a donnée dans les mémoires de l’académie des Sciences de Paris de 1703. Plusieurs savans géometres ont donné depuis ce tems différentes solutions de ce problème ; on en trouve plusieurs très-élégantes dans le tome III. des mémoires de l’académie de Petersbourg.
Cette courbe est la même que celle que formeroit un linge ACB (fig. 67. Méchaniq.) parfaitement flexible, fixé horisontalement par ses deux extrémités A, B, & chargé d’un fluide qui rempliroit la cavité ACB. Voyez cette proposition démontrée dans l’essai de M. Jean Bernoulli sur une nouvelle théorie de la manœuvre des vaisseaux, imprimé à Bâle en 1714, & réimprimé depuis à Lausanne, 1743, dans le recueil in 4°. des œuvres de M. Jean Bernoulli. Je dis 1743, quoique le titre porte 1742 ; parce qu’il y a au commencement du premier volume deux écrits de M. Bernoulli & de l’éditeur, datés de 1743.
On peut voir aussi dans le tome IV. des œuvres de M. Jean Bernoulli, page 242, une solution du problème de l’élastique ; elle est fondée sur ces deux principes : 1° que le poids tendant exerce sur chaque point de l’élastique une force proportionnelle à sa distance : 2° que la courbure dans chaque point est en raison de la force tendante ; d’où il s’ensuit que si on nomme x la distance d’un point quelconque à la ligne de direction du poids tendant, on aura le rayon de la développée ; d’où l’on tire en regardant dx comme constant, & , équation de l’élastique. Or il est évident que cette courbe est la même que celle du linge dont il a été parlé ci-dessus, puisque la pression dans chaque point du linge est proportionnelle à x, c’est-à-dire à la hauteur, & que cette pression est de plus proportionnelle à la courbure, ou en raison inverse du rayon de la développée. Voy. Courbure, Développée, & Osculateur. (O)
ELATERISTES, adj. plur. (Physique.) terme de M. Boyle, pour désigner ceux qui tiennent pour l’élasticité & la pesanteur de l’air. Ces deux propriétés de l’air étant généralement reconnues aujourd’hui, les Elatéristes ne font plus une secte. (O)
ELATERIUM, (Pharmacie & Matiere médicale.) Ce mot qui vient du grec ἐλαύω, ἐλάω, je chasse avec force, étoit employé par Hippocrate pour exprimer les purgatifs violens ; on le donna ensuite au concombre sauvage, & enfin il fut consacré pour exprimer une préparation du suc de cette plante ; préparation fort usitée chez les anciens, & dont Hippocrate même fait mention.
Il paroît qu’on apportoit beaucoup d’attention à la préparation de ce remede ; que les différens auteurs qui nous l’ont transmise ont décrit cependant d’une maniere si confuse & si peu uniforme, qu’ils ne nous ont pas appris ce que c’étoit précisément.
Dioscoride, qui paroît en avoir parlé le plus clairement, dit qu’il faut aller sur le lieu où sont les concombres sauvages, dont les fruits touchent à leur parfaite maturité, les mettre dans l’instant qu’on les a cueillis sur un tamis, les y fendre en deux, recevoir dans un bassin posé sous le tamis le suc qui coulera, en séparer quand il sera tout ramassé & reposé la partie claire d’avec l’épaisse & mucilagineuse, & garder celle-ci, qui étant desséchée, étoit le véritable & le meilleur elaterium.
Comme les fruits du concombre sauvage ne mûrissent que les uns après les autres, qu’il falloit les prendre au moment précis, pour ainsi dire, qui précédoit leur maturité parfaite, parce qu’un moment plus tard ils tomboient d’eux-mêmes & dardoient leurs graines & leur suc, ce qui les rendoit inutiles ; M. Boulduc, mém. de l’acad. royale des Sciences, année
Galien, ou du moins l’auteur de l’ouvrage intitulé de dynamidiis, donne la façon de faire l’elaterium en ces termes : exprimez, dit-il, le suc du concombre sauvage tandis qu’il n’est pas encore mûr, après quoi versez ce suc exprimé dans un vase plein d’eau ; ramassez ce qui surnagera, & le faites secher au soleil.
Mais quoi qu’il en soit de la façon de préparer l’elaterium, on ne s’en sert plus aujourd’hui parmi nous, malgré tous les travaux de M. Boulduc, qui s’est attaché à en faire un qui pût produire les effets qu’en promettoient les anciens ; objet qu’il a rempli en tirant de la racine seche de concombre sauvage, par une simple décoction, un extrait qu’il préféroit à celui de toutes les autres parties de la même plante, & qu’il a reconnu par expérience pour un hydragogue fort doux, mais puissant à la dose de 24 jusqu’à 30 grains. Le même M. Boulduc recommande aussi le fruit du concombre sauvage, séché & pulvérisé, comme un bon hydragogue.
Les expériences de notre académicien lui ont appris que le concombre sauvage ne contenoit presque pas de principe résineux, & que c’étoit une plante purement extractive.
Les anciens faisoient prendre l’elaterium depuis 4 grains jusqu’à 12, à cette dose il purgeoit par le vomissement & par les selles. Voyez. (b)
ELAVÉ, adj. (Venerie.) il se dit d’un poil mollasse & blafart en couleur ; en fait de bête à chasser & de chiens, c’est une marque de foiblesse en eux.
ELBE, (Géog. mod.) île située sur la côte de Toscane, vis-à-vis de Piombino.
Elbe, (Géog. mod.) fleuve qui a sa source aux monts des Géans, sur les confins de la Boheme & de la Silésie ; il traverse la Misnie & la Saxe, & se jette dans la mer au-dessus de Hambourg.
ELBEUF, (Géog. mod.) gros bourg de Normandie, en France ; il a titre de duché-pairie : il est situé sur la Seine. Long. 18. 38. lat. 49. 20.
ELBING, (Géog. mod.) capitale de la contrée de Hockerland, à la Prusse royale, au palatinat de Mariembourg, en Pologne : elle n’est pas éloignée de la mer Baltique. Long. 37. 40. lat. 54. 12.
ELBOURG, (Géog. mod.) ville du duché de Gueldres, aux Provinces-Unies : elle est située sur le Zuiderzée. Long. 23. 20. lat. 54. 12.
ELCATIF, (Géog. mod.) ville de l’Arabie heureuse, sur la côte occidentale du golfe Persique, en Asie. Long. 70. 40. lat. 26.
ELCESAITES, HELCESAITES ou ELCESAIENS, comme les appelle Théodoret, s. m. plur. (Théol. & Hist. ecclés.) hérétiques qui parurent au commencement du second siecle de l’Église, & qui prirent leur nom d’Elcesaïe ou d’Elxaï leur chef. Il vivoit du tems de Trajan.
On connoîtra leurs principaux dogmes, par les rêveries que débitoit ce fanatique. Elxaï étoit Juif d’origine & de sentimens, mais il n’observoit pas la loi. Il se prétendit inspiré, composa un livre où il ordonnoit à ses sectateurs une forme de serment mystérieux par le sel, l’eau, la terre, le pain, le ciel, l’air, & le vent. D’autres fois il leur ordonnoit de prendre sept autres témoins de la vérité, le ciel, l’eau, les esprits, les SS. anges de la priere, l’huile, le sel, & la terre. Des livres du nouveau Testament & de ceux de l’ancien, il n’admettoit que quelques passages détachés. Ce prétendu prophete contraignoit ses sectateurs au mariage. Il disoit qu’on pouvoit, sans pécher, céder à la persécution, adorer les idoles, & dissimuler sa foi au-dehors, pourvû que le cœur n’y eût point de part. Il reconnoissoit le Christ