Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tées par l’ordonnance. Voyez le tit. j. art. 5. le tit. xx. le tit. xxiij. art. 17. La conférence des eaux & for. ibid. & ci-apr. aux mots Usage, Usagers. (A)

Chauffage, (Marine.) ce sont des bourrées de menu bois dont on se sert pour chauffer le fond d’un vaisseau lorsqu’on lui donne la carene. (Z)

CHAUFFE : les Fondeurs en canon, en cloches, en statues équestres, &c. appellent ainsi un espace quarré pratiqué à côté du fourneau où l’on fait fondre le métal, dans lequel on allume le feu, & dont la flamme sort pour entrer dans le fourneau. Le bois est posé sur une double grille de fer qui sépare sa hauteur en deux parties ; celle de dessus s’appelle la chauffe ; & celle de dessous où tombent les cendres, le cendrier. Voyez l’article Fonderie, & les fig. des Pl. de la Fonderie des figures équestres. (V)

CHAUFFE-CHEMISE ou LINGE, (Vannier.) pannier haut de quatre à quatre piés & demi, large d’environ deux piés, & dont le tissu à claire voie est d’osier ; le dessus en est fait en dome avec de gros osiers ronds, courbés en cerceaux, & se croisant : on met une poêle de feu sous cette machine, & on étend dessus les linges qu’on veut faire sécher.

CHAUFFE-CIRE, (Jurisprud.) est un officier de chancellerie dont la fonction est de chauffer, amollir, & préparer la cire pour la rendre propre à sceller. On l’appelle aussi scelleur, parce que c’est lui qui applique le sceau ; dans les anciens états il est nommé varlet chauffe-cire. L’institution de cet officier est fort ancienne ; il n’y en avoit d’abord qu’un seul en la grande chancellerie, ensuite on en mit deux, puis ils furent augmentés jusqu’à quatre, qui devoient servir par quartier, & être continuellement à la suite de M. le Chancelier ; & lorsqu’il avoit son logement en la maison du Roi, ils avoient leur habitation auprès de lui. Il est même à remarquer que le plat attribué à M. le chancelier, est pour les maîtres des requêtes, l’audiencier, contrôleur, & chauffes-cire de la chancellerie, de sorte qu’ils sont vraiment commensaux du Roi, & en effet ils jouissent des mêmes priviléges. Ces offices n’étoient d’abord que par commission ; on tient qu’ils furent faits héréditaires, au moyen de ce qu’ayant vaqué par forfaiture, lors du syndicat ou recherche générale qui fut faite des officiers de France du tems de S. Louis, il les donna héréditairement en récompense à sa nourrice, qui en fit pourvoir quatre enfans qu’elle avoit ; & depuis, par succession ou vente, ces offices se perpétuerent sur le même pié. Il n’y a pas cependant toûjours eu quatre chauffes-cire en la chancellerie ; on voit par les comptes rendus en 1394, qu’il n’y en avoit alors que deux, qui avoient chacun douze deniers par jour : depuis, leurs émolumens ont été reglés différemment, à proportion des lettres qu’ils scellent. Il y avoit autrefois deux sortes de chauffes-cire, savoir les chauffe-cires scelleurs, & les valets chauffes-cire, subordonnés aux premiers ; mais par un arrêt du conseil du 31 Octobre 1739, il a été ordonné que les offices de chauffes-cire scelleurs de la grande chancellerie de France, & des chancelleries près les cours & siéges présidiaux du royaume, seront à l’avenir remplis & possédés sous le seul titre de scelleurs, & ceux de valets chauffes-cire, sous le titre de chauffes-cire seulement.

Les chauffes-cire de la grande chancellerie servent aussi en la chancellerie du palais.

Pour ce qui est des autres chancelleries établies près les parlemens & autres cours supérieures, c’étoient autrefois les chauffes-cire de la grande chancellerie qui les commettoient ; mais présentement ils sont en titre d’office.

Ces offices, selon Loiseau, ne sont pas vraiment domaniaux, mais seulement héréditaires par privilége.

Il y avoit aussi autrefois un chauffe-cire dans la chancellerie des foires de Champagne, tellement qu’en 1318 Philippe le Bel ordonna que les émolumens de ce chauffe-cire seroient vendus par enchere, c’est-à-dire donnés à ferme.

Il y a aussi un chauffe-cire dans la chancellerie de la reine, & dans celle des princes qui ont une chancellerie pour leur apanage. Voyez l’hist de la chancell. par Tessereau ; Loiseau, des offices, liv. II. ch. viij. n. 19. & suiv. Chenu, des offices, tit. des chancelleries. (A)

* CHAUFFER, en général c’est exposer à la chaleur du feu ; mais en terme d’ouvrier de forge, c’est l’action de tirer le soufflet, tandis que le fer est au feu.

Il est à propos que le fer soit placé à environ un pouce au-dessus du vent ou de la tuyere : car s’il étoit vis-à-vis, l’air poussé en droite ligne par le soufflet, le refroidiroit ; mais l’air passant par-dessus, le charbon s’allume autour du fer, & le tient toûjours entouré ; au lieu qu’en soufflant vis-à-vis, le fer se refroidiroit dans le milieu, & s’échaufferoit au contraire aux deux côtés, où le charbon s’enflamme.

Chauffer un vaisseau, lui donner le feu, c’est chauffer le fond d’un vaisseau, lorsqu’il est hors de l’eau, afin d’en découvrir les défectuosités, s’il en a quelqu’une, & de le bien nettoyer : il y a des lieux propres pour chauffer les bâtimens.

Chauffer un bordage, c’est le chauffer avec quelques menus bois afin de lui donner la courbure nécessaire, ou lui faire prendre la forme qu’on veut lui donner en le construisant.

Les planches & bordages qu’on veut chauffer, doivent être tenus plus longs que la proportion requise, c’est-à-dire plus longs qu’il ne faudroit qu’ils fussent, s’ils devoient être posés tout de leur long, & en leur état naturel ; parce que le feu les accourcit en-dedans, sur-tout en les faisant courber : c’est le côté qui se met en-dedans qu’on présente au feu, parce que c’est le côté sur lequel le feu agit, qui se courbe.

Chauffer les soutes, c’est les secher, afin que le biscuit se conserve mieux. (Z)

CHAUFFERIE, s. f. c’est un des atteliers des grosses forges, où le fer passe au sortir de l’affinerie. V. Forges grosses.

CHAUFFOIR, s. m. en Architecture, est une salle dans une communauté ou maison religieuse, dont la cheminée le plus souvent isolée, sert à se chauffer en commun.

Chauffoir (Cartier.) est une espece de poële de fer quarrée, surmontée par ses côtés & par le haut de grilles de fer, sur lesquelles on pose les feuilles de cartes après qu’elles ont été collées, pour les y faire secher, au moyen du charbon allumé que l’on met dans cette poële. Voyez la fig. 7. Pl. du Cartier. Voyez l’art. Carte.

Chauffoir, linge de propreté à l’usage des femmes & des malades.

* Chauffure, s. f. terme de Forgerons, mauvaise qualité du fer & de l’acier, qu’ils ont contractée, soit pour être resté trop long-tems au feu, soit pour avoir été exposé à un feu trop violent. On reconnoît la chauffure à des especes de petits bouillons, quelquefois d’une couleur verdâtre & luisante, qui font voir clairement qu’il y a eu fusion, & que la matiere est brûlée, du moins jusqu’à une certaine profondeur.

CHAUFFRETTE, s. f. en terme de Layettier, c’est un petit coffre percé de tous côtés, pour que la chaleur puisse pénétrer, & garni de tole en-dedans, pour empêcher que le petit pot de terre, plein de feu qu’on y met ne brûle le bois. On met la chauffrette sous les piés ; elle n’est guere qu’à l’usage des femmes.