Au lieu de ce caractere, Wolf se sert du signe d’égalité =, qu’il préfere au premier, comme plus scientifique & plus expressif. D’autres désignent ainsi la proportion géométrique, a|b||c|d. Tout cela est indifférent.
Le signe ∺ est le caractere de la proportion géométrique continue ; il montre que le rapport est toûjours le même sans interruption : ainsi ∺ 2. 4. 8. 16. 32. sont dans la même proportion continue ; car 2 est à 4 comme 4 est à 8, comme 8 est à 16, &c. Voyez Proportion & Progression.
∥ est le caractere du parallélisme, qui montre que deux lignes ou deux plans doivent être à égale distance l’un de l’autre. Voyez Parallele.
△ est le caractere d’un triangle. Voyez Triangle.
□ est le signe d’un quarré ; ⫨ marque l’égalité des côtés d’une figure.
▭ signifie un rectangle ; ∠ est le signe d’un angle.
○ caractérise un cercle ; ∟ marque un angle droit.
≚ exprime l’égalité des angles. ⟂ est le signe d’une perpendiculaire.
° exprime un degré ; ainsi 75° signifie soixante & quinze degrés.
′ est le signe d’une minute ou d’une prime, ainsi 50′ dénote cinquante minutes. ″, ‴, ⁗, &c. sont les caracteres des secondes, des tierces, des quartes, &c. de degré ; ainsi 5″, 6‴, 18⁗, 20′′′′′, signifie 5 secondes, 6 tierces, 18 quartes, 20 quintes. Les quartes & les quintes s’expriment aussi par iv. & par v.
Au reste, plusieurs des caracteres de Géométrie, dont nous avons parlé dans cet article, sont peu usités aujourd’hui : mais nous avons cru pouvoir en faire mention. (E)
Le caractere d’un infinitésimal ou d’une fluxion, se marque ainsi ẋ, ẏ, &c. c’est-à-dire que ces quantités ainsi affectées expriment les fluxions ou les différentielles des grandeurs variables x & y : deux, trois, ou un plus grand nombre de points désignent les secondes, les troisiemes fluxions, ou des fluxions d’un plus haut degré. Voyez Fluxion.
On doit à l’illustre Newton, l’inventeur des fluxions, la méthode de les caractériser : les Anglois l’ont suivie : mais les autres Mathématiciens suivent M. Leibnitz, & au lieu d’un point, ils mettent la lettre d au-devant de la quantité variable, afin d’éviter la confusion qui vient de la multiplicité des points, dans le calcul des différentielles. Voyez Différentiel.
Ainsi d est le caractere de la différentielle d’une quantité variable ; dx est la différentielle de x ; dy la différentielle de y.
Cette différente maniere de caractériser les fluxions & les quantités différentielles, tient peut-être jusqu’à un certain point à la différente maniere dont Mrs. Newton & Leibnitz les envisageoient ; en effet l’idée qu’ils s’en formoient n’étoit pas la même, comme on le verra aux articles cités.
∞ exprime l’infini.
♄ Caractere de Saturne. | ♊ les Gemeaux. |
♃ Jupiter. | ♋ le Cancer. |
♂ Mars. | ♌ le Lion. |
♀ Venus. | ♍ la Vierge. |
☿ Mercure. | ♎ la Balance. |
☀ le Soleil. | ♏ le Scorpion. |
☾ la Lune. | ♐ le Sagittaire. |
♁ la Terre. | ♑ le Capricorne. |
♈ le Bélier. | ♒ le Verseau. |
♉ le Taureau. | ♓ les Poissons. |
☌ Conjonction. | △ Trine. |
SS Semi-sextile. | Bq. Biquintile. |
⚹ Sextile. | Vc Quinconce. |
Q. Quintile. | ☍ Opposition. |
□ Quadrat ou quartile. | ☊ Nœud ascendant. |
Td Tridecile. | ☋ Nœud descendant. |
A. M. (avant midi, ou ante meridiem.) |
P. M. (post meridiem) ; ou après midi. |
M. matin. |
S. soir. (O). |
Les caracteres chimiques sont une espece d’écriture hiéroglyphique & mystérieuse ; c’est proprement la langue sacrée de la Chimie : mais depuis qu’on en a dressé des tables, avec des explications qui sont entre les mains de tous les gens de l’art, ils ne peuvent plus rien ajoûter à l’obscurité des ouvrages des philosophes. Voyez Planche de Chimie.
On s’est servi des mêmes caracteres lorsque la Chimie a commencé à fournir des remedes à la Medecine, pour cacher ces remedes au malade, aux assistans, & aux barbiers. Les malades se sont enfin accoûtumés aux remedes chimiques, & les Medecins à partager l’exercice de leur art avec tous leurs ministres ; & les caracteres chimiques sont devenus encore inutiles pour ce dernier usage : on ne s’en sert plus aujourd’hui que comme d’une écriture abrégée.
Les caracteres chimiques les plus anciens sont ceux qui désignent les substances métalliques connues des anciens, leurs sept métaux ; ces caracteres désignoient encore leurs sept planetes qui portent aussi les mêmes noms que ces métaux. Que de doctes conjectures ne peut-on pas former sur cette conformité de nom, de signe, de nombre sur-tout ? Aussi l’on n’y a pas manqué : mais la plus profonde discussion ne nous a rien appris, sinon que ces signes & ces noms leur sont communs depuis une antiquité si reculée, qu’il est à peu près impossible de décider si les Astrologues les ont empruntés des Chimistes, ou si ce sont ceux-ci au contraire qui les ont empruntés des premiers.
Il est au moins certain que ces caracteres sont vraiment symboliques ou emblématiques chez les Chimistes ; qu’ils expriment par des significations déjà convenues, des propriétés essentielles des corps désignés, & même leurs rapports génériques & spécifiques.
Ces sept signes n’ont que deux élémens ou racines primitives ; le cercle, & la croix ou la pointe : le cercle désigne la perfection ; la croix ou la pointe, tout acre, acide, corrosif, arsénical, volatil, &c.
L’or ou le soleil est donc désigné par le cercle, par le caractere de la perfection ; l’argent ou la lune, par le demi-cercle ou la demi-perfection ; les métaux imparfaits, par l’un ou l’autre de ces signes, & par le caractere d’imperfection ; imperfection qui dépend d’un soufre immûr, immaturum, volatil, corrosif, &c. selon le langage de l’ancienne Chimie.
Ces métaux sont solaires ou lunaires ; cette division est ancienne & très-réelle. Voyez Menstrue.
Le fer ou Mars, & le cuivre ou Venus, sont solaires ou colorés ; le plomb ou Saturne, & l’étain ou Jupiter, sont lunaires ou blancs ; aussi les deux premiers sont-ils désignés par le cercle, & la croix ou la pointe ; & les deux derniers, par le demi-cercle & la croix. Le mercure prétendu très-solaire intérieurement, quoique lunaire ou blanc extérieurement, est désigné par le cercle surmonté du demi-cercle, & par le caractere d’imperfection. Voyez la Planc. L’antimoine, demi-métal prétendu solaire, est désigné par