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ESTAPLES, (Géog. mod.) ville du Boulonnois, dans la Picardie, en France : elle est située à l’embouchure de la Canches. Long. 19. 18′. 16″. lat. 50. 30″. 44′.

ESTAPO, (Géog. mod.) ville de la nouvelle Espagne, dans l’Amérique : elle est située à l’embouchure du Tlaluc. Long. 273. 40. lat. 17. 50.

ESTARKÉ, (Géog. mod.) ville du Farsistan, en Perse.

* ESTASES, s. f. partie du métier d’étoffe de soie. Les estases sont deux pieces de bois de même longueur & grosseur ; elles ont ordinairement trois aunes 1/4 de long sur 6 à 7 pouces en quarré ; elles servent à fixer les quatre piés du métier.

ESTATEUR, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi un cessionnaire, c’est-à-dire un négociant qui ayant mal fait ses affaires, fait cession en justice de tous ses biens à ses créanciers.

Quelques-uns croyent que ce nom vient du latin stare, se tenir debout, parce que le cessionnaire doit présenter debout & tête découverte ses lettres de bénéfice de cession. D’autres pensent qu’il est dérivé du verbe ester, ancien terme de Jurisprudence, qui signifioit comparoître personnellement en justice. Dictionn. de Comm. Voyez l’article Estant.

ESTAVAYER, (Géog. mod.) ville du canton de Fribourg, en Suisse ; elle est située sur le bord oriental du lac de Neufchatel. Long. 24. 30. lat. 46. 46.

ESTAVILLON, terme de Gantier ; c’est un morceau de cuir taillé & disposé pour faire un gant.

ESTE, (Géog. mod.) petite ville du Padoüan, dans l’état de Venise, en Italie. Longit. 29. 15. lat. 45. 15.

ESTELIN ou ESTERLIN, s. m. poids d’Orfévre qui pese vingt-huit grains & demi ; c’est la vingtieme partie d’une once. Le marc contient 160 estelins ou esterlins.

On a aussi nommé esterlin une espece de monnoie ancienne, à cause de la figure d’une étoile qui y étoit empreinte.

ESTELLA ou L’ETOILE, (Géog. mod.) petite ville du royaume de Navarre, en Espagne ; elle est située sur l’Ega. Long. 15. 50. lat. 42. 35.

ESTEPA, (Géog. mod.) ville de l’Andalousie, en Espagne ; elle est située sur une montagne. Longit. 13. 25. lat. 37. 10.

ESTER EN JUGEMENT, (Jurisprud.) signifie être en cause, instance ou procès avec quelqu’un devant un juge, soit en demandant ou défendant, stare in judicio.

Il y a des personnes qui ne sont pas capables d’ester en jugement, n’ayant point ce que l’on appelle en droit personam standi in judicio, c’est-à-dire la faculté de plaider en leur nom.

Tels sont tous ceux qui ne sont pas capables des effets civils, comme les morts civilement, du nombre desquels sont les religieux qui ont fait profession : néanmoins en matiere criminelle ces derniers sont obligés de répondre lorsqu’ils sont assignés pour déposer dans une information.

Les mineurs, même émancipés, ne peuvent ester en jugement sans être assistés de leur tuteur ou curateur ; il en est de même des interdits.

Les fils de famille, même majeurs, ne peuvent pas non plus ester en jugement sans l’autorisation de leur pere ou ayeul en la puissance duquel ils sont.

Les femmes en puissance de mari ne peuvent aussi ester en jugement sans l’assistance & l’autorisation de leurs maris, à moins qu’elles ne soient séparées de biens & la séparation exécutée, ou qu’elles ne soient autorisées par justice au refus de leurs maris.

Ester a droit, se dit, en matiere criminelle, d’un accusé qui est admis en justice à l’effet de répondre aux faits qu’on lui impute, & de recevoir un

jugement. Un accusé condamné par contumace, qui a laissé passer cinq ans sans se représenter, ne peut plus ester à droit, c’est-à-dire qu’il n’est plus écouté, à moins qu’il n’ait obtenu à cet effet des lettres du prince, qu’on appelle lettres pour ester à droit. Voyez le titre xvj. de l’ordonnance de 1670. (A)

ESTERRE, (Marine.) on se sert de ce terme dans plusieurs endroits de l’Amérique, pour désigner un petit port ou un endroit dans lequel la mer s’enfonçant dans les terres, les petits bâtimens peuvent aborder & se mettre à l’abri.

ESTEVAN DE GORMAS (Sant), Géog. mod. ville de la vieille Castille, en Espagne ; elle est située sur une hauteur proche du Duero.

ESTHER, (Théol.) livre de l’ancien Testament, qui tire son nom de celui d’une fille juive celebre, captive en Perse, que sa beauté éleva jusqu’à la qualité d’épouse d’Assuerus, & au throne de Perse, & qui en cette qualité délivra les Juifs ses compatriotes d’une proscription générale, dans laquelle Aman ministre & favori d’Assuerus vouloit les envelopper. L’histoire de cet évenement fait le sujet du livre d’Esther.

Les critiques sont partagés sur l’auteur du livre d’Esther. S. Augustin, S. Epiphane, & S. Isidore l’attribuent à Esdras, mais Eusebe le croit encore plus récent. Quelques-uns le donnent à Joachim grand-prêtre des Julfs, & petit-fils de Josedech ; d’autres disent que c’est l’ouvrage de la synagogue, à laquelle Mordechaï ou Mardochée écrivoit des lettres pour l’instruire de tous les évenemens contenus dans ce livre.

Mais la plûpart des interpretes hébreux, grecs, latins, &c. l’attribuent à Mardochée lui-même. Elias lévite, dans son mass-hamum, præs. 3. parle de ce sentiment comme incontestable. Il est fondé sur-tout sur le V. 20 du ch. jx. du livre d’Esther, où il est dit que Mardochée écrit ces choses & envoie les lettres à tous les Juifs qui sont dispersés dans toutes les provinces, &c. On suppose aussi que la reine Esther y eut quelque part, comme il paroît par le V. 29 du même chapitre, où cette princesse & Mardochée écrivent une seconde lettre par ordre d’Assuerus, pour ordonner de solenniser tous les ans la fête appellée purim, c’est-à-dire le jour des sorts, en mémoire de ce que les Juifs avoient été délivrés des sorts qu’Aman avoit consultés pour savoir quel jour devoit être fatal à la nation juive & l’exterminer.

On croit que le livre d’Esther a d’abord été composé en hébreu, puis amplifié par quelque juif helleniste, dont les additions ont été insérées en leur place dans la version greque, & mises par S. Jérome toutes ensemble à la fin du livre depuis le 24 verset du chapitre x. Origene a cependant conjecturé que toutes ces pieces avoient été autrefois dans le texte hébreu : quoi qu’il en soit, le livre d’Esther étoit compris dans le canon des anciens Juifs. Il n’est cependant point dans quelques anciens canons des Chrétiens, mais il se trouve dans le concile de Laodicée & dans plusieurs autres. S. Jérome rejetté hors du canon des livres sacrés les six derniers chapitres, & plusieurs auteurs catholiques, jusqu’à Sixte de Sienne, ont été de ce sentiment ; mais le concile de Trente a reconnu le livre entier pour canonique. Les Protestans sont de l’opinion contraire, & n’admettent ce livre que jusqu’au troisieme verset du chapitre x. Le reste jusqu’à la fin du chapitre xvj. est mis chez eux au nombre des livres apocryphes. Voyez Apocryphe. (G)

* ESTIER, s. m. terme de Pêche, canal, achenal, boucaut. On appelle ainsi, en terme de Pêche, les petites fosses des conduits de communication des lacs & des eaux des marais dans les grandes rivieres ou à la mer.