CALVI, (Géog.) ville du royaume de Naples, dans la terre de Labour.
Calvi, (Géog.) ville & port de l’île de Corse sur la mer Méditerranée, avec une citadelle. Long. 26. 35. lat. 42. 30.
CALVINISME, s. m. (Hist. ecclés.) doctrine de Calvin & de ses sectateurs en matiere de religion.
On peut réduire à six chefs principaux les dogmes caractéristiques du Calvinisme : savoir, 1o. que Jesus-Christ n’est pas réellement présent dans le sacrement de l’Eucharistie, mais qu’il n’y est qu’en signe ou en figure : 2o. que la prédestination & la réprobation sont antérieures à la prescience divine des œuvres bonnes ou mauvaises : 3o. que la prédestination & la réprobation dépendent de la pure volonté de Dieu, sans égard aux mérites ou démérites des hommes : 4o. que Dieu donne à ceux qu’il a prédestinés une foi & une justice inamissible, & qu’il ne leur impute point leurs péchés : 5o. que les justes ne sauroient faire aucune bonne œuvre en conséquence du péché originel qui les en rend incapables : 6o. que les hommes sont justifiés par la foi seule, ce qui rend les bonnes œuvres & les sacremens inutiles. A l’exception du premier article qu’ils ont constamment retenu, les Calvinistes modernes ou rejettent ou adoucissent tous les autres. Voyez Arminiens & Gomaristes.
Il est vrai que de ces erreurs capitales suivent beaucoup de conséquences, qui sont elles-mêmes des erreurs, & qu’ils en ont aussi plusieurs communes avec d’autres hérétiques : mais c’est une exagération visible que de leur en attribuer cent, comme fait le pere Gauthier, Jésuite, dans sa Chronologie ; à plus forte raison quatorze cents, comme les leur impute le cordelier Feuardent dans son ouvrage intitulé Theomachia calvinistica.
Le Calvinisme depuis son établissement s’est toûjours maintenu à Geneve qui fut son berceau, où il subsiste encore, & d’où il se répandit en France, en Hollande, & en Angleterre. Il a été la religion dominante des Provinces-Unies jusqu’en 1572 ; & quoique depuis cette république ait toléré toutes les sectes, on peut toûjours dire que le Calvinisme rigide y est la religion de l’état. En Angleterre, il a toûjours été en décadence depuis le regne d’Elisabeth, malgré les efforts qu’ont fait les Puritains & les Presbytériens pour le faire prédominer : maintenant il n’y est plus guere professé que par des Non-conformistes quoiqu’il subsiste encore, mais bien mitigé dans la doctrine de l’église Anglicane. Mais il est encore dans toute sa vigueur en Ecosse, aussi bien qu’en Prusse. Des treize cantons Suisses, six professent le Calvinisme. La religion est aussi mélangée dans quelques parties de l’Allemagne, comme dans le Palatinat : mais la catholique Romaine commence à y être la dominante. Il a été toléré en France jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Les Protestans qui sortirent à cette occasion du royaume, & se retirerent en Hollande & en Angleterre, remplirent l’univers de plaintes & d’écrits. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner s’il est utile à un état de ne souffrir qu’une religion : mais nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que lorsqu’ils ont fait éclater à cette occasion les murmures & les reproches les plus sanglans, un espace de plus de quatre-vingts ans leur avoit fait perdre de vûe les moyens dont leurs peres s’étoient servis pour arracher d’Henri IV. alors mal-affermi sur son throne, un édit qui n’étoit après tout que provisionnel, & qu’un des successeurs de ce prince a pû par conséquent révoquer sans injustice.
CALVINISTES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) sectateurs de Calvin, auxquels on donne encore les noms de Protestans, de Prétendus-Réformés, de Sacramentaires, d’Huguenots. Voyez tous ces mots chacun sous leur titre.
Calvin, leur chef, commença à dogmatiser en 1533 ; se retira à Geneve en 1536, d’où il fut chassé deux ans après : mais il y revint & s’y fixa en 1541. Ses erreurs s’étant insensiblement répandues en France malgré la sévérité des rois François I. & Henri II. les Calvinistes y formerent sous le regne des trois derniers Valois un parti formidable à l’Eglise & à l’état. Après bien des révoltes & des amnisties, des combats & des défaites, ou comme dans toutes les guerres de religion les deux partis exercerent des cruautés inoüies, les Calvinistes obtinrent d’Henri IV. qui leur avoit été attaché avant sa conversion, le libre exercice de leur religion. Ils exciterent encore des troubles sous le regne de Loüis XIII. & furent chassés du royaume sous celui de Loüis-le-Grand.
Les Calvinistes ont emprunté une partie de leurs erreurs des hérétiques qui les avoient précédés, & y en ont ajoûté de nouvelles. Les plus célebres Protestans conviennent que Calvin a pris pour le fonds de sa doctrine celle des Vaudois, particulierement en ce qui regarde le saint Sacrement, la Messe, le purgatoire, l’invocation des saints, la hiérarchie de l’Eglise, & ses cérémonies. A l’égard des autres points qui sont plus théologiques, il a presque tout pris de Luther ; comme les articles de sa doctrine qui concernent le libre arbitre, qu’il détruit ; la grace, qui selon lui a toûjours son effet, & entraîne le consentement de la volonté par une nécessité absolue ; la justification par la foi seule ; la justice de Jesus-Christ qui nous est imputée ; les bonnes œuvres sans aucun mérite devant Dieu ; les sacremens qu’il réduit à deux, & auxquels il ôte la vertu de conférer la grace ; l’impossibilité d’accomplir les commandemens de Dieu ; l’inutilité & la nullité des vœux, à la reserve de ceux du Baptême ; & autres semblables erreurs, qu’il a tirées des écrits de Luther, & semées dans son livre de l’Institution. Les opinions que Calvin y a ajoûtées du sien sont : que la foi est toûjours mêlée de doute & d’incrédulité ; que la foi & la grace sont inamissibles ; que le Pere éternel n’engendre pas continuellement son fils ; que Jesus-Christ n’a rien mérité à l’égard du jugement de Dieu ; que Dieu a créé la plûpart des hommes pour les damner, parce qu’il lui plaît ainsi, & antécédemment à toute prévision de leurs crimes. Quant à l’Eucharistie, Calvin assûre que Jesus-Christ nous donne réellement son sacré corps dans la sainte cene : mais il ajoûte, que c’est par la foi, & en nous communiquant son esprit & sa vie, quoique sa chair n’entre pas dans nous. Telle est l’idée qu’on peut se former des sentimens des Calvinistes d’après leurs livres, leurs catéchismes, leur discipline ecclésiastique, & les quarante articles de la confession de foi qu’ils présenterent au roi de France.
Leurs disputes dans ces derniers tems avec les Catholiques sur l’autorité, la visibilité de l’Eglise, & ses autres caracteres, les ont jettés dans des opinions ou fausses ou absurdes, ou dans des contradictions, dont les Controversistes catholiques ont bien sû tirer avantage pour les convaincre de schisme. Voyez l’histoire des Variations de M. Bossuet, liv. XV. & ses Instructions sur l’Eglise contre le ministre Jurieu. Voyez aussi les ouvrages de M. Nicole, intitulés de l’unité de l’Eglise, & les Prétendus-Réformés convaincus de schisme. (G)
CALVITIE, s. f. terme de Medecine, est la chûte des cheveux, sur-tout du devant de la tête, sans qu’il y ait lieu d’espérer qu’ils reviennent ; elle arrive en conséquence du desséchement de l’humidité qui les nourrissoit, causé par une maladie, par le grand âge, ou par l’usage excessif de la poudre. Voy. Cheveu ; & Alopécie. (N)
CALUMET, s. m. (Hist. mod.) grande pipe à fumer, dont la tête & le tuyau sont ornés de figures d’animaux, de feuillages, &c. à l’usage des sauva-