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partie, article mal porté sur un livre, dans un compte, ou dans une facture.

Dans le Commerce, on dit en ce divers sens : il y a erreur dans cette addition ; vous vous êtes trompé dans la facture que vous m’avez envoyée un tel jour ; vous tirez en ligne 1677 liv. 10 s. au lieu de 1657 l. 10 s. pour 130 aunes de drap à 12 liv. 15 s. c’est une erreur de vingt livres qui doit tourner à mon profit ; j’ai trouvé plusieurs erreurs dans votre compte ; l’article porté en crédit le 1 Juillet pour 1540 liv. ne doit être que de 1530 liv. vous me débitez le 20 Août de 400 liv. pour ma traite du 3 dudit à Lambert, je n’en ai point de connoissance.

Dans l’arrêté des comptes que les marchands & négocians soldent ensemble, ils ne doivent pas omettre la clause, sauf erreur de calcul, ou omission de parties.

On dit en proverbe qu’erreur n’est pas compte, pour faire entendre que quoiqu’un compte soit soldé, si l’on y trouve quelque défaut de calcul ou omission de parties, on doit réciproquement s’en faire raison. Dict. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

ERRHINS, adj. pl. (Pharmacie.) Ce mot vient du grec ἐν, in, dans, & ῥὶν, nasus, nez.

C’est ainsi qu’on appelle tous les remedes qui sont destinés à être introduits dans le nez.

Ces remedes se préparent sous différentes formes ; tantôt ils sont liquides, tantôt solides, tantôt c’est une poudre, quelquefois c’est un liniment, une pommade, un onguent.

Ceux qui sont sous forme liquide, ou bien en poudre, se reniflent.

Ceux qui sont solides se forment en petits bâtons pyramidaux, qu’on introduit dans les narines, & qu’on y laisse autant de tems qu’il est nécessaire.

Les linimens, les pommades, les onguens se portent dans le nez avec le bout du doigt.

Les remedes errhins sont quelquefois destinés à provoquer l’éternument, & alors on les nomme sternutatoires. Voyez Sternutatoires. La véritable signification du mot errhin est celle que nous venons de lui donner avec les auteurs les plus exacts ; mais ce n’est pas dans ce sens générique que la plûpart l’ont pris : quelques-uns ont restraint le nom d’errhin aux remedes qui excitoient doucement l’excrétion des narines, & ils ne les distinguoient des sternutatoires que par le degré d’activité ; quelques autres définissent l’errhin par la forme liquide ; d’autres prétendent au contraire que la consistance pulvérulente, molle, liquide ou solide lui est indifférente, &c.

La signification du mot errhin étant bornée, selon son acception la plus ordinaire, à désigner les remedes qui évacuent la membrane pituitaire, nous observerons que les errhins les plus doux peuvent devenir sternutatoires sur certains sujets, & que les sternutatoires, au contraire, peuvent n’être que des évacuans doux pour d’autres sujets. La maniere d’agir de ces remedes est donc la même ; ils operent une irritation sur la membrane pituitaire, & ils déterminent une évacuation par ses couloirs, en excitant avec plus ou moins d’énergie l’excrétion de l’humeur qu’elle sépare. Voyez Excrétion & Irritation. Cette irritation portée à un certain point, détermine cette secousse violente & convulsive de plusieurs organes, qui est connue sous le nom d’éternument ; secousse inutile à l’évacuation des narines, mais que l’on cherche à exciter dans certains cas, pour une autre vûe. Voyez Eternument & Sternutatoire.

Les errhins, considérés comme évacuans, s’employent le plus souvent contre les incommodités connues dans le langage ordinaire sous le nom de fluxions, & sur-tout de celles qui attaquent les yeux

& les oreilles, principalement lorsqu’elles sont absolument séreuses. Voyez Fluxion. Les affections véritablement inflammatoires des yeux & des paupieres sont plûtôt augmentées que diminuées par l’usage des errhins, quoiqu’à vrai dire, ils deviennent bien-tôt si indifférens par une courte habitude, que le medecin ne peut guere compter sur ces secours.

L’usage presque général du tabac, qui est un errhin (que la plûpart des preneurs de tabac s’appliquent continuellement sans le savoir, comme M. Jourdain faisoit de la prose), & même le seul que nous employions aujourd’hui, a rendu ce secours encore plus inutile, ou du moins plus rarement applicable ; comme l’habitude de boire du vin a privé la plûpart des hommes d’une grande ressource contre plusieurs maux. (b)

ERS, s. m. (Hist. nat. Bot.) Ervum, genre de plantes à fleurs papilionacées. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique dont les deux faces sont relevées en ondes ou en nœuds ; elle renferme des semences arrondies : ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont rangées par paires sur une côte. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ers ou Orobe. (Pharmacie & Matiere médicale.) La semence, ou plûtôt la farine de l’ers, est la seule partie de cette plante qui soit d’usage en Medecine : les anciens medecins la réduisoient en poudre, & la donnoient incorporée avec le miel dans l’asthme humide, pour faciliter l’expectoration. Galien, dans son premier livre des facultés des alimens, dit que quoiqu’on ne mange point la semence d’ers, à cause de son mauvais goût & de son mauvais suc, cependant dans des disettes on a quelquefois été obligé d’y recourir.

La farine d’ers est une des quatre farines résolutives, & elle n’a d’autre usage magistral, que d’être un des ingrédiens des cataplasmes qu’on prépare avec ces farines. Voyez Farine résolutive. La farine d’ers entre dans les trochisques scillitiques.

ERSE, s. f. (Marine.) c’est une corde qui entoure le moufle de la poulie, & qui sert à l’amarrer. Voyez Etrope. (Z)

ERTZGEBURGE, (Géog. mod.) nom d’un des cercles de l’électorat de Saxe.

ERUCAGO, s. f. (Hit. nat. Bot.) genre de plantes à fleurs en croix. Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit qui ressemble à une petite massue à quatre faces, dont les arrêtes sont relevées en forme de crêtes. Ce fruit est partagé en trois loges, & renferme des semences qui sont arrondies, pour l’ordinaire, & qui ont un petit bec. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Erucago. (Matiere medicale.) Lémery dit que l’erucago segetum, sinapi echinatum, J. B. est incisive, atténuante, propre pour raréfier la pituite du cerveau, & pour faire éternuer. On lui attribue une qualité anti-scorbutique, comme à la vraie roquette, dont elle a les principes. Chambers.

ERUCIR, (Venerie.) Il se dit d’un cerf, quand il prend une branche dans sa gueule, & la suce pour en tirer le suc.

ERUDIT, adj. m. (Littérature.) On appelle de la sorte celui qui a de l’érudition (voyez ) ; ainsi on peut dire que Saumaise étoit un homme très-érudit. Erudit se prend aussi substantivement ; on dit par ellipse, un érudit, pour un homme érudit : l’ellipse a toûjours lieu dans les adjectifs pris substantivement. Voyez Ellipse, Adjectif, Substantif, &c.

Les mots érudit & docte sont bornés à désigner les hommes profonds dans l’érudition ; savant s’applique également aux hommes versés dans les matieres