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gnes à son orifice supérieur, & d’une ligne à l’inférieur ; l’instrument est divisé en trois tronçons ; le dernier a un pouce un quart de diametre en-haut ; celui du milieu 8 lignes en-haut ; ainsi le canal entier va toûjours en s’évasant du bocal jusqu’à la patte. Voyez toutes ces especes de cornet, Planche VII. de Lutherie, fig. 6. 7. 10. 11. 12. 13. & 15.

Cornet, (Orfévrer.) opération de l’essai de l’or ; la derniere forme que l’on donne à la plaque préparée pour faire l’essai. Quand on l’a rendue aussi mince qu’il convient, on la tourne sur un arbre de fer en forme de cornet ; c’est sous cette forme qu’on la met dans l’acide nitreux. C’est un terme tellement consacré à cette opération, que quand on en parle on dit : le cornet est beau, bien sain, ou il est détérioré.

Cornet, (grand) Lutherie, jeu d’orgue, un de ceux qu’on appelle composés, c’est-à-dire qui ont sur chaque touche plusieurs tuyaux qui parlent à la fois. Ce jeu est composé du dessus de bourdon de 8 piés A, d’un dessus de flûte B, d’un dessus de nazard C, d’un dessus de quarte nazard D, & d’un dessus de tierce E, fig. 3. Pl. d’Orgue. Les sons de ces tuyaux forment l’accord parfait, dans lequel l’octave est redoublée. Voyez la table du rapport & de l’étendue des jeux de l’Orgue, & Cornet d’écho, & Cornet de récit, dont celui-ci ne differe que parce qu’il est de plus grosse taille.

Cornet d’écho, (Lutherie.) est un jeu d’orgue de la classe de ceux qu’on appelle composés, c’est-à-dire de ceux qui ont plusieurs tuyaux sur chaque touche qui parlent tous à la fois. Les tuyaux sur une même touche font un dessus de bourdon, un dessus de flûte, un dessus de nazard, un dessus de quarte de nazard, & un dessus de tierce, qui parlent tous ensemble ; ce qui fait sur chaque touche l’accord parfait, dans lequel l’octave est redoublée, ut sol, ut mi. En montant il n’est composé que des dessus de ces jeux, parce qu’il n’a d’étendue que les dessus & les tailles du clavier ou les deux octaves supérieures. Voyez Clavier. Dans quelques orgues ce cornet descend jusqu’à l’f ut fa de la clé de fa. Voyez l’artic. Orgue, & la table du rapport de l’étendue des jeux de l’orgue, qui contient un cornet de deux octaves seulement, lequel commence à la clé de c sol ut, & la fig. 43. Pl. d’Orgue.

La place du cornet d’écho est dans le bas du fust de l’orgue, pour que ses sons soient étouffés en partie, & qu’ainsi il imite mieux l’écho. Pour la même raison on fait les tuyaux de plus menue taille que ceux du cornet de récit.

Ce jeu est ordinairement sur un sommier séparé, qui reçoit le vent du grand sommier par des porte-vents de plomb, qui prennent dans les gravures du sommier de l’orgue, & le vont porter aux gravures du sommier du cornet ; ou bien il a une loge particuliere, dont les soupapes sont ouvertes par un abregé dont les touches du troisieme clavier tirent les targettes. Voyez Orgue, Abregé, &c.

Cornet de récit, (Lutherie.) est un jeu de la classe de ceux qu’on appelle composés, c’est-à-dire qui ont sur chaque touche plusieurs tuyaux qui parlent à la fois ; voyez Cornet d’écho, dont il ne differe, que parce que ses tuyaux sont un jeu de plus grosse taille, quoiqu’ils soient à l’unisson, & qu’au lieu d’être renfermé dans le bas de l’orgue, il est au contraire placé au haut, derriere les tuyaux de la montre, en lieu où il puisse facilement se faire entendre. Ce jeu qui a deux octaves ou deux octaves & quinte d’étendue, est sur un sommier & un clavier séparé, dont les soupapes sont ouvertes par un abrégé séparé. Voyez Abregé & Orgue, où la facture de ce jeu est expliquée, & la table du rapport de l’étendue des jeux de l’orgue.

* Cornet, on donne ce nom à un morceau de

papier, lorsqu’après l’avoir roulé sur lui-même, on en a formé une espece de vaisseau pointu par un bout & fort évasé par l’autre, où l’on peut renfermer des substances solides & même fluides, lorsqu’elles ont une certaine consistance, & qu’on ferme par le bout pointu en le tortillant, & par le côté évasé en en rabattant les bords de tous côtés sur la surface de la substance contenue dans le cornet.

Cornet, (Chasse.) piége pour des oiseaux voraces, comme corneilles, pies, & autres. Faites des cornets de fort papier gris ou bleu ; frottez-en le dedans avec de la glu, & mettez au fond quelque morceau de charogne ou autre apas qui les attire : en fourrant la tête dans le cornet, la glu s’attachera à leurs plumes, & ainsi ne pouvant pas voir, ils retomberont & on les prendra à la main.

* Cornet, c’est la partie d’un écritoire, qui contient l’encre. Comme cette partie étoit de corne dans les écritoires communes, on l’a appellée cornet, & ce nom a passé à tous les vaisseaux, ou de cuivre, ou d’argent, ou d’or, ou de verre, qui ont la même destination dans toutes sortes d’écritoires. Les cornets des écritoires de cornes se font avec la corne du bœuf. Se monter, être applatie, s’ouvrir & s’étendre, sont les premieres façons qu’on lui donne quand on la travaille. Voyez Galins, Ouvrir, Fendre, Etendre, Applanir, Cornetier-Tabletier

Cornet, (Pâtisserie.) espece de gaufre faite de farine & de sucre ou de miel délayés : on cuit le cornet entre deux fers gravés, qui y marquent en relief les traits qu’on y voit ; au sortir du fer on le tortille & on lui donne la forme d’un cornet d’épice.

Cornet, (Jeux de hasard.) espece de petit gobelet rond & délié, ordinairement de corne, & dont on fait usage pour agiter les dés quand on joüe.

Le cornet dont les anciens se servoient pour joüer aux dés & aux osselets, & qui peut être fut inventé pour empêcher les coups de main, étoit rond en forme d’une petite tour, plus large par le bas que par le haut, dont le cou étoit étroit. Ordinairement il n’avoit point de fond, mais plusieurs degrés au-dedans, qui faisoient faire aux dés & aux osselets plusieurs cascades avant que de tomber sur la table, comme il paroît par ce passage d’Ausone :

Alternis vicibus, quos præcipitante rotatu
Fundunt excussi per cava buxa gradus.

On l’appelloit chez les latins, turris, turricula, orca, phimûs, fritillus, &c. Ce sont les Tabletiers-Cornetiers qui font les cornets. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORNETIER ou TABLETIER EN CORNES, s. m. est un ouvrier du corps des Tabletiers, qui ne fait ordinairement que les ouvrages de corne, moins parce qu’il n’a pas droit d’en faire d’autres, que parce qu’il a choisi volontairement cette partie de la Tableterie, comme celle où il a espéré de faire plus de profit & de progrés.

Les Cornetiers n’ont point d’autre communauté, d’autres statuts, ni d’autres priviléges que les Tabletiers. Les ouvriers de cette profession sont beaucoup plus communs à Rouen & à Dieppe qu’a Paris, où l’on en compte à peine quatre ou cinq. Voy. Tabletiers.

CORNETO, (Géogr. mod.) petite ville d’Italie dans l’état de l’Eglise, sur la Marta. Long. 29. 28. lat. 42. 15.

* CORNETTE, s. m. (Art. milit.) c’est ainsi qu’on appelle l’officier qui porte l’étendart dans chaque compagnie de cavalerie & de dragons. Son poste dans une action, est à la tête de l’escadron ; & dans les marches, entre le troisieme & quatrieme rang. Il commande la compagnie après le lieutenant.