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veloppe qui a servi de calice à la fleur. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les fleurs naissent en grappe ou en épi, & que les racines sont chevelues. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* Le sarrasin est plus commun en France que le blé de Turquie. Il ne sert qu’à nourrir la volaille. Les faisans en sont friands ; c’est pourquoi l’on en seme dans les bois, & par-tout où l’on veut attirer ces oiseaux. Le pain & la bouillie qu’on en fait, sont noirs & amers, à moins qu’on n’y mêle d’autres grains. Le fourrage en est bon pour les vaches. Il vient dans toutes sortes de terres, & aime la secheresse. Les labours lui sont avantageux, & on le seme en sillons. Les pierres & les cailloux ne l’empêchent pas de pousser. En semant de bonne-heure dans les pays chauds, on en fera jusqu’à deux récoltes par an. Quant à sa culture, c’est la même que celle des autres grains. Voyez Agriculture.

BLECKINGEN, (Géog.) contrée de Suede dans la Gothie méridionale, bornée au nord par la Gothie, & au couchant par la Scandinavie.

BLEIBURG, (Géog.) ville & château sur la riviere de Feistritz dans la Carinthie.

BLEICHRODA, (Géog.) petite ville du comté de Hohenstein en Thuringe.

BLEICHFELD, (Géog.) petite ville de l’évêché de Wurtzburg en Franconie.

BLEIDERSTADT, (Géog.) petite ville du comté de Nassau, à la source de la riviere d’Aar.

BLENDA, (Géog.) petite ile de l’Archipel.

BLESS, (Géog.) petite ville de la Wetteravie, appartenante à l’électeur de Treves.

BLEY-STADT, (Géog.) petite ville du royaume de Bcheme.

BLIESS, (Géog.) petite riviere qui se jette dans la Saar.

BLEMMYES ou BLEMYES, s. m. plur. (Hist. anc. & Géog.) Les anciens Géographes font mention d’un peuple de ce nom (fabuleux sans doute), qui n’avoit point de tête, & qui avoit les yeux & la bouche dans la poitrine : on dit qu’ils habitoient une partie de l’Ethiopie.

BLENDE, (Minéralogie.) ce mot est Allemand : on s’en sert dans les mines pour désigner an minéral qui n’est bon à rien ; on l’appelle en Latin pseudo-galena , galena inanis, mica. Henckel, dans sa Pyritologie, dit que c’est une pierre martiale, stérile, composée de parties arsénicales, & d’une terre qui résiste à l’action du feu. Il y entre aussi du soufre. On la trouve sur-tout dans les mines de plomb & d’argent. Hoffmann regarde les blendes comme la matrice de ces métaux. Il y en a de plusieurs especes & couleurs ; les plus ordinaires sont noires, luisantes, & ressemblantes à la mine de plomb, quoi qu’elles ne soient point si brillantes ; on les appelle sterile nigrum, & en Allemand pech blende. Il y en a, outre cela, de brunes, de rouges, de jaunes, de cendrées, & de blanchâtres. Celles qui sont jaunes ou de couleur d’or, se nomment katsen gold, or de chat ; celles qui sont blanches s’appellent katsen silber, argent de chat. A la simple inspection & au poids, on est tenté de croire que ce minéral contient du métal : mais il ne s’y en trouve jamais que peu ou point du tout. Ces blendes déplaisent souverainement aux Fondeurs ; car non-seulement elles ne fournissent rien de bon, mais elles sont affamées des autres minéraux, & les rendent réfractaires. Le savant M. Pott a fait une dissertation très-étendue sur ce minéral.

Nonobstant toutes ces mauvaises qualités des blendes, M. Marggraf a observé qu’il s’en trouve quelquefois qui contiennent une terre métallique propre à produire du zinc, & M. Pott a remarqué le premier que le cuivre mêlé avec la pseudo-galene ou blende pulvérisée, & des charbons pilés mis au creuset,

prenoit une couleur fort approchante de celle du laiton ;

d’où il conclut que la blende a de l’affinité avec la pierre calaminaire.

M. Marggraf a poussé ses recherches plus loin, & a tiré du zinc d’une espece de blende choisie, qui venoit de Freyberg en Saxe. Voici comme il en donne le procédé : il faut la purifier de la pyrite arsénicale jaune qui y est attachée, & après l’avoir pulvérisée on la brûle petit-à-petit, en observant de pousser le feu sur la fin de l’opération, ce qu’on continue pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’on ne sente plus aucune odeur, & que la matiere ait perdu tout brillant ; la blende ainsi brûlée, on en prend quatre onces mêlées avec deux drachmes de charbon ; on met ce mêlange au feu dans des vaisseaux fermés ; on aura de véritable zinc 6 à 8 grains, & autour de 4 à 5 grains de fleurs de zinc.

« Ou bien on prend la même quantité de blende brûlée ; on verse dessus 4 onces d’esprit de vitriol bien rectifié : le mêlange s’échauffe ; & la digestion, suivant la matiere du zinc, se mettra en solution avec quelques particules de fer ; il faut précipiter cette solution par une lessive de cendres gravelées jusqu’à ce qu’il n’aille plus rien au fond ; après que cette chaux aura été souvent édulcorée dans l’eau chaude & desséchée, vous en prendrez un peu plus de 3 drachmes ; vous les mêlerez avec une demi-drachme de charbon ; vous y joindrez 2 drachmes & 2 scrupules de petites lames de cuivre, arrangeant le tout couche sur couche dans le creuset, que vous couvrirez de poussiere de charbon, & que vous mettrez au feu de fusion ; après quoi, quand tout sera refroidi, vous trouverez le plus beau laiton. Si vous le voulez aussi, ce précipité mis dans des vaisseaux fermés de la maniere susdite, peut être réduit en zinc ». Voyez Zinc.

Ces deux procédés sont de M. Marggraf, & se trouvent dans le 11. vol. des Mémoires de l’Académie royale de Prusse, année 1748, à la fin d’un mémoire sur le zinc du même auteur. (—)

BLESNEAU, (Géog.) petite ville de France, dans le gouvernement d’Orléanois, dans la Puisaye, sur le Loin.

BLEU, adj. Un corps paroît bleu, parce que ses parties ont une situation & une contexture qui les rend propres à réfléchir les rayons bleus en plus grande quantité que les autres. Voyez Couleur.

Pour expliquer la couleur bleue du firmament, Newton remarque que toutes les vapeurs, quand elles commencent à se condenser & à s’assembler, deviennent d’abord capables de réfléchir des rayons bleus avant qu’elles puissent former des nuages d’aucune autre couleur. Le bleu est donc la premiere couleur que commence à réflechir l’air le plus net & le plus transparent lorsque les vapeurs ne sont pas parvenues à la grosseur suffisante pour réflechir d’autres couleurs.

M. de la Hire remarque, après Léonard de Vinci, qu’un corps noir quelconque vû à travers un autre corps blanc & transparent, paroît de couleur bleue ; & c’est par-là qu’il explique la couleur azurée du firmament, dont l’immense étendue étant entierement dépourvûe de lumiere, est apperçûe à travers l’air qui est éclairé & comme blanchi par la lumiere du soleil. Il ajoûte que par la même raison la suie mêlée avec du blanc forme du bleu. Il explique par le même principe la couleur bleue des veines sur la surface de la peau, quoique le sang dont elles sont remplies soit d’un rouge foncé : car, dit-il, à moins que la couleur rouge ne soit vûe au grand jour, elle paroît un rouge obscur & qui approche du noir ; & comme elle se trouve dans une sorte d’obscurité dans les veines, elle peut avoir l’effet de la couleur noire, qui considérée à travers la membrane de la veine &