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à discuter ; & c’est apparemment pour cette raison qu’il a supprimé cette solution dans la seconde édition de son ouvrage, pour n’être pas obligé, en la donnant tout au long, d’entrer dans un détail que son plan ne comportoit pas. Nous avons tâché d’y suppléer ici, & de remplir un objet que M. de Maupertuis auroit sans doute rempli aisément lui-même, s’il l’avoit jugé à propos. (O)

CREQUIER, s. m. (Blason.) sorte de prunier sauvage, qui croît dans les haies de Picardie, & qui porte un fruit qu’on appelle creque. Quelques-uns veulent cependant que le créquier soit un arbre imaginaire. La maison de Créqui en porte un dans ses armes, où il est représenté avec sept branches disposées en forme de chandelier, & de petits fruits comme des câpres. Le P. Menestrier dit que le crequier est un cerisier sauvage, qui ayant été mal représenté dans un tems où les Peintres & les Graveurs n’étoient point habiles, a toûjours retenu depuis la même figure dans les armoiries. Dictionn. de Trév. (V)

* CRÈS, s. f. (Manuf. en toile.) toile qui se fabrique à Morlaix & aux environs. Il y en a de communes qu’on appelle Rosconnes, Gratiennes, Pedernecqs, Landernaux, Plougastel, Saint-Paul, Plouvigneaux, Prats, & qui ont de largeur la demi-aulne de Paris. Les autres sont ou de deux tiers justes, ou de trois quarts justes. Voyez les dictionn. de Trév. de Dish, & les régl. du Comm.

CRESCENTINO, (Géog. mod.) ville d’Italie au Piémont, dans le Verceillois, sur le Pô. Long. 25. 40. lat. 45. 30.

CRESCIER, (Géog. mod.) petite ville de la Suisse dans la principauté de Neufchâtel, appartenant au roi de Prusse.

CRESSON, s. m. (Hist. nat. bot.) nasturtium, genre de plante dont la fleur est à quatre feuilles disposées en croix ; le calice pousse du fond un pistil, qui devient, après que la fleur est passée, un fruit presque rond, applati, composé de deux panneaux séparés par une cloison transversale, contre les bords de laquelle sont assemblés les panneaux. Ce fruit renferme des semences ordinairement plates. Ajoûtez au caractere de ce genre que les feuilles sont découpées, ce qui fait une différence entre le cresson & le thlapsi. Tournef. inst. rei herb. Voy. Plante. (I)

Cresson d’eau ou de fontaine, (Mat. med. Pharm. & Diete.) Le cresson d’eau est une des plantes anti-scorbutiques, des plus actives & des plus efficaces ; elle contient un esprit alkali volatil, assez sensible, qui s’éleve dans la distillation à un très-leger degré du feu : c’est pourquoi les medecins exacts ne doivent point la prescrire sous forme de décoction ; aussi en ordonne-t-on communément le suc à la dose de trois ou quatre onces : on peut exprimer ce suc commodément de la plante fraîche dans tous les tems de l’année.

Si l’on veut faire entrer cette plante dans les bouillons anti-scorbutiques, qui sont des remedes fort usités, il faut nécessairement ou se contenter de l’infusion de la plante au bain-marie, & dans des vaisseaux exactement fermés, ou en introduire le suc dans le bouillon à demi-refroidi.

On prépare dans les boutiques une eau distillée, & un extrait de cresson ; on préparoit aussi son sel lixiviel, lorsqu’on n’avoit pas encore découvert que ces sortes de sels ne retenoient rien des vertus particulieres des plantes dont ils avoient été tirés.

Le suc, l’eau distillée de cresson, sont de très-bons anti-scorbutiques, très-analogues au suc & à l’eau de cochléaria, dont ils sont même les succédanés ordinaires. Voyez Cochléaria.

On employe encore assez communément & avec succès le suc de cresson, soit seul, soit coupé avec du petit-lait, dans différentes maladies de la peau &

des reins, dans les maladies des yeux, dans les obstructions commençantes, & dans quelques maladies de la poitrine, comme les asthmes & les phthisies au premier degré ; on le fait même manger dans ces derniers cas, à poignée, par bottes, ou sans dose ; & l’efficacité de cette plante donnée de cette façon, est confirmée par plusieurs observations.

Plusieurs auteurs recommandent l’usage extérieur du cresson pour la gale de la tête des petits enfans, & pour les dartres legeres.

La préparation du suc de l’eau distillée qui contient toutes les parties volatiles du cresson, n’ont rien de particulier ; voyez Suc, Eau distillée : il faut seulement avoir soin dans la distillation de cette plante, comme de toutes celles de la même classe, de ne point se servir de vaisseau de cuivre, ceux mêmes qui sont étamés n’étant pas très-sûrs. Il faut se servir des vaisseaux d’étain. Voyez Distillation.

Le cresson mangé crud avec les volailles & sous quelqu’autres viandes rôties, en est un assaisonnement très-salutaire ; il excite l’appétit, favorise la digestion ; il produit les mêmes bons effets, mangé en salade, soit seul, soit avec quelqu’autres herbes insipides, dont il corrige la crudité. Son usage diététique est fort analogue à celui de la moutarde. Voyez Moutarde.

Outre l’eau distillée, & l’extrait de cresson que l’on tient dans les boutiques, cette plante est encore d’un fréquent usage en Pharmacie ; elle entre dans le decoctum, & le vin anti-scorbutique, dans l’eau générale, dans l’eau, & le sirop anti-scorbutiques. L’eau distillée entre dans la composition de l’eau pour les gencives.

Cresson alenois ; le cresson alenois est très-peu employé en Medecine ; on peut pourtant s’en servir comme de la plûpart des anti-scorbutiques alkalins, auxquels il n’est pas inférieur en vertu, & qui pourroit même être préféré dans quelques cas, à cause de sa partie aromatique qui est assez sensible ; son usage diététique nous est beaucoup plus familier : on le mange très-communément en salade, mêlé avec les plantes insipides, comme la laitue, la chicorée, dont il releve non-seulement le goût, mais même dont il facilite la digestion. Voyez Salade. (b)

CREST (le) Géog. mod. petite ville de France en Auvergne, près de l’Allier. Il y a une autre petite ville de ce nom en France dans le Dauphiné, sur la Dorme. Long. 22. 44. lat. 44. 45.

CRÊTE DE COQ, crista galli, terme d’Anatomie ; éminence de l’os ethmoïde qui avance dans la cavité du crane, & à laquelle s’attache la partie de la dure-mere qui sépare le cerveau en deux, & que l’on nomme la faulx. Voyez Cerveau.

Cette éminence est appellée créte de coq, parce qu’elle en a la figure. Voyez Coq.

Dans les adultes elle paroît d’une seule piece, avec la cloison de l’os cribleux ou ethmoïde. Voyez Ethmoïde.

On donne encore le nom de crête à différentes éminences inégales & longues, de certains os. La crête du tibia, la crête de l’os des hanches. (L)

Crête de Coq, (Bot. & Mat. med.) espece de pédiculaire. Cette plante n’est point en usage parmi nous : on la croit cependant propre à arrêter les hemorrhagies de toutes especes, étant prise en décoction. On la met au nombre des plantes vulnéraires, & on la dit excellente pour guérir les fistules. (b)

Crêtes, en Bâtiment, ce sont les cueillies ou arrêtieres de plâtre, dont on scelle les tuiles faîtieres. (P)

Crête du chemin-couvert, ou plûtôt du glacis, est en Fortification, la partie la plus élevée du glacis. Ainsi l’on dit qu’on est logé sur la crête