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  Terres. Prés. Vignes. Jardins. Chénev. Paquis. Bois.
Suivant le dénombrement de la quatrieme opération, J. o. v. J. o. v. J. o. v. J. o. v. J. o. v. J. o. v. Jours.
2411 8 13 521 8 7 92 6 21 31 6 7 25 3 19 10 7 0 795
 Suivant les déclarations, 2409 6 9 513 7 6 91 2 14 31 5 0 24 6 17 10 7 0 797
 Différence, 2 2 4 8 1 2 1 4 7   1 7   7 2    

Les différences qui se trouvent être dans le dénombrement général & les déclarations, ne sont pas assez considérables pour s’y arrêter, & peuvent bien pro-

venir des fractions négligées ; celle sur les prés est

la plus sensible : mais ces prés se trouvent reportés sur le ban de Froville au nom du seigneur.

Résumé général. Il résulte de cette opération que les fonds en général du finage de la paroisse de *** sont composés suivant le tableau ci-après.
Nature des biens. Qualités. Quantités qui se désignent par
jours ou arpens, omées, verges.
Produit par jour ou arpent. Total du produit.
Terres labourables. bonnes 472 j. 8 om. 11 verg. 5 liv. 18 sols. 9 den. 2809 l. 5 s. den.
Idem médiocres 1129 3 7 3 9 8 3933 10
Idem mauvaises 809 6 20 1 11 1254 19
Prés bons 237 5 15 10 1 3 2391 10
Idem médiocres 142 7 7 6 7 906
Idem mauvais 141 5 10 3 14 527 16 9
Vignes bonnes 51 1 1 19 5 6 983 15
Idem médiocres 23 8 7 13 2 6 314 17 6
Idem mauvaises 17 7 13 8 15 155 6
Chenevieres   25 3 19 8 15 222 1
Jardins   31 6 7 8 15 269 18
Pasquis   10 7 3 10 32 9
Bois bons 125 17 10 2187 10
Idem médiocres 446 13 2 6 5853 15
Idem mauvais 226   sans valeur.  
Totaux   3892 j. 8 om. 17 verg.   21842 l. 13 s. 3 d.

Ainsi la totalité des fonds de cette paroisse est de 3892 jours ou arpens, 8 omées, 17 verges, qui produisent 21842 liv. 13 s. 3 d. de revenus, toutes déductions faites des frais de culture, de semences, de récoltes, & de ventes.

On ne disconviendra pas qu’avec de semblables opérations pour toutes les paroisses, villes ou communautés, j’aurai bien-tôt le cadastre, & par réduction, le tableau général de tous les fonds de chaque province, de leur nature, de leur qualité, & de leur valeur ; conséquemment le dénombrement entier & par réduction, encore le tableau de tous ceux du royaume universellement, & de leur produit.

Alors je demande ce qui peut empêcher de constater le montant de toutes les charges de l’état, & de toutes les dépenses du gouvernement.

1°. Pour une année ordinaire prise sur une année commune de plusieurs.

2°. Pour une année des cinq premieres de guerre.

3°. Pour une des cinq suivantes.

4°. Et dernierement pour une des cinq autres après les précédentes.

Cette gradation est nécessaire ; les dépenses de la guerre augmentent en raison de sa durée, & à-peu-près dans la progression de ces trois périodes. Il y a si long-tems que cette calamité afflige le genre humain, qu’on doit être à portée de former aisément une année commune des frais qu’elle occasionne dans chacun de ces périodes ; mais elle ne peut les excéder. Après quinze années de guerre, il faut faire la paix, ou par sa propre impossibilité de la continuer, ou par celle des autres.

En ajoutant à ces différentes fixations un excédent raisonnable & proportionnel pour les choses imprévues, & pour que le trésor public ne soit jamais sans quelques avances, on aura la somme de toutes les dépenses de l’état & du gouvernement, dans toutes

les circonstances possibles ; & cette somme sera celle de l’impôt pour chacune de ces circonstances.

Où est la difficulté présentement de la répartir & de régler ce que chaque arpent ou chaque espece de biens en devra supporter ?

Avec des calculs de proportion, on le repartira autant de fois qu’il peut changer, c’est-à-dire, quatre d’abord sur toutes les provinces, en raison de sa masse & de leurs forces particulieres ; le produit sera la portion de chacune.

On repartira ce produit en même raison sur toutes les villes, paroisses, ou communautés de la province, & on aura la somme de la contribution de chacune.

Cette somme sera repartie en définitif sur tous les fonds qui composent le territoire des villes, paroisses, ou communautés, en raison composée de leur quantité, de leur produit, & de la somme à supporter. Il en resultera la quotité que chaque quantité de ces fonds aura à supporter.

Voilà donc la taxe de chaque arpent, ou de quelque espece de bien que ce soit, déterminée pour tous les tems possibles, dans la juste proportion de leur valeur, & de la somme totale des charges publiques que peuvent exiger tous les besoins de l’état & du gouvernement.

Dans ce que j’ai proposé d’ajouter pour les cas imprévus, je n’ai point compris ceux qui peuvent causer des non-valeurs dans la recette, telles que les accidens qui privent les propriétaires de leurs récoltes & de leurs revenus. Ainsi il seroit nécessaire de fixer un excédent séparé, qui n’auroit rien de commun avec le premier ; de le repartir de même sur les provinces, les communautés, & les biens ; mais distinctement de l’impôt principal ; en sorte que chacun sût ce qu’il supporte pour l’un & pour l’autre. La raison de cette destination est que cet excédent ne