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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/769

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GLUAUX, s. m. pl. (Chasse.) ce sont des ramilles enduites de glu, & dont on se sert pour attraper les petits oiseaux, soit à l’abreuvoir en les fichant en terre à l’ombre, soit en garnissant un arbre de ces gluaux.

GLUCKSBOURG, Glucksburgum, (Géog.) petite ville de Danemark avec un fort dans le duché de Sleswick. Elle appartient aux ducs d’Holstein-Glucksbourg, & est le chef-lieu d’un bailliage du même nom dans le petit pays d’Angeln. Long. 27. 29. latit. 54. 38. (D. J.)

GLUCKSTADT, Gluckstadium, (Géog.) ville moderne d’Allemagne dans le cercle de la basse Saxe, au duc de Holstein, avec une forteresse batie par Christian IV. de même que la ville en 1620. Elle est sujette au roi de Danemark, & est située sur l’Elbe à 87 lieues N. O. de Hambourg, 10 de Kiel, 12 de Lubek N. E. 20 de Bresme. Voyez Hermanides, Daniæ descript. long. 42. 45. lat. 53. 52. (D. J.)

GLUTEN, (Hist. nat. Minéralogie.) mot latin adopté par les naturalistes pour désigner la matiere qui sert à lier les parties terreuses dont une pierre ou roche est composée, ou à joindre ensemble différentes pierres détachées pour ne faire plus qu’une seule masse. On sait que les pierres ne different des terres que par la consistence & la dureté ; c’est au gluten ou à une espece de matiere colante qu’elles sont redevables de ces qualités. Il est très-difficile de déterminer en quoi cette matiere consiste, & à quel point elle est variée ; il n’y a que le tems & les expériences qui puissent nous donner là-dessus les lumieres dont nous manquons ; peut-être trouvera-t-on quelque jour des raisons pour croire que le gluten seul constitue les différences que l’on remarque entre les différentes especes de pierres, & il pourroit bien se faire que la matiere qui leur sert de base fût constamment la même. Un des meilleurs moyens pour connoître la nature du gluten, ou du lien qui sert à joindre les particules qui composent une pierre, seroit d’examiner les eaux que l’on trouve dans les grottes & cavités de la terre ; ces eaux se filtrent perpétuellement au-travers des roches dans lesquelles ces cavités se rencontrent, & les remplissent peu-à-peu, ou bien elles y forment des stalactites, des concrétions, des incrustations & des crystallisations. Voyez l’article Grotte. Joignez à cela que toutes les eaux examinées avec attention donnent toûjours par l’évaporation un dépôt plus ou moins considérable de terre atténuée, qu’elles ont charriée avec elles après les avoir mises en dissolution. Si ces eaux sont chargées de parties salines, comme d’acide vitriolique, d’acide marin, &c. ou de quelques autres principes du regne minéral, on sent qu’elles sont en état de former une infinité de combinaisons différentes, d’agir diversement sur les substances par où elles passent ; & ces unions qui peuvent se faire dans ces eaux elles-mêmes doivent nécessairement donner des produits différens, & faire des glutens de différente nature. Voyez l’art. Crystallisation, Crystal, Pierres, Grotte, &c. Guhr, &c. (—)

GLYCONIEN ou GLYCONIQUE, adj. (Littér.) terme de poësie greque & latine. Un vers glyconien, selon quelques-uns, est composé de deux piés & d’une syllabe ; c’est le sentiment de Scaliger qui dit que le vers glyconien a été appellé euripidien. Voy. Vers.

D’autres disent que le vers glyconien est composé de trois piés, qui sont un spondée & deux dactyles, ou bien un spondée, un choriambe & un pyrrique : ce sentiment est le plus suivi. Ce vers, Sic te diva potens cypri est un vers glyconique. Chambers. (G)

GLYPTOGRAPHIE, s. f. (Antiquités.) La Glyptographie est la science des gravures en creux & en relief, sur des cornalines, jaspes, agathes, agathes-

onyx, lapis, améthistes, opales, sardoines, hyacinthes, chrysolithes, topases, & autres pierres précieuses qui étoient employées par les anciens pour des bagues, des cachets, des vases & autres ornemens. Ce terme est composé des deux mots grecs, γλυφὴ, gravure, & γραφὴ, description. Voyez les détails à Gravure en creux, Gravure en relief, &. Voyez aussi Graveur en pierres fines (D. J.)
GN

GNAPHALIUM, s. m. patte de lion ; (Jardinage.) il y en a de trois sortes, gnaphalium maritimum, gnaphalium filago, & gnaphalium alpinum ou teontopodium, en françois patte de lion ; nous ne décrirons ici que le dernier, on le trouve sur les Alpes ; ses feuilles sont oblongues & cotoneuses ; sa tige a quatre pouces de haut, portant à son sommet plusieurs fleurs blanches & jaunes disposées en roses, d’où sortent quelques fruits blancs qui renferment des graines menues & aigrelettes : on le cultive dans les jardins d’Angleterre.

Gnaphalium, (Mat. medic.) Comme on employe en Medecine sous le même nom de gnaphalium deux plantes de différent genre, savoir le pié de chat, & l’herbe à coton, voyez les Herbes à coton, & Pied de chat. (D. J.)

GNAPHALODES, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs fleurons stériles ; les embryons qui formoient le calice de sa fleur deviennent un fruit qui est surmonté d’une crête, & qui renferme une semence ordinairement oblongue. Tournef. inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

GNATIA, Gnatia ou Egnatia, (Géog. anc.) étoit une ville des Salentins ; on l’appelle aujourd’hui la Terre d’Anazzo ; elle est à quarante milles de Bari, & sur la même côte. Cette ville n’avoit que des eaux salées, & ses habitans étoient fort superstitieux. Ils montroient aux étrangers un prétendu miracle (car tout le monde en a fait) ; ils mettoient, dit Pline, liv. I. chap. cvij. sur le seuil de leur temple des grains d’encens ou quelques morceaux de bois, & on les voyoit consumer sans qu’on eût approché le moindre feu. Horace se moque de cette fourberie dont on le régala dans son voyage de Brindes ; voici ses propres paroles :

Dehinc Gnatia lymphis
Iratis extructa, dedit risusque, jocosque
Dum flammâ sine, thura liquescere limine sacro,
Persuadere cupit ; credat judœus Apella.

Sat. v. liv. I.

« Ce sot peuple de Gnatia nous apprêta fort à rire ; il nous débitoit sérieusement, & de maniere à vouloir nous persuader, que l’encens posé sur une pierre sacrée à l’entrée de leur temple, se fond & se consume de lui-même sans feu ; cela seroit bon à dire au juif Apella. » (D. J.)

GNESNE, Gnesna, (Géog.) anciennement Limiosaleum, capitale de la grande Pologne, au palatinat de Calish, avec un archevêché dont l’archevêque est primat de Pologne, légat né du pape, premier prince & viceroi durant l’interregne. C’est la premiere ville bâtie en Pologne, & fondée par Lechus qui y fit sa résidence, aussi-bien qu’un grand nombre de ses successeurs. Elle étoit autrefois bien plus considérable qu’elle n’est aujourd’hui. Les chevaliers de l’ordre de Prusse la prirent & la ravagerent en 1331, & le feu la consuma en 1613. Elle est à quatre lieues nord-oüest de Breslaw, 48 sud-est de Dantzick, 50 nord-oüest de Cracovie. Long. 35. 55. latit. 52. 28. (D. J.)

GNIDE, Cnidus, (Géog. anc.) c’étoit anciennement une ville considérable de la Doride, contrée