Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/651

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

niens commandés par Nicias perdirent contre les Syracusains. (G)

* Dauphin, (Hist. anc.) ornement des cirques anciens. On les y voyoit sur de petites colonnes à l’endroit appellé la spina circi. Voyez Cirque. On prétend qu’on élevoit un dauphin à chaque course, & qu’on pouvoit compter le nombre des courses par celui des dauphins. D’autres ajoûtent qu’ils étoient placés sur des globes, comme on voit quelquefois les coqs au haut des clochers.

Dauphin ou Daufin, (Hist. mod.) est le nom que l’on a donné depuis le milieu du douzieme siecle au prince qui possédoit la province viennoise. L’origine de ce nom est assez incertaine : les uns le font venir d’un dauphin que Boson fit peindre dans son écu, pour marquer la douceur de son regne ; mais cette étymologie est fausse, puisque Boson vivoit au milieu du neuvieme siecle, & que les dauphins ne prirent ce titre que plus de trois cents ans après, c’est-à-dire au milieu du douzieme siecle : d’autres du château Dauphin, bourg dans le Briançonnois, que ces princes avoient fait bâtir. Mais son origine la plus vraissemblable est que Guy V. dit le vieux prit le titre de dauphin pour faire honneur à Albon comte de Vienne surnommé dauphin, dont il avoit épousé la fille aînée. D’abord les seigneurs de cette province porterent le titre de comtes d’Albon & de Grenoble, ou de Gresivaudan. Quatre princes du nom de Guy ou de Guignes eurent le même titre. Mais Bertholde IV. duc de Zeringhen céda le comté de Vienne à Guigue V. & ce fut lui qui le premier fut surnommé dauphin au milieu du douzieme siecle. Il fut le dernier mâle de sa maison, & Béatrix sa fille & son héritiere porta le Dauphiné dans la maison des anciens ducs de Bourgogne. Elle mourut en 1228, & son fils Guigne VI. ou André fut le chef de la seconde race des dauphins. Cette seconde race ne subsista pas long-tems, & finit par la mort de Jean I. l’an 1282. Sa sœur Anne porta cette principauté dans la maison de la Tour Dupin, en épousant Humbert I. Trois autres dauphins lui succéderent, dont le dernier fut Humbert II. qui donna sa principauté en 1349 à Charles de France petit-fils de Philippe de Valois, & l’en revêtit la même année en lui remettant l’ancienne épée du Dauphiné, la banniere de S. George, avec le sceptre & un anneau. L’amour qu’il avoit pour ses sujets continuellement tourmentés par les comtes de Savoie, l’engagea à les donner à un prince puissant, capable de les protéger & les défendre contre une puissance étrangere. Depuis cet heureux moment il y a eu vingt-trois dauphins du sang des rois de France, & ce titre ne s’accorde qu’au fils aîné du Roi, & ne passe à un cadet qu’en cas de mort de l’aîné. (a)

Dauphin. On dit, dans le Blason, dauphins vifs & dauphins pâmés : le dauphin vif a la gueule close, & un œil, des dents, & les barbes, crêtes & oreilles, d’émail différent. Le dauphin pâmé a la gueule béante, comme évanoüi ou expirant, & il est d’un seul émail. On dit que les dauphins sont couchés, lorsqu’ils ont la queue & la tête tournées vers la pointe de l’écu. Trév. & le P. Ménetr. (V)

Dauphin, (Artificier.) On appelle ainsi vulgairement cet artifice d’eau que les gens de l’art appellent genouillere, parce qu’on le voit entrer & sortir de l’eau à-peu-près comme les dauphins. Dictionn. de Trév.

DAUPHINE, s. f. (Manufact en soie & en laine.) petit droguet de laine non croisé, légerement jaspé de diverses couleurs, & fabriqué au métier à deux marches.

Il s’en est fait aussi en soie, mais il ne s’en fabrique plus.

La jaspure naît du mélange de laines ou de soies teintes de différentes couleurs.

DAUPHINÉ, (Géog. mod.) province de France bornée à l’occident par le Rhône, au septentrion par le Rhône & la Savoie, au midi par la Provence, & à l’orient par les Alpes. Elle est arrosée par le Rhône, la Durance, l’Isere, & le Drame. Elle est fertile en blé, vin, olives, pastel, couperose, soie, crystal, fer, cuivre, sapins, &c. Elle se divise en haut & bas. Le haut comprend le Gresivaudan, le Briançonnois, l’Embrunois, le Gapançois, le Royannez, & les Baronies. Le bas contient le Valentinois, le Diois, & le Tricassinois. Ç’a été autrefois un pays d’états. Grenoble en est la capitale. Long. 26-29. lat. 43-46.

DAUPHINS, (Litt) on nomme ainsi les commentateurs sur les anciens auteurs latins employés à ce travail par ordre du roi Louis XIV. pour l’usage de Monseigneur, sur le conseil de M. de Montausier son gouverneur, & sous la direction de MM. Bossuet & Huet ses précepteurs. On en compte trente-neuf, dont voici le détail par ordre alphabétique.

Apuleius, per Julian. Floridum. Paris. Leonard, 1688, 2 vol. in-4o.

Ausonius, per Julianum Floridum, ex edit. & cum animadversionibus Joann. Bapt. Souchay. Paris. Jac. Guerin, 1730, in-4o.

Boetius, per Pet. Callyum, Paris. Leonard. 1695, in-40.

Jul. Cæsar, per J. Goduinum. Paris. le Petit, 1678, in-4o.

Catullus, Tibullus & Propertius, per Phil. Silvium. Paris. Leonard, 1685, 2 vol. in-4o.

Ciceronis operum philosophicorum tom. I. complectens tusculanas questiones, de natura deorum, academicas questiones, de finibus bonorum & malorum, & de officiis, per Franc. l’Honoré. Paris. vidua Thiboust, 1689, in-4o.

Ejusdem Ciceronis libri oratorii, per Jac. Proust. Paris. vidua Thiboust, 1687, 2 vol. in-4o.

Ejusdem Ciceronis orationes, per Car. de Merouville. Paris. Thierry, 1684, 3 vol. in-4o.

Ejusdem Ciceronis epistolæ ad familiares, per Philib. Quartier. Paris. Thierry, 1685, in-4o.

Claudianus, per Guill. Pyrrhonem. Paris. Leonard, 1677, in-4o.

Q. Curtius cum supplementis J. Freinshemii, per Mic. le Tellier. Paris. Leonard, 1678, in-4o.

Dictys Cretensis & Dares Phrygius, per Annam Fabri filiam Andreæ Dacerii conjugem, editio nova auctior ; cui accessit Jos. Iscanus de bello Trojano, cum notis Sam. Dresemii, & numismatibus Lud. Smids, & dissert. Jac. Perizonii de Dictie Cretensi. Amst. Gallet, 1702, in-4o.

Eutropius, per eandem Annam Fabram. Paris, vidua Cellier, 1683, in-4o.

Pomp. Festus & Marcus Verrius Flaccus, per Andr. Dacerium, nova editio auctior notis Josephi Jusii Scaligeri, Fulvii Ursini & Ant. August. Amst. Huguetan, 1699, in-4o.

Florus, per Annam Fabram. Paris. Leonard, 1674, in-4o.

Aul. Gellius, per Jac. Proust. Paris. Benard, 1681, in-4o.

Horatius, per Lud. des Prez. Paris. Leonard, 1691, 2 vol in-4o.

Justinus, per Petrum Jos. Cantel. Paris. Leonard, 1677, in-4o.

Juvenalis & Persius, per Lud. Prateum. Paris. Leonard, 1684, in-4o.

T. Livius, cum supplementis Joannis Freinshemii, per Joan. Doujatium. Paris. Leonard, 1679, 6 vol. in-4o.

Lucretius, per Mic. Fayum. Paris. Leonard, 1680, in-4o.