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la largeur de ses branches, ainsi que de sa voûte, occupe une grande partie du dessous du pié.

Fer mi-couvert. Le fer mi-couvert est celui dont une seule des branches est plus large qu’à l’ordinaire.

Fer à l’angloise. On appelle fer à l’angloise, un fer absolument plat. Le champ en est tellement étroit, qu’il anticipe à peine sur la sole ; ses branches perdent de plus en plus de leur largeur, ainsi que de leur épaisseur, jusqu’aux éponges qui se terminent presque en pointe. Il n’y a que six étampures.

Autre espece de fer à l’angloise. Quelques-uns ont encore nommé ainsi un fer dont les branches augmentent intérieurement de largeur entre l’éponge & leur naissance. L’étampure n’en est point quarrée & séparée ; elle est pour chaque branche une rainure au fond de laquelle sont percés quatre trous : les têtes des clous dont on se sert alors ne se noyent dans cette rainure, que parce qu’elles ne débordent les lames que latéralement. Cette maniere d’étampure affoiblit le fer plus que l’étampure ordinaire, dont les interstices tiennent liées les rives que desunit la rainure.

Fer à pantoufle. Ce fer ne differe d’un fer ordinaire, qu’en ce que son épaisseur intérieure augmente uniformément depuis la voûte jusqu’aux éponges ; ensorte que le dessus de chaque branche présente un glacis incliné de dedans en-dehors, commençant à rien au milieu de cette même branche, & augmentant insensiblement jusqu’aux éponges.

Fer demi-pantoufle. Ce fer est proprement un fer ordinaire dont on a simplement tordu les branches, afin que la face supérieure imite le glacis des fers à pantoufle. Le point d’appui du pié sur ce fer est fixé à l’intérieur des branches, mais l’extérieur seul est chargé de tout le fardeau du corps ; de maniere que le fer peut plier, porter, ou entrer dans les talons, & rendre l’animal boiteux ; d’où l’on doit juger de la nécessité de n’en faire aucun usage dans la pratique.

Fer à lunette. Le fer à lunette est celui dont on a supprimé les éponges & une partie des branches.

Fer à demi-lunette. Dans celui-ci il n’est qu’une éponge, & une partie d’une seule des branches qui ayent été coupées.

Fer voûté. Le fer voûté est un fer plus couvert qu’à l’ordinaire, & dont la rive intérieure plus épaisse que l’extérieure, doit chercher la sole & la contraindre legerement. Nombre de maréchaux observent très-mal à-propos le contraire.

Fer geneté. On appelle ainsi celui dont les éponges sont courbées sur plat en contre-haut.

Fer à crampon On ajoûte quelquefois au fer ordinaire un ou deux, & même en quelque pays jusqu’à trois crampons. Le crampon est une sorte de crochet formé par le retour d’équerre en-dessous de l’extrémité prolongée, élargie, & fortifiée de l’éponge. Le fer à crampon est celui qui a un crampon placé à l’extrémité de la branche extérieure. On dit fer à deux crampons, si les branches portent chacune le leur ; & à trois crampons, si, outre ces deux premiers, il en part un de la pince en contre-bas.

Fer à pinçon. On tire dans de certains cas de la rive supérieure de la pince une petite griffe, que l’on rabat sur la pince du pié : c’est cette griffe que l’on appelle pinçon.

Fer à tous piés. Il en est de plusieurs sortes.

1°. Le fer à tous piés simple n’est différent d’un fer ordinaire, qu’en ce que ses deux branches sont plus larges, & qu’elles sont percées sur deux rangs d’étampures distribuées tout autour du fer. Pour que les trous percés sur ces deux rangs près l’un de l’autre, n’affoiblissent point le fer, le rang extérieur n’en contient que huit, & le rang intérieur sept, & chaque étampure d’un rang répond à l’espace qui sépare celles de l’autre.

2°. Le brisé a un seul rang. Les branches en sont réunies à la voûte par entaille, & sont mobiles sur un clou rond rivé dessus & dessous.

3°. Le brisé à deux rangs. Il est semblable à ce dernier par la brisure, & au premier par l’étampure.

4°. Le fer à tous piés sans étampures. Il est brisé en voûte comme les précédens ; & le long de sa rive extérieure s’éleve une espece de sertissure tirée de la piece, qui reçoit l’extrémité de l’ongle comme celle d’un chaton reçoit le biseau de la pierre dont il est la monture. L’une & l’autre éponge est terminée en empatement vertical, lequel est percé pour recevoir une aiguille à tête refendue, dont le bout est taillé en vis. Cette aiguille enfile librement ces empatemens, & reçoit en-dehors un écrou, au moyen duquel on serre le fer jusqu’à ce qu’il tienne fermement au pié. On peut avec le brochoir incliner plus ou moins la sertissure pour l’ajuster au sabot.

5°. Le fer à double brisure. Ses branches sont brisées comme la voûte de ces derniers, & leurs parties mobiles sont taillées sur champ & en-dedans de plusieurs crans, depuis le clou jusqu’aux éponges ; elles sont percées de trois étampures, dont deux sont au long de la rive extérieure, & la troisieme en-dedans & vis-à-vis l’espace qui les sépare. Un petit étrésillon de fer dont les bouts fourchus entrent & s’engagent dans les crans des branches mobiles, entr’ouvre de plus en plus le vuide du fer, à mesure qu’on l’engage dans les crans les plus éloignés des brisures : aussi ce fer est-il d’une grande ressource pour ouvrir les talons.

Fer à patin. Il en est aussi de plusieurs sortes.

La premiere espece présente un fer à trois crampons ; celui de la pince étant plus long que les autres. Comme ce fer n’est point destiné à un cheval qui doit cheminer, on se contente ordinairement de prolonger les éponges, & d’en enrouler les extrémités pour former les crampons de derriere, & l’on soude sur plat à la voûte une bande, qu’on enroule aussi en forme d’anneau jetté en-avant.

La seconde offre encore un fer ordinaire, sous lequel on soude quatre tiges, une à chaque éponge, & une à la naissance de chaque-branche : ces tiges sont égales & tirées des quatre angles d’une petite platine de fer quarré long, dont l’assiette est parallele à celle du fer à deux pouces de distance plus ou moins, & répond à la direction de l’appui du pié.

La troisieme enfin est un fer ordinaire de la pince, duquel on a tiré une lame de cinq ou six pouces de longueur, prolongée sur plat dans un plan parallele à celui de l’assiette du fer, & suivant sa ligne de foi. Cette lame est quelquefois terminée par un petit enroulement en-dessous.

Fer à la turque. Nous en connoissons aussi plusieurs especes.

Nous nommons ainsi 1°. un fer dont la branche intérieure dénuée d’étampure depuis la voute, augmente uniformément d’épaisseur en-dessous jusqu’à son extrémité, où elle se trouve portée jusqu’à environ neuf ou dix lignes, diminuant en même tems de largeur jusqu’au point d’en avoir à peine une ligne à l’éponge.

2°. Un autre fer sous le milieu de la branche intérieure, duquel s’éleve dans la longueur d’environ un pouce une sorte de bouton tiré de la piece, lequel n’en excede pas la largeur, & qui saillant de trois ou quatre lignes, est bombé seulement dans le sens de sa longueur. Sa largeur est partagée en deux éminences longitudinales par une cannelure peu profonde ; il n’est aucune étampure dans toute l’étendue de ce bouton, mais il en est une qui est portée en-arriere entre ce bouton & l’éponge.

3°. Il en est un troisieme dont il est rare que nous fassions usage. Ce fer n’est autre chose qu’une platine