Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/428

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mer contre des rochers élevés, ou contre une côte escarpée sur laquelle ses vagues sont portées. (Z)

BRISE, s. f. (Architect. Hydrauliq.) c’est une poutre en bascule, posée sur la tête d’un gros pieu, laquelle sert à appuyer par le haut les aiguilles d’un pertuis. (K)

Brise-cou, s. m. (Man.) on appelle ainsi un jeune homme hardi & de bonne volonté, à qui on fait monter les poulains & les jeunes chevaux, pour commencer à les accoûtumer à souffrir l’homme. (V)

Brise-glace, s. m. (Architecture.) c’est devant une palée de pont de bois du côté d’amont, un rang de pieux en maniere d’avant-bec, lesquels sont d’inégales grandeurs ; ensorte que le plus petit sert d’éperon aux autres, & tous sont recouverts d’un chapeau incliné sur le devant, pour briser les glaces & conserver les palées. (P)

Brise-vents, s. m. (Jard.) est une clôture faite avec des paillassons ou des pieux mis le long d’une couche garnie de paille longue bien liée avec de l’osier, pour garantir des vents froids les plantes qu’on y a semées. (K)

BRISÉ, adj. en termes de Blason, se dit des armoiries des puînés & cadets d’une famille, où il y a quelque changement par addition, diminution, ou altération de quelque piece pour distinction des branches. Il se dit encore des chevrons dont la pointe est déjointe, comme celle de Viole. C’est une erreur d’appeller les autres brisés.

Viole à Paris, d’or à trois chevrons brisés de sable. (V)

* BRISÉE, s. m. (Salines.) c’est une opération qui consiste à détacher la sangle qui soûtient la chevre, ôter les rouleaux, faire sauter le pivot d’un coup de massue, & donner du mouvement à la chevre, afin qu’elle coule par son propre poids, & se renverse sur le seuil du banc. Elle se fait par un ouvrier, en présence du contrôleur des cuites, de celui qui est de semaine pour ouvrir les bancs, & d’autres employés. Elle se fait des deux côtés en même tems ; car la poelle est chargée de deux chevres égales. Voyez Chevre, Banc, Cuite, & Saline.

Brisées, en Vénerie, se dit des marques faites aux arbres sur les voies d’une bête.

Les brisées sont fausses, quand les marques éloignent de la voie ; on en pratique quelquefois pour tromper son compagnon.

BRISER, ROMPRE, v. n. (Mar.) La mer brise, c’est-à-dire, la mer, la lame, la vague vient frapper avec violence & se briser contre la côte, contre des rochers, ou sur un banc de sable. Lorsqu’on voit la mer briser, c’est marque de danger sous l’eau, qu’il faut éviter. (Z)

Briser, parmi les Cardeurs, c’est démêler la laine & la rendre comme du chanvre sans aucuns flocons, en la passant & repassant plusieurs fois sur les droussettes.

Briser, en termes de Blason, signifie charger un écu de brisure, comme lambel, bordure, &c. C’est ce que font les cadets pour être distingués des aînés qui portent les armes pleines. (V)

Briser, en Vénerie, c’est marquer la voie d’une bête par des branches rompues. Briser bas, c’est rompre des branches & en jetter sur les voies. On dit, nous brisâmes bas, quand nous eûmes remarqué que le cerf étoit passé. La pointe des branches fait voir d’où la bête vient, & le gros bout indique où la bête va.

Briser haut, c’est rompre les branches à demi-hauteur d’homme, & les laisser pendre au tronc de l’arbre.

* BRISEUS, (Myth.) surnom de Bacchus, qui lui venoit ou de celui de Brisis sa nourrice, ou du

mot bris, relatif à l’usage du miel & du vin, dont on lui attribuoit la premiere invention ; ou de Brisa, promontoire de l’île de Lesbos, où il avoit un temple.

BRISGAW (le), Géog. pays d’Allemagne dans le cercle de Souabe, qui est séparé de l’Alsace par le Rhin. Il appartient à la maison d’Autriche.

BRISIGHELLA, (Géog.) petite ville d’Italie dans la Romagne, dépendante des états de l’Eglise.

BRISIS, s. m. se dit, en Architecture, de l’angle que forme un comble brisé, c’est-à-dire la partie où se vient joindre le faux-comble avec le vrai, comme sont ceux à la mansarde : aussi ce nom n’est-il usité que dans cette sorte de couverture. (P)

BRISSAC, (Géog.) petite ville de France en Anjou, sur la riviere d’Aubence, avec titre de duché-pairie, à quatre lieues d’Angers.

BRISTADT, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Franconie, dans le marggraviat d’Anspach.

BRISTOL, (Géog.) grande ville d’Angleterre fort commerçante sur la riviere d’Avon, avec titre de comté : elle est en partie dans la province de Sommerset, & en partie dans celle de Glocester, renommée par la bonté des eaux minérales qui s’y trouvent. Long. 15. lat. 51. 27.

Bristol (la nouvelle), Géog. ville de l’Amérique septentrionale dans l’île de la Barbade. Elle appartient aux Anglois.

BRISURE DE LA COURTINE, c’est dans la Fortification, le prolongement de la ligne de défense qui sert à former le flanc couvert. Voyez Flanc concave. (Q)

Brisure, s. f. terme de Blason, piece ou figure qu’on ajoûte aux armoiries, pour distinguer les cadets & les bâtards d’avec les aînés & les fils légitimes. Telles sont le lambel, la cottice, le bâton, &c. Voyez ces mots à leur lettre.

* Brisure, se dit, dans plusieurs Arts méchaniq. d’une forme donnée à une ou plusieurs parties d’un tout, en conséquence de laquelle on peut les séparer, les réunir, les fixer dans une direction rectiligne, les disposer en angle, en plier les parties les unes sur les autres, les racourcir, les étendre, &c. C’est dans l’un de ces sens qu’on dit, un compas brisé, un fusil brisé, une regle brisée, &c.

BRITANNIQUE, adj. (Géog. anc.) nom que les anciens Géographes donnent à la mer qui s’étend entre l’Angleterre & la France, & que les modernes nomment la Manche. Ce nom lui vient de la grande Bretagne dont les terres resserrent d’un côté l’Océan Britannique.

BRITIOGA, (Géog.) petite île de l’Amérique méridionale sur les côtes du Bresil. Elle appartient aux Portugais, qui y ont bâti un fort qui défend le port de Saint-Vincent qui est vis-à-vis.

BRIVE la Gaillarde, (Géog.) ville de France dans le bas Limosin. Long. 19. 10. lat. 45. 15.

BRIVIO, (Géog.) petite ville d’Italie dans le duché de Milan, sur la riviere d’Adda.

BRIX, (Géog.) ville de Bohème, à deux milles de Toplitz, & à dix de Prague.

BRIXEN, (Géog.) grande ville & évêché d’Allemagne, entre le Tirol, l’évêché de Trente, & le territoire des Vénitiens : l’évêque en est souverain, & est un des états immédiats de l’Empire. Long. 29. 25. lat. 46. 35.

BRIXENSTADT, (Géog.) ville d’Allemagne en Franconie, à neuf milles d’Anspach.

* BRIZO, s. f. (Myth.) déesse des songes, adorée autrefois dans l’île de Delos. On lui offroit des nacelles pleines de toutes sortes d’offrandes, dont il n’y avoit que les poissons d’exceptés. Brizo vient de βρίζειν, dormir. Les songes qu’envoyoit Brizo étoient des oracles ; & ceux qui avoient fait une heureuse navigation, croyoient lui en devoir une action de grace.