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conf. cap. xxxvij. Pierre Damien, in lib. IV. epist. xiv. Bede, Hist. Angl. lib. I. c. iij. Du Cange, Glossar. (G)

BRANDIR, v. n. en termes de Charpenterie, c’est lorsque l’on place une piece de bois de travers sur une autre sans être entaillée, percer un trou en travers des deux pieces, & y mettre une cheville de bois pour les arrêter ensemble. Brandir les chevrons sur les pannes, c’est faire avec une tarriere un trou qui perce les deux ensemble, & y mettre une cheville.

BRANDONS, s. m. pl. terme de Palais, auquel on joint pour l’ordinaire celui de panonceaux ; ce sont des bouchons de paille qu’on attache en quelques provinces à la porte des héritages saisis, avec les armes du roi ou du seigneur. Voyez Panonceaux.

Arrêt-Brandons ; voyez Arrêt. (H)

* Brandons, (Œconomie rustique.) c’est le nom qu’on donne dans les campagnes à quelques épines, branches, ou bouchons de paille, par lesquels on avertit que le chaume est réservé & retenu par celui qui joüit de la terre : sans quoi il seroit censé abandonné, & le premier venu en pourroit faire son profit. Dans les coûtumes où les brandons ont lieu, on les met dès le 15 Septembre.

Brandons, danse des brandons ; on exécutoit cette danse dans plusieurs villes de France, le premier dimanche de carême, autour des feux qu’on allumoit dans les places publiques ; & c’est de-là qu’on leur avoit donné le nom de brandons. Voyez Danse sacrée. Les ordonnances de nos rois ont sagement aboli ces danses, ainsi que les baladoires, les nocturnes, & celles qui se faisoient dans nos églises : cet usage étoit si fort enraciné, que malgré les sages précautions des évêques & des magistrats, il subsistoit opiniâtrément dans quelques villes du royaume. A la fête de saint Martial, apôtre du Limousin, le peuple dansoit encore vers le milieu du dernier siecle dans le chœur de l’église, dont ce saint est le patron. A la fin de chaque pseaume, au lieu de chanter le Gloria Patri, tout le peuple chantoit en langage du pays : san Marceau pregats per nous, è nous epingaren per bous ; c’est-à-dire, saint Martial priez pour nous, & nous danserons pour voue. Cette coûtume est abolie. Bonnet, Histoire de la danse. (B)

Brandons, (Géog.) ville de France en Bourgogne, sur les frontieres du Charolois, à quatre lieues d’Autun.

BRANDSOE, (Géog.) petite île du Danemark, dans le détroit de Middelfart, entre le duché de Schleswig, & l’île de Funen.

BRANLANT, en terme de Metteur-en-œuvre, est une croix qui se porte sans coulant, d’un simple chaton, qui se termine par une pendeloque qui lui donne ce nom. Voyez Pendeloque.

BRANLE, s. m. terme d’Orchestique ou de danse ; c’est un pas composé de plusieurs personnes qui dansent en rond en se tenant par la main, & en se donnant un branle continuel.

On commençoit autrefois tous les bals par un grand branle : on les commence aujourd’hui ordinairement par les menuets.

Il y a le branle simple, & le branle double : le premier consiste en trois pas & un pié joint, qui se font en quatre mesures. On les répete pour faire le branle double.

Il n’y a guere de nom de province qu’on n’ait donné à quelqu’un des branles François ; il y a des branles de Bourgogne, du Barrois, & de Bretagne.

Il y avoit autrefois le branle des Lavandieres, des sabots ; des chevaux, des pois, des hermites, de la torche, &c. les branles morgués, gesticulés, de la moutarde, &c. tous ces branles se réduisent à présent à un seul genre qu’on nomme branle à mener. Dans cette espece de branle, chacun mene la danse à son tour, & se met après à la queue. C’est pour l’ordi-

naire aux chansons que l’on danse les branles. Orchesographie de Thoinot Arbeau. (B)

Branle de S. Elme, (Hist. mod.) fête qui se célebroit autrefois à Marseille la veille de S. Lazare. On choisissoit les plus beaux garçons & les filles les mieux faites ; on les habilloit le plus magnifiquement qu’on pouvoit : cette troupe représentoit les dieux de la fable, les différentes nations, &c. & étoit promenée dans les rues au son des violons & des tambours. Cette mascarade s’appelloit le branle de saint Elme.

Branle ou Hamac, (Hist. mod.) est une espece de lit suspendu entre deux arbres, deux poteaux ou deux crochets, dont on se sert dans les Indes orientales.

Les Indiens suspendent leurs branles à des arbres, pour se mettre à couvert des bêtes sauvages & des insectes, qui ne manqueroient pas de leur nuire s’ils couchoient par terre.

Les habitans des îles Caribbes sont extrèmement superstitieux au sujet de leurs branles, & ne les font jamais sans beaucoup de cérémonie : ils placent à chaque bout un sac de cendre, croyant que sans cette précaution ils ne subsisteroient pas long-tems. Ils croiroient faire tomber leurs branles s’ils mangeoient dessus des figues, ou quelque poisson qui eut des dents.

Le P. Plumier qui s’étoit souvent servi de branles dans ses voyages des Indes, prétend qu’ils consistent en une grande mante ou grosse toile de coton d’environ six piés en quarré, aux extrémités de laquelle sont des gances de la même étoffe, où passent à travers des cordons dont on forme d’autres anneaux, & où passe une corde qu’on attache aux arbres voisins, ou à deux crochets si c’est dans les maisons. Cette espece de couche sert en même tems de lit, de matelas, de drap, & de coussin. (G)

Branles, Hamacs, (Marine.) c’est ainsi qu’on appelle encore les lits dont se servent les gens de l’équipage d’un vaisseau : ils sont composés d’un morceau de forte toile, long de six piés & large de trois, renforcé par les bords d’un cordage appellé ralingue, en façon d’ourlet, que l’on suspend par les quatre coins entre les ponts d’un vaisseau, où l’on fait coucher un matelot ou un soldat. Voyez Hamac.

Branle matelassé, c’est une espece de matelas qui est fait en branle.

On dit tendre & détendre les branles.

Branle-bas ou forbranle, c’est un commandement qu’on fait lorsqu’on veut faire détendre tous les branles d’entre les ponts, afin de se préparer au combat, ou pour quelqu’autre raison. (Z)

Branle, en Fauconnerie, se dit du vol de l’oiseau, lorsque s’élevant seulement au premier degré sur la tête du fauconnier, il tourne en battant des ailes & remuant la queue.

Branle, en Horlogerie, s’entend de l’espace parcouru par le régulateur dans une vibration.

Comme les petits arcs décrits par un pendule ne different pas sensiblement de ceux qu’il décriroit, s’il vibroit entre des portions de cycloïde, voyez Cycloïde ; il est à propos que le pendule décrive de petits arcs dans ses vibrations : au reste le branle doit être toûjours conditionnel à l’échappement qu’on employe ; parce qu’il y en a qui exigent un plus grand branle que d’autres, tel est l’échappement à levier. Voyez Échappement, Pendule, Cycloïde, &c.

L’expérience a appris aux Horlogers, que pour qu’une montre aille juste avec l’échappement ordinaire, & que cette justesse soit de durée, il falloit que le balancier branlât moitié, c’est-à-dire qu’un point quelconque de sa circonférence parcourût dans chaque vibration un demi-cercle ou 180 degrés. Voy. Échappement, Levier, &c. (T)

BRANLER, v. n. en terme de Commerce, se dit d’un