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contournée pour le pié de l’animal, & percée dans son milieu d’un trou fort petit, eu égard au vuide des fers ordinaires.

Fer prolongé en pince. Nous ajoûtons aux piés des chevaux rampins un fer dont la pince déborde d’un pouce, plus ou moins, celle du sabot. Cet excédent est relevé en bateau par une courbure plus ou moins sensible.

Fers à mulet. Ces fers ne different de ceux qui sont destinés aux chevaux, qu’autant que la structure & la forme du pié de cet animal different de celles du pié du cheval. Le vuide en est moins large pour l’ordinaire ; les branches en sont plus longues, & débordent communément le sabot, &c.

On doit adapter souvent aux piés des mulets des fers de chevaux. Voyez Ferrure. Ceux qui sont dans la pratique particuliere à ces animaux, sont la planche & la florentine.

La planche est une large platine de figure à-peu-près ovalaire, ouverte d’un trou de la même forme, relatif aux proportions de la solle. La partie de cette platine qui fait office de la branche intérieure du fer ordinaire, n’est large qu’autant qu’il le faut pour saillir de quelques lignes hors du quartier. Celle qui recouvre & défend le talon est un peu plus large & déborde à proportion. La portion qui tient lieu de la branche extérieure, a encore plus de largeur ; son bord extérieur est relevé d’environ trois ou quatre lignes, par une courbure très-précipitée, dont la naissance n’est éloignée de la rive que d’environ quatre lignes. Cette courbure regne depuis le talon jusqu’à la pointe du fer. La partie antérieure qui s’étend au-delà de la pince d’environ trois pouces, est elle-même relevée en bateau par une courbure fort précipitée, qui commence dès le dessous de la pince de l’animal. Les étampures sont semblables à celle de fers ordinaires de derriere. Outre ces étampures, on perce encore deux trous plus larges, un de chaque côté de la pince & hors de son assiette, pour recevoir de forts clous à glace quand le cas le requiert.

Fer à la florentine. Ce fer est proprement une planche dont l’ouverture est telle, qu’elle le divise en deux branches, comme les fers ordinaires. L’extrémité des éponges en est legerement relevée : on y perce également des trous en pince pour les clous à glace. La bordure de ceux qu’on destine aux piés de derriere n’est pas relevée, & la courbure de la partie antérieure n’est point aussi précipitée. Les éponges prolongées à dessein sont rejettées en-dessous, & tordues de dehors en-dedans pour former des crampons, tels que ceux que l’on nomme à oreille de lievre ou de chat. Voyez Forger. Outre les deux trous percés pour les clous à glace, on en perce un troisieme, environ au milieu de la portion antérieure & relevée de ce fer pour le même usage. (e)

Fer à Lampas, (Maréchall.) tige de fer dont une extrémité portée par son applatissement à une largeur de cinq ou six lignes environ, est relevée pour former une sorte de crochet tranchant, & en sens croisé à la longueur de la tige. Voyez Feve. (e)

Fers a Cahiers, en terme d’Aiguilletier, sont des fers attachés au bout d’un petit ruban de fil, à l’usage des gens de pratique.

* Fers (ardoisieres), ce sont des instrumens qui servent dans les mines d’ardoise à en détacher des morceaux ; il y en a de grands & de moyens, Voyez ce que nous en avons dit à l’article Ardoise.

Fer a forger ou Fer a creuser, parmi les Batteurs d’or & autres ouvriers ; c’est une lame de fer courbée, assez semblable à un fer à cheval, que l’on met devant le creuset pour ralentir & modérer la chaleur, & rendre l’action du feu sur le creuset toûjours égale.

Fer a repasser, est un outil dont se servent les

Blanchisseuses & autres ouvrieres, pour unir la surface du linge, des dentelles & des étoffes, & leur donner de la consistance au sortir du blanchissage. Le fer à repasser est quarré par le bas, & rond par la tête ; sa longueur est double de sa largeur : son épaisseur est ordinairement de quatre lignes, suivant la grandeur des fers : sa face doit être polie. A la partie opposée à cette face, est une poignée aussi de fer, & soudée sur ledit fer. Il y a des fers à repasser pour les Chapeliers ; ils ne different des précédens, qu’en ce qu’ils ont un pouce d’épaisseur, & sont presqu’aussi larges que longs, mais toûjours ronds par la tête. Pour faire un fer à repasser, le taillandier prend une barre de fer plat, qu’il courbe pour en former la table du fer à repasser, comme on le voit dans nos Planches. Cela fait, il coupe les angles du côté de la tête, il les arrondit ensuite ; il forge la poignée, il l’enleve & la tourne. Cette poignée est creuse, afin qu’elle ne prenne point trop de chaleur ; cela fait, il tourne les piés de la poignée. Cette partie est ordinairement de la longueur de la table du fer, & soudée dessus au milieu de la tête & du pié. On a représenté dans la Planche, un taillandier qui tient avec des tenailles un fer à repasser, pour le dresser sur une meule d’acier. Cette façon de dresser n’est pas usitée de tous les ouvriers : il y en a qui dressent les fers à la lime, & les finissent sur la meule de grès ; d’autres les finissent tout à la lime.

On voit ailleurs un autre compagnon qui polit un fer à repasser avec une arbalête. Pour appuyer plus fort l’arbalête contre le fer, on s’est servi d’un bâton d’épine ou d’érable, courbé en arc, comme à la manufacture des glaces. On appelle ce bâton ainsi courbé, fleche. Il y a des fers à repasser pointus.

Le fer à repasser en cage, est une espece de fer rond ou pointu, composé de la semelle sur laquelle est montée une cloison, comme la cloison d’une serrure, avec une couverture à charniere montée sur la cloison, & une poignée fixée sur la couverture. Au lieu de faire chauffer ce fer devant le feu, on met dans la cavité de ce fer un morceau de fer chaud. Voyez dans nos Planches de Taillanderie ce fer, son ouverture, sa semelle, sa cloison montée sur la semelle, la couverture garnie de sa poignée & charniere.

Fer a rouler, terme de Boutonnier, c’est une espece de poinçon long de trois pouces & demi ou quatre pouces, qui se termine en vis par la pointe. On se sert de cet instrument pour assujettir les moules, lorsqu’on veut travailler les boutons à l’aiguille. Pour cet effet on enfonce la pointe ou vis du poinçon dans le trou où le moule est percé au centre. Voyez la figure K, Pl. I. M représente le même fer à rouler, sur lequel est monté un moule de bouton. Les figures 1. & 2. de la vignette travaillent avec cet instrument, qui sert à tenir les moules de boutons pour les revêtir de soie ou de trait d’or & d’argent.

Fers, outils de Cartiers ; ce sont des especes de poinçons ou emporte-pieces, au bout desquels sont gravées les marques distinctives des cartes, comme le carreau, le cœur, le pique & le trefle. Ces fers, qui sont coupans par en bas, servent à marquer sur les patrons, les endroits où doivent être empreintes ces marques différentes. Voyez Emporte-piece.

Fer a souder, (Chauderonniers, Ferblantiers, & autres ouvriers.) Ils en ont de deux sortes, les uns pour l’étain, & les autres pour le cuivre : ces derniers sont de cuivre, & les autres de fer. Des uns & des autres il y en a de ronds & de quarrés : ceux-ci sont pour souder dans le milieu de la piece. Il y en a aussi de plats, pour souder dans la quarre des chauderons & autres ouvrages de cuivre. Ils sont presque tous sans manche de bois ; mais au lieu de moufflettes on les tient par une longue queue de fer. Leur longueur est depuis 12 jusqu’à 18 à 20 pouces. Le