte orientale de l’Irlande, & la côte occidentale de la grande-Bretagne ; ce détroit, selon lui, est l’Océan hibernique, ou la mer d’Irlande. Cependant presque tous les géographes modernes font deux synonymes de l’Océan virginien, & de la mer d’Irlande.
Cette mer de tout tems a passé pour fort orageuse, & cette réputation n’est pas absolument sans fondement ; car la mer d’Irlande sent deux marées opposées, dont l’une vient du sud, & l’autre vient du nord ; & elles se rencontrent à la hauteur de la baie de Carlingford. Ces deux marées contraires se choquant avec violence, doivent émouvoir considérablement la mer, & empêcher qu’elle ne soit tranquille dans le tems que le choc se fait ; & lorsqu’on navige d’un bout du détroit à l’autre, si dans la premiere partie on a eu une marée favorable, on en rencontre enfin une autre qui est opposée, & qui doit tout au moins retarder le cours du vaisseau.
Il est cependant certain que cette mer n’est ni aussi orageuse, ni par conséquent aussi périlleuse qu’on
voudroit le persuader. On n’y remarque point de tempêtes qu’on ne sente en même tems les vents qui les causent ; & il ne s’y fait pas plus de naufrages qu’ailleurs. C’est l’ordinaire par tout pays que durant l’hiver la mer soit dangereuse près des côtes, parce qu’on y est exposé à de grands coups de vent, d’autant plus fâcheux que les nuits sont longues & obscures. Ainsi cela n’est pas particulier à la mer d’Irlande.
Le fonds de cette mer n’est que sable partout, excepté dans quelques endroits où il est limoneux, & dans la baie de Wicklo où il est rocher. La marée se fait sentir le long des terres au sud & au nord ; mais du côté de l’orient près des terres, elle se fait de l’ouest à l’est, & le reflux descend de l’est à l’ouest.
La mer d’Irlande, selon Ortelius, qui cite H. Lhuyd, est appellée Mor-weridh, dans la langue bretonne ; & canal de S. George par les Anglois. Cependant M. de Lisle ne donne le nom de canal de S. George, qu’au golfe qui ferme l’embouchure de la Saverne. (D. J.)
VERGLAS, s. m. (Physiq.) est le nom qu’on donne à la glace qui s’attache aux pavés, & qui rend le marcher très-difficile. Voyez Glace & Gelée.
VERGOTUR, (Géogr. mod.) petite ville de la Tartarie russe, à 50 lieues au couchant méridional de Tumen, entre les montagnes Semoy-Poyas, que M. Witsen prend pour les monts Ryphées des anciens. (D. J.)
VERGUE, s. f. (Marine.) piece de bois, longue, arrondie ; une fois plus grosse par le milieu que par les bouts ; posée quarrément par son milieu sur le mât vers les racages, & qui sert à porter la voile. Voyez Vaisseau.
On donne communément à la grande vergue les sept seiziemes parties de la longueur & de la largeur du vaisseau ; à celle de misaine, les six septiemes de la longueur de celle-ci ; à la vergue d’artimon, une longueur moyenne entre la grande vergue & celle de misaine ; & l’on donne à celle d’artimon les cinq huitiemes de la grande vergue. On détermine à-peu-près de même les vergues des huniers, des perroquets, &c. de sorte que la vergue du grand hunier a les quatre septiemes de la grande vergue ; la vergue du petit hunier les quatre septiemes parties de la vergue de misaine ; la vergue de foule la longueur de celle du grand hunier. Enfin on proportionne les vergues d’artimon de beaupré aux vergues qui sont dessous ; de même que la vergue du grand hunier est proportionnée à la grande vergue.
On dit être vergue à vergue, lorsque deux vaisseaux sont flanc à flanc ; de sorte que leurs vergues sont sur la même ligne. Voyez figure marine, Pl. fig. 1. & fig. 2. où l’on a marqué toutes les vergues & leur situation.
Vergue a corne, Voyez Corne a vergue.
Vergue de foule, c’est une vergue où il n’y a point de voile, & qui ne sert qu’à border la voile du perroquet d’artimon.
Vergue en boutte hors, vergue dont le bout est appuyé au pié du mât, dans les semelles & autres bâtimens semblables, & qui prend la voile en-travers jusqu’au point d’en-haut, lequel est parallele à celui qui est amarré au haut du mât. Le tour de la vergue, excepté le côté qui est amarré au mât, n’est soutenu que par les ralingues.
Vergue traversée, vergue posée de biais, & qui est trop halée au vent.
VERGUNNI, (Geog. anc.) peuples des Alpes, du nombre de ceux qui furent subjugués par Auguste. Ils sont nommés dans l’inscription qui fut mise sur le trophée des Alpes, & que Pline, l. III. c. xx. nous a conservée. On trouve des traces du nom de ce peuple dans Vergons au diocèse de Sénez. (D. J.)
VERHEYEN, muscle de, (Anat.) Verheyen profes-