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traîne ; une seule erreur détruit tout l’édifice : l’erreur la moins sensible que puisse avoir la courbe, produira une variation sensible aux aiguilles ; car je suppose que le pendule soit trop court par l’inégalité de l’ellipse de la douzieme partie d’une ligne, le pendule avancera de 12 secondes en 24 heures, &c. toutes les vibrations qu’elle fera pendant ce tems, se feront en moins de tems qu’elles ne devroient ; & cette erreur multipliée par leurs nombres, donnera les 12 secondes pour 1 point seulement, & chaque jour même difficulté ; & d’ailleurs cette méthode n’est pas pratiquable avec les pendules pesans, tels qu’on les fait aujourd’hui, & dont les propriétés ont été bien démontrées de nos jours par M. de Rivaz ; & enfin, je ne sens pas trop l’avantage d’un pendule, qui divise le tems en des parties inégales seulement : il étoit cependant à propos de donner une idée de cette construction, pour l’intelligence de tout ce qui a rapport à l’équation ; & de plus, je suis persuadé que la connoissance de toutes sortes de méchanismes aide beaucoup à d’autres constructions, pour produire certains effets ; quoiqu’ils n’ayent cependant pas de relations apparentes avec ce qui en a fait naître la premiere idée ; ainsi il n’y a rien à négliger de ce qui regarde les arts méchaniques ; il faut cependant toûjours supposer de l’intelligence dans celui qui en fait une nouvelle application à d’autres objets.

Description d’une cadrature d’équation à heures & minutes du tems vrai, par M. de Rivaz, fig. 38 A. L’ellipse Q est portée par une roue qui fait un tour en un an, laquelle est menée par un pignon du mouvement qui passe à la cadrature ; la partie E du levier DEF, porte un rouleau qui appuie sur l’ellipse : ce levier est mobile au point D, & tient à la piece BC par une vis à assiette n ; en sorte que la courbe en faisant monter & descendre, le levier fait nécessairement monter & descendre cette piece BC, qui est une plaque de cuivre qui pose sur la platine du mouvement ; la plaque BC a une entaille formée par une portion du cercle ox, dont le centre est celui r de la roue a ; m est une vis à assiette, qui tient à la platine, & donne la liberté à la piece BC de se mouvoir, suivant l’entaille ox ; sur la plaque BC est attaché le pont P, par le moyen de deux vis. Le pont P & la plaque BC forment une cage, dans laquelle se meuvent la roue d de cadran & le pignon e, l’un & l’autre ayant un centre commun. La tige de ce pignon est de grosseur & de longueur nécessaires, pour que sur la prolongueur qui passe à-travers le canon de la roue de cadran, soit fait un quarré pour porter l’aiguille des minutes.

Le pignon e engrene dans la roue R de renvoi, qui se meut sur une tige ou tenon, fixée sur la plaque BC : cette roue porte un pignon qui engrene dans la roue de cadran, & lui fait faire un tour en douze heures. Le pignon e engrene dans la roue a, rivée sur la tige d’une roue du mouvement qui passe à la cadrature, & est portée par le petit pont p : la roue a fait donc mouvoir le pignon, & par conséquent la roue R, & celle de cadran, qui toutes sont portées par le pont P & la piece BC, excepté la roue a. Or, si on suppose que l’ellipse tourne, la piece BC ainsi que toutes celles qu’elle porte, monteront & descendront suivant la portion du cercle op : ainsi le pignon e parcourra un espace autour du centre de la roue a, ce qu’il ne peut faire sans tourner en même tems sur lui-même ; c’est ce dernier mouvement qui produit les variations apparentes du Soleil. L’espace que le pignon e doit parcourir autour du point r, sera environ la moitié de la circonférence de ce même pignon, quantité qui répondra aux 30′ 53″ de variations du Soleil. Si donc on suppose que le diametre du pignon e soit de six lignes, son centre montera ou descendra

de 10 à 11 lignes environ ; espace qu’il parcourra autour du point R, suivant la ligne Su.

Quoique l’on puisse diminuer ce diametre, on ne pourra le faire assez pour que le centre des aiguilles ne differe sensiblement de celui du cadran ; ce qui causeroit une variation : d’ailleurs, de cette diminution de diametre il en résulteroit un plus grand balotage à l’aiguille des minutes ; c’est ce qui a obligé M. de Rivaz à faire porter le cadran par le pont P ; ainsi il monte & baisse dans la boîte, suivant l’espace que parcourt la piece BC, ou le pignon e.

On pourroit peut-être croire que la pesanteur du cadran doit causer une résistance, qui exigera que le mouvement ait un ressort plus fort, ou un poids plus pesant ; mais si on fait attention à la lenteur du mouvement de l’ellipse, & au peu d’espace parcouru, l’objection sera réduite à rien.

Des constructions d’équation par une seule aiguille, & à cadran mobile.

Description d’une montre d’équation à secondes concentriques, marquant les quantiemes du mois & mois de l’année, par Ferdinand Berthoud, fig. 39 A, 40 A, & 41 A. La figure 39 A représente le cadran de cette montre ; l’aiguille des secondes est entre celle des minutes & celle des heures ; l’aiguille des minutes est de deux parties diamétralement opposées, dont la plus grande marque les minutes du tems moyen sur le grand cadran, & l’autre où est gravé un soleil, marque les minutes du tems vrai sur le cadran A qui est au centre du premier. L’ouverture C faite dans le grand cadran, est pour laisser paroître les mois de l’année gravés sur la roue annuelle, ainsi que les quantiemes qui le sont de cinq en cinq ; l’usage de ces quantiemes est principalement pour remettre la montre lorsqu’elle a été arrêtée, ensorte que l’équation réponde exactement à celle du jour où l’on est.

Figure 41 A. L’étoile e dont un des rayons passe toûjours par une entaille faite à la fausse plaque, donne la liberté en la faisant tourner, de faire mouvoir la roue annuelle.

La montre se remonte par-dessous ; ce qui m’a fait appliquer au fond de la boîte un cercle de quantieme, construit comme ceux dont parle M. Thiout, traité d’Horlogerie, tome II. pag. 387.

Figure 40 A. Cette figure représente l’intérieur de la fausse plaque, qui porte en-dehors le grand cadran qui est fixé contre cette plaque, & dessous sont ajustées les pieces qui forment l’équation, où donnent les variations du Soleil. A est la roue annuelle de 146 dents fendues à rochet, mise immédiatement sous le cadran, & tourne sur un canon que porte la fausse plaque, sur laquelle elle s’appuie par son plan. L’ellipse B est attachée sur la roue annuelle ; cette ellipse fait mouvoir le rateau m, qui engrene dans le pignon n, lequel est porté par un canon qui passe dans l’intérieur de celui de la fausse plaque. Sur le canon où est fixé le pignon n, est attaché en dehors le cadran A du tems vrai : on voit qu’en faisant mouvoir la roue annuelle & l’ellipse, ce cadran doit nécessairement se mouvoir, tantôt en avançant, & ensuite en rétrogradant, suivant qu’il y est obligé par les différens diametres de l’ellipse ; ce qui produit naturellement les variations du Soleil. Venons au moyen dont je me sers pour faire mouvoir la roue annuelle ; c’est en remontant la montre à chaque 24 heures, que l’étoile e par le moyen de deux palettes opposées qu’elle porte, fait tourner la roue annuelle, & lui fait faire une 365e partie de sa révolution.

Figure 41 A. Le garde-chaîne de la montre est fixé sur une tige, dont les pivots se meuvent dans les deux platines, & peut y décrire un petit arc de cercle ; un de ces pivots porte un quarré, sur lequel est