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Les provinces sont divisées en divers départemens, en chacun desquels il y a un commissaire qui tient le rolle des Officiers Mariniers, Matelots, & gens de mer.

Les officiers Mariniers & Matelots sont divisés par classes, savoir dans les provinces de Guienne, Bretagne, Normandie, Picardie, & pays conquis, en quatre classes : & dans les provinces de Poitou, Xaintonge, pays d’Aunis, îles de Ré & d’Oléron, riviere de Charante, Languedoc & Provence, en trois classes ; ce qui forme sept classes.

Chaque classe doit servir alternativement de trois ou quatre années l’une, suivant la division qui en aura été faite, & le service commencera au premier Janvier de chacune année. Les Officiers Mariniers & Matelots doivent toûjours porter sur eux les bulletins qui leur sont délivrés par les commissaires.

Il est défendu aux Matelots de s’engager pour aucune navigation, à moins qu’ils n’ayent été enrollés, & n’ayent retiré leur bulletin. Défense aux capitaines & maîtres de navires de les employer, à peine de 500 liv. d’amende pour la premiere fois, & peine corporelle pour la seconde.

Ceux des classes qui ne sont point dans leur année de service, peuvent s’engager avec les marchands & les navigateurs particuliers ; mais il est défendu aux maîtres de navires d’engager aucun matelot l’année de son service, ni pour aucun voyage long qui puisse empêcher leur retour pour ce tems. Et pour cet effet, le rolle de leur équipage, où l’année de la classe de service de chaque matelot sera marquée, doit être visé par le commissaire ou commis aux classes établi en chaque département. (Z)

CLASSIQUE, adj. (Gramm.) Ce mot ne se dit que des auteurs que l’on explique dans les colléges ; les mots & les façons de parler de ces auteurs servent de modele aux jeunes gens. On donne particulierement ce nom aux auteurs qui ont vécu du tems de la république, & ceux qui ont été contemporains ou presque contemporains d’Auguste ; tels sont Térence, César, Cornélius Népos, Cicéron, Salluste, Virgile, Horace, Phedre, Tite-Live, Ovide, Valere Maxime, Velleius Paterculus, Quinte Curce, Juvénal, Martial, & Frontin ; auxquels on ajoûte Corneille Tacite, qui vivoit dans le second siecle, aussi bien que Pline le jeune, Florus, Suétone, & Justin.

Mais en Latin l’adjectif classicus n’a pas la même valeur ou acception qu’il a en François.

1°. Classicus se dit de ce qui concerne les flottes ou armées navales, comme dans ce vers de Properce :

Aut canerem Siculæ classica bella fugæ.

L. II. Eleg. I. v. 28.

Classica corona, la couronne navale qui se donnoit à ceux qui avoient remporté la victoire dans un combat naval. Classici, dans Quinte-Curce, 4. 3. 18. signifie les matelots.

2°. Classici cives étoient les citoyens de la premiere classe ; car il faut observer que le roi Servius avoit partagé tous les citoyens Romains en cinq classes. Ceux qui, selon l’évaluation qu’on en fait, avoient mille deux cents cinquante livres de revenu, au moins, ou qui en avoient davantage ; ceux-là, dis-je, étoient appellés classiques. Classici dicebantur primæ tantùm classis homines, qui centum & viginti quinque millia æris, amplius-ve, censi erant. Aul. Gell. 7. 13. Classici testes, se disoit des témoins irréprochables, pris de quelque classe de citoyens. Classici testes, dit Festus, dicebantur qui signandis testamentis adhibebantur. Et Scaliger ajoûte : qui enim cives Romani erant, omnino in aliqua classe censebantur ; qui non habebant classem, nec cives Romani erant.

C’est de-là que dans Aulu Gelle, 19. 8. autores classici ne veut pas dire les auteurs classiques, dans le sens que nous donnons parmi nous à ce mot ; mais autores classici ; signifie les auteurs du premier ordre, scriptores prima note & præstantissimi, tels que Cicéron, Virgile, Horace, &c. (F)

On peut dans ce dernier sens donner le nom d’auteurs classiques François aux bons auteurs du siecle de Louis XIV. & de celui-ci ; mais on doit plus particulierement appliquer le nom de classiques aux auteurs qui ont écrit tout à la fois élégamment & correctement, tels que Despréaux, Racine, &c. Il seroit à souhaiter, comme le remarque M. de Voltaire, que l’académie Françoise donnât une édition correcte des auteurs classiques avec des remarques de Grammaire.

CLATHROIDASTRUM, s. n. (Hist. nat. Bot.) genre de plante différent du clathroïdes, non-seulement parce que son enveloppe est très-peu apparente, & a peu de consistance, mais encore parce que sa tige le traverse dans toute sa longueur de bas en-haut. Micheli, nova pl. gen. Voyez Plante. (I)

CLATHROIDES, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont les individus sont ronds, ou en forme de poire, avant qu’ils sortent de leur enveloppe ; mais dès qu’ils en sont dehors, ils deviennent elliptiques. Le chlatroïdes n’est pas creux comme le clathrus, mais il est composé d’un tissu fort fin, & disposé en forme de filet. Ce tissu renferme dans les espaces vuides des tas de semences rondes & seches. Micheli, nova pl. gen. Voyez Plante. (I)

CLATHRUS, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont les individus sont de figure arrondie, ou en forme de poire creuse comme une bourse, & ouvert en plusieurs endroits comme une grille. Avant que le clathrus sorte de son enveloppe, il se forme dans son intérieur une masse composée en partie d’une sorte de glu fort pure, & en partie d’une matiere grise semblable à de la farine, un peu détrempée & fortement battue. Cette masse contient des semences très-petites, & dès que le chlathrus sort de son enveloppe, & s’épanoüit, elle se résout en une liqueur fort puante, qui découle goutte à goutte. Micheli, nov. pl. gen. Voyez Plante. (I)

CLATIR, v. n. (Chasse.) Il exprime le cri du chien, lorsque cet animal le redouble, & semble avertir le chasseur que le gibier qu’il presse à la piste n’est pas éloigné.

* CLATRA, s. f. (Mythol.) étoit, selon quelques-uns, la déesse des grilles & des serrures ; elle avoit à Rome un temple en commun avec Apollon sur le mont Quirinal. Clatra n’étoit, selon d’autres, qu’un surnom d’Isis.

CLAVAGE, s. m. (Jurisprud.) étoit un droit que payoient ceux qui entroient en prison. Il en est parlé dans les priviléges accordés par Charles VI. à la ville de Figeat, au mois d’Août 1394. art. 46. Solvant duodecim denarios pro clavagio. Rec. des ordonnances de la troisieme race, tome VII. p. 668. (A)

CLAVAIRE, s. m. (Jurisprud.) nom que l’on donnoit anciennement à celui qui avoit la garde des clés d’une ville, ou du thrésor, ou du chartrier. Cet officier avoit en quelques endroits une jurisdiction. Voyez le recueil des ordonnances de la troisieme race, tome VII. p. 679. & l’hist. de Dauphiné, par Valbonay. (A)

CLAVARIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante charnue, qui n’a point de rameaux, & qui ressemble à une massue. Il est assez rare d’en trouver qui soient creuses. La surface extérieure est unie & parsemée de petites semences. Micheli, nov. pl. gen. Voyez Plante. (I)

* CLAVARIUM, (Hist. anc.) don en argent que les empereurs faisoient distribuer aux soldats, pour