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les verra se succéder assez rapidement & courir l’un après l’autre comme trois tourbillons enflammés.

Les jets dont on garnit les soleils tournans doivent être chargés en massif sur une pointe de culot & engorgés.

Un soleil à cinq reprises se garnit ordinairement de jets chargés pour la premiere reprise en feu chinois blanc, la deuxieme en feu commun, la troisieme en feu blanc, la quatrieme en feu nouveau, &

la cinquieme en feu chinois rouge ; & pour faire une plus grande variété, on peut charger chaque jet, moitié d’un feu & moitié d’un autre. La force de la composition devant toûjours être proportionnée à la grosseur des jets, comme leur grosseur doit l’être à la grandeur de la roue qu’il s’agit de faire tourner, on diminuera ou l’on augmentera la force des compositions ci-après, à-proportion que les jets seront plus ou moins gros.
Compositions dont on chargera les jets de dix lignes de diametre intérieur pour soleils tournans

Matieres. Feu Chinois
blanc.
Feu Comun. Feu Blanc. Feu Nouveau. Feu Chinois
rouge.






liv. onc. gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr. liv. onc. gr.
Salpetre 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0
Poussier 1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0
Soufre 0 8 0 0 0 0 0 8 0 0 0 0 0 4 0
Charbon 0 0 0 0 4 4 0 0 0 0 4 0 0 4 0
Sable des 2e & 3e ordres. 0 14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 14 0


Cet article est tiré du manuel de l’artificier.

GIRASOL, s. m. (Lapid.) pierre à demi-transparente, d’un blanc laiteux mêlé de bleu & de jaune. On la met au rang des pierres précieuses, & on croit qu’elle est de la même pâte que l’opale, quoiqu’elle n’ait pas les brillantes couleurs de cette belle pierre. Voyez Opale. En effet j’ai observé dans un morceau de mine d’opale, qui est au cabinet du roi, quelques parties très-ressemblantes au girasol, placées près des parties d’opale. Cependant on prétend aussi que le vrai girasol est plus dur que l’opale, & d’une pâte plus pure que celle de l’opale qui n’a pas de belles ceuleurs, & que l’on appelle fausse opale. Je ne doute pas qu’il n’y ait des girasols plus ou moins durs & plus ou moins nets ; mais il me paroît que l’on peut donner ce nom à toutes pierres vitrifiables demi-transparentes, de belle pâte, & de couleur mêlée de blanc laiteux & de jaune ; lorsqu’elles sont taillées en globe ou en demi-globe, on y voit un point brillant qui change de place, quand on change la position de la pierre ; c’est pourquoi les Italiens leur ont donné le nom de girasol. Ainsi la fausse opale, c’est-à-dire l’opale qui n’a que des teintes de bleu & de jaune, peut être nommée girasol, & la calcédoine pourroit aussi être prise pour un girasol, lorsqu’elle est nette & teinte de bleu ou de jaune, car elle a tous les caracteres du girasol. Voy. Calcédoine. (I)

GIRAUMON, s. m. (Hist. nat. Bot. exotiq.) fruit d’un très-grand usage dans les pays chauds de l’Amérique ; il est communément plus gros qu’un melon ; sa couleur extérieure est verte, mouchetée inégalement, d’un verd beaucoup plus pâle. La chair de ce fruit est jaune, renfermant intérieurement des semences plates, & semblables à celles de la citrouille.

Il y a des giraumons qui sentent un peu le musc, & qui pour cela n’en sont pas moins bons. Les uns & les autres ne different pas beaucoup de la citrouille, si ce n’est que leur chair est plus ferme & d’un goût plus relevé ; on en mange dans la soupe avec du lait, ou bien fricassé avec du beurre.

La tige qui produit le giraumon est verte, rude au toucher, ainsi que les feuilles qui sont presque aussi larges qu’une assiette, le tout rempant contre terre comme les melons & les citrouilles : ainsi le dictionnaire de Trévoux se trompe en appellant arbre cette plante rampante. Article de M. le Romain.

GIREFT, (Géog.) ville de Perse dans le Kerman dont elle est la capitale. Son commerce consiste en froment & en dattes. Son terroir est fertile en palmiers, en citronniers, & en orangers. Les tables arabes qui la nomment Jirost, lui donnent 93 degrés de longitude, & 27 degrés 30 min. de latitude. Tavernier me paroît fort se tromper, en mettant la position de Gireft à 73 degrés 40 min. de longitude, & à 31 degrés 10 min. de latitude. (D. J.)

* GIRELLE, s. f. (Potier-de-terre.) la partie de l’arbre du tour des Potiers, sur laquelle ils placent la motte de terre dont ils se proposent de figurer un vase, ou quelqu’autre vaisseau.

GIRGE, Girgio, Girgium, (Géog.) ville considérable d’Afrique, capitale de la haute Egypte, proche le Nil, à dix lieues au-dessus de Said. Elle a sept grandes mosquées qui ont des minarets, huit grands basards couverts, & peut-être vingt mille habitans. On y vit pour rien ; son principal commerce consiste en blé, lentilles, feves, toiles & laines. Longit. 49. 50. lat. 25. 5. (D. J.)

GIRGITE, (Hist. nat.) nom donné par quelques chimistes à une espece de pierres blanches qui se trouvent dans des rivieres, dont on fait un ciment très-fort. On dit que ces pierres sont spathiques, & ont été arrondies par le mouvement des eaux. Voyez le supplément du dictionnaire de Chambers.

GIRIB, s. m. (Commerce.) c’est la seule mesure géométrique des Perses : elle contient mille soixante & six gnezes, ou aulnes persannes quarrées, à prendre la gneze à trente-cinq pouces de long mesure de Paris, ou pour l’évaluer plus exactement, à deux piés dix pouces onze lignes. Le girib ne sert qu’à mesurer les terres. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

GIRO ou AGITO, s. m. (Comm.) poids dont on se sert dans le royaume de Pégu. Le giro pese vingt-cinq teccalis, dont les cents font quarante onces de Venise. Voyez Agito. Dict. de Comm. & de Trév.

GIROFLE, (Clou de) Botaniq. exotiq. Chimie & Commerce ; fruit aromatique d’une nature toute extraordinaire, qui croît aux îles Moluques ; ces îles fameuses par leurs diverses révolutions, & plus encore pour produire seules dans le monde ce thrésor singulier de luxe, source d’un commerce étonnant.

Noms de l’arbre qui porte le girofle. L’arbre qui porte le clou de girofle, ou simplement le girofle, s’appelle en françois giroflier des Moluques, & par nos bota-