Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/425

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Proserpine ; il signifie terreur : il vient de τρέμω j’épouvante. Les anciens croyoient que les terreurs nocturnes venoient de Proserpine.

BRIN, s. m. se dit en général de toute petite portion d’un corps foible & long ; ainsi on dit un brin de soie. Il se dit même quelquefois aussi d’un corps long & menu, comme un brin de paille.

Brin de fougere, terme d’Architecture, sorte de pan de bois. Voyez Pan de bois. (P)

Brin ; les Artificiers appellent ainsi une tringle de bois de trois à quatre pouces de grosseur, sur laquelle on arrange les pots à feu, en les plantant par le moyen des chevilles attachées à leurs bases, dans les trous pratiqués le long de cette tringle.

Brin, (Corderie ou Œconom. rustiq.) on appelle ainsi les filamens du chanvre, sur-tout quand ils ont été affinés & peignés. Les filamens les plus longs qui restent dans les mains des peigneurs s’appellent le premier brin : on retire du chanvre qui est resté dans le peigne des filamens plus courts, qu’on appelle le second brin ; le reste est l’étoupe, qui sert à d’autres usages.

Brin, en terme d’Eventailliste, c’est une de ces petites fleches qui forment ces especes de rayons de bois, d’ivoire, &c. qu’on voit aux éventails, qui en soûtiennent le papier, & qui se réunissent par leur extrémité comme à un centre où ils sont unis par un clou. Voyez fig. 4. Pl. de l’Eventailliste.

Brin, maître-brin, (terme d’Eventailliste.) ce sont deux longs montans de bois, d’écaille, d’ivoire, &c. auxquels sont collées les deux extrémités du papier d’un éventail, & entre lesquels les fleches sont resserrées. Voyez Eventail. Voyez les fig. 22. & 24. Pl. de l’Eventailliste.

Brin, (Jardinage.) on dit un arbre d’un beau brin, c’est-à-dire, d’une belle venue, d’une tige droite & unie, soit que ce soit un arbre fruitier ou un sauvage.

En fait de charpente, on dit une poutre, une solive de brin, quand la piece est prise dans le montant de l’arbre, & non dans ses branches. (K)

BRINDES ou BRINDISI, (Géog. anc. & mod.) ville du royaume de Naples, dans le pays d’Otrante, près le golfe de Venise, avec un des meilleurs ports d’Italie. Long. 35. 40. lat. 40. 52. C’étoit le Brundusium des anciens.

BRINDILLE, s. f. (Jardinage.) est un petit rameau de bois que la tige d’un arbre a poussé. (K)

* BRINDONES, s. m. pl. (Hist. nat. bot.) fruit qui croît aux Indes orientales à Goa : il est rougeâtre en dehors, d’un rouge de sang en dedans, & d’un goût très-aigre. Il conserve toûjours sa couleur intérieure : quant à son goût, il perd quelquefois de son acreté, à mesure qu’il mûrit ; il devient aussi noirâtre à l’extérieur. Il y a des personnes qui l’aiment. Il sert aux teinturiers. On conserve son écorce ; Ray dit qu’on l’employe en Portugal à faire du vinaigre. Cette description est si imparfaite, qu’il n’est pas possible de deviner si le fruit décrit est de l’espece des poires, des pommes, des pêches, des cerises, &c.

BRINGUE, s. f. se dit, en Manege, d’un petit cheval d’une vilaine figure, & qui n’est point étoffé.

BRINN, (Géog.) ville forte d’Allemagne, en Moravie, au confluent des rivieres de Schwart & de Schwitt. Long. 24. 43. lat. 49. 8.

BRINNITZ, (Géog.) riviere d’Allemagne, dans la Silésie, qui se jette dans l’Oder.

BRIOLON, (Géog.) petite ville forte de la Valachie, sur le Danube.

BRION ou RINGEAU, s. m. (Marine.) c’est la piece du haut de l’étrave, ou son allonge, lorsque l’étrave est de deux pieces : il vient à la hauteur de l’éperon. Les Hollandois ne font pas d’étrave de deux pieces. Voyez la Pl. IV. fig. 1. no 2. la situation de la

piece de bois appellée brion, posée entre la quille 1.

& l’étrave 3. (Z)

Brion, (Géog.) île de l’Amérique septentrionale, au Canada.

BRIONI, (Géog.) c’est le nom de trois îles de la mer Adriatique, qui appartiennent aux Vénitiens, sur la côte orientale de l’Istrie.

BRIONNE, (Géog.) ville de France, avec titre de comté, dans la province de Normandie, sur la Rille. Long. 18. 26. lat. 49. 35.

BRIOUDE, (Géog.) ville de France, dans la basse Auvergne : il y en a deux ; l’une s’appelle la vieille, & l’autre, qui est la nouvelle, s’appelle Brioude l’Église. La vieille Brioude est sur l’Allier : il y a un chapitre de chanoines, qui sont obligés de faire preuve de noblesse pour y être admis. On les appelle les comtes de Brioude. Long. 21. lat. 45. 14.

BRIQUAILLON, s. m. pl. les Fondeurs appellent ainsi les vieux morceaux de brique, dont on remplit tout l’espace renfermé par le mur de recuit. On met les plus petits contre le moule, pour le garantir de la violence du feu, & les plus gros contre le mur de recuit. Voyez leur usage au mot Fonderie en bronze, ou des statues équestres.

* BRIQUE, s. f. sorte de pierre factice, de couleur rougeâtre, composée d’une terre grasse, pétrie, mise en quarré long dans un moule de bois, & cuite dans un four, où elle acquiert la consistance nécessaire au bâtiment. Voyez Pierre, Tuile.

Il paroît que l’usage de la brique est fort ancien. Les premiers édifices de l’Asie, à en juger par les ruines, étoient de briques séchées au soleil ou cuites au feu, mêlées de paille ou de roseaux hachés & cimentés de bitume. C’est ainsi, selon la Ste Écriture, que la ville de Babylone fut bâtie par Nemrod. Les murs célebres dont Semiramis la fit enclorre, & que les Grecs compterent au nombre des merveilles du monde, ne furent bâtis que de ces matériaux. Voici comment un de nos plus exacts voyageurs parle des restes de ces murs : « A l’endroit de la séparation du Tigre, nous vîmes comme l’enceinte d’une grande ville… Il y a des restes de murailles si larges, qu’il y pourroit passer six carrosses de front : elles sont de briques cuites au feu. Chaque brique est de dix pouces en quarré, sur trois pouces d’épaisseur. Les chroniques du pays assûrent que c’est l’ancienne Babylone. Tav. voyag. du Lev. liv. II. ch. vij. » D’autres parlent d’une masse d’environ trois cents pas de circuit, située à une journée & demie de la pointe de la Mésopotamie, & à une distance presqu’égale du Tigre & de l’Euphrate, & qu’on prend pour les ruines de la fameuse tour de Babel ; ils disent qu’elle est bâtie de briques séchées au soleil, qui est très-ardent dans ces quartiers ; que chaque brique a dix pouces en quarré, sur trois pouces d’épaisseur ; que chaque lit de briques est séparé par un lit de cannes ou de roseaux concassés & mêlés avec de la paille de blé, de l’épaisseur d’un pouce & demi, & que d’espace en espace, où l’on avoit besoin de forts appuis, on remarque d’autres briques des mêmes dimensions que les précédentes, mais cuites au feu, plus solides & maçonnées avec le bitume.

Il reste encore dans l’Arménie, dans la Géorgie, & dans la Perse, plusieurs anciens édifices bâtis des mêmes matériaux. A Tauris, autrefois Ecbatane, à Kom, à Teflis, à Erivan, & ailleurs, les vieilles maisons sont de briques.

Pendant plusieurs siecles les autres parties du monde ne furent pas plus magnifiques en édifices. L’usage de bâtir de briques composées de terre mêlée de pailles menues, qui avoit commencé dans l’Asie, passa en Egypte. Ce travail pénible fut un des moyens dont l’un des Pharaons se servit pour opprimer les Israélites. Les Grecs prirent aussi cette maniere de bâtir, des