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bitoient cette extrémité de l’Italie que l’on appelloit la grande Grece : on les distinguoit en transmontains & cismontains.

* BRUXANELLI, s. m. (Hist. nat. bot.) grand arbre de la grosseur d’un pommier qui croît dans les bois & sur les montagnes du Malabar ; il fleurit en Juillet & en Août, & son fruit est mûr en Novembre & en Décembre. Il vit long-tems, & on lui attribue quelques propriétés medicinales, pour la cure du charbon, & contre les douleurs de la pierre.

BRUXELLES, (Géog.) belle & grande ville des Pays-bas, capitale du Brabant Autrichien, sur la riviere de Senne qui s’y partage en plusieurs canaux. C’est la résidence des gouverneurs généraux des Pays-bas. Long. 21. 56. lat. 50. 51.

BRUYAN, VERDUN ou VERDRIER, sub. mas. (Hist. nat.) cirlus, luteæ primum genus, Ald. oiseau de la grosseur du moineau ; le bec est court & épais, le ventre & la poitrine sont jaunâtres, & marqués de taches brunes ; la tête, le dos, les ailes, & la queue, sont de couleur de terre cuite, mêlée de brun ; les deux plumes extérieures de chaque côté de la queue sont en partie blanches, & en partie de la même couleur que les autres plumes : le mâle est différent de la femelle en ce qu’il a plus de jaune. Cet oiseau se tient presque toûjours sur la terre, c’est pourquoi on lui trouve le bec plein de limon lorsqu’on le prend. Willughby, Ornit. Voyez Oiseau. (I)

BRUYERE, s. f. (Hist. nat. bot.) erica, genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche ; il sort du fond du calice de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit ordinairement arrondi : ce fruit s’ouvre en quatre parties ; il est le plus souvent partagé en quatre loges, & il renferme des semences fort petites pour l’ordinaire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L’erica vulgaris glabra, C. B. Pin. a la décoction diurétique. Matthiole prétend qu’elle brise le calcul, lorsqu’on la prend soir & matin trois heures avant les repas, à la dose de cinq onces ; il ajoûte que son effet réussit mieux si l’on se baigne plusieurs jours de suite dans cette décoction, après en avoir usé intérieurement pendant trente jours.

Rondelet, au rapport de Clusius, employoit l’huile de ses fleurs pour les dartres du visage.

Le suc de bruyere, ou l’eau distillée de ses fleurs, dissipe la rougeur des yeux, & en fait cesser les douleurs.

Tabernæmontanus assûre que la fomentation de ses fleurs calme la goutte. Le bain de vapeur avec les feuilles & les fleurs de la même plante, produit le même effet. Tournefort, Hist : des Plantes. (N)

Bruyere, en terme de Vergettier, est un petit arbrisseau dont les rameaux sont petits & très-souples ; c’est pour cela qu’on l’appelle scopa, c’est-à-dire ballet, en Italie où il est très-commun, & d’où les marchands Vergettiers de Paris le tirent, comme le meilleur qui soit à leur usage.

BRUYERES, (Géog.) petite ville de Lorraine, dans le pays de Vosge.

BRUYUIERE, (la) Géog. petite ville de France dans le Languedoc, au diocese de Lavaur.

* BRYONE, s. f. (Hist. nat. bot.) bryonia : il y a deux especes de bryone ; la blanche, & le sceau notre-dame. La blanche est encore de deux sortes ; l’une à baies rouges, & l’autre à baies noires.

La bryone à baies rouges a la racine plus grosse que le bras quand elle est jeune, & aussi grosse que la cuisse quand elle est vieille, divisée en grosses fibres, charnue, & fongueuse quand elle est seche. Sa substance est distinguée par des cercles & des rayons ; sa saveur est acre, desagréable, & un peu amere, & son odeur fétide quand elle est fraîche. Ses tiges sont longues, grêles, grimpantes, cannelées, un peu

velues, & garnies de mains ou longs filets tortillés : ses feuilles placées alternativement, anguleuses, assez semblables à celle de la vigne, mais plus petites & plus rudes : ses fleurs sortant plusieurs ensemble des aisselles des feuilles, d’une seule piece, en cloche, évasées, partagées en cinq parties, arrondies, d’un blanc verdâtre, parsemées de veines, & tellement adhérentes à leur calice, qu’on ne les en peut séparer. Parmi ces fleurs il y en de stériles, qui sont les plus grandes, & qui ne sont pas portées sur un embryon ; les autres sont plus petites, fécondes, appuyées sur un embryon, se changeant en une baie sphérique de la grosseur d’un pois, verte d’abord, ensuite rouge, molle, pleine d’un suc qui cause des nausées, & des graines arrondies couvertes d’un mucilage. Cette plante se trouve dans les haies & dans les forêts.

La bryone blanche à baies noires ne differe de la précédente que par la couleur de ses racines & de ses baies. Les racines de celle-ci ont intérieurement la couleur de bouis ; les racines de la précédente sont d’un blanc jaunâtre : les baies de celle-ci sont noirâtres ; celles de la premiere sont rouges. On fait moins d’usage de la bryone à baies rouges.

Le sceau notre-dame a la racine épaisse, grosse, longue, tubéreuse, noire en-dehors, blanche en-dedans, remplie d’un suc gluant & visqueux, d’une saveur acre qui n’est pas desagréable ; les tiges sarmenteuses, grosses, longues, grimpantes, ligneuses, rougeâtres, noirâtres, & sans mains ; les feuilles alternes, molles, d’un verd gai, luisantes, assez semblables à celles du smilax, garnies de plusieurs nervures sinuées, & d’une saveur visqueuse ; les fleurs en grappe à l’aisselle des feuilles, petites, d’une seule piece, en cloche, évasées, partagées en six parties, d’un jaune verd, à six étamines, & stériles.

Il y a une autre racine vierge, femelle, & appellée bryonia levis, sive nigra baccifera : elle a la fleur plus grande que la précédente, blanche, garnie d’un pistil qui se change en une baie sphérique, rougeâtre, ou d’un rouge foncé, de la grosseur d’une cerise, & contenant une coëffe membraneuse remplie de graines arrondies.

Les racines des deux premieres especes purgent les sérosités par le ventre & par les urines, levent les obstructions, excitent les mois aux femmes, poussent l’arrierefaix, sont propres contre l’asthme & l’hydropisie : rapées, chauffées, & appliquées sur l’estomac, elles purgent comme si on les avoit prises intérieurement. Elles operent plus violemment récentes que seches.

Onguent de bryone. Prenez racine de bryone blanche une demi-livre, coupez-la par petites tranches, & faites-la frire dans une poêle jusqu’à ce qu’elle soit seche ; passez la liqueur, & donnez-lui la consistance d’onguent, avec la cire à la dose de cinq onces, & demi-livre de résine de sapin. Il résout les écroüelles y étant appliqué soir & matin.

Eau de bryone composée par Lemery. Prenez du suc de racine de bryone 4 livres ; des feuilles de rue, d’armoise, de chaque 2 livres ; des feuilles de sabine seche 3 poignées ; des feuilles de matricaire, d’herbe-à-chat, de pouliot, de basilic, de dictame de Crete, de chacune 2 poignées ; d’écorce d’orange nouvelle quatre onces ; de myrrhe deux onces ; de castoreum une once ; de vin de Canarie six pintes ; laissez le tout en digestion pendant quatre jours dans un vaisseau convenable, puis faites-en la distillation au bain-marie ; quand elle sera à moitié faite, on exprimera ce qui sera resté dans l’alembic, on continuera à distiller la liqueur exprimée, puis on en tirera l’extrait en faisant épaissir ce qui restera de liqueur au fond de la cucurbite.

Remarques. On prend la bryone récente, on la rape, & on en tire le suc par expression. On aura des