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lice écailleux qui n’est ni doré, ni luisant : cet embryon se change en une semence garnie d’une aigrette. (D. J.)

Herbe cachée, voyez Clandestine.

Herbe aux Chats, (Botan.) cataria, genre de plante à fleur monopétale labiée ; la levre supérieure est relevée, arrondie & découpée en deux pieces ; la levre inférieure est découpée en trois pieces, celle du milieu est creusée en forme de cuiller, les deux autres bordent l’ouverture de la fleur ; il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences arrondies & renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Boerhaave compte sept especes de cataire, dont la principale est nommée par les Botanistes cataria major vulgaris, ou menta cataria.

Sa racine est blanche, ligneuse, divisée en plusieurs branches ; elle pousse une tige qui s’éleve à la hauteur de trois piés & plus, quarrée, velue, rameuse, rougeâtre en bas près de la terre, du reste blanchâtre, & produisant des rameaux opposés deux à deux ; ses feuilles sont semblables à celles de la grande ortie, dentelées en leurs bords, pointues, lanugineuses, blanchâtres, attachées à de longues queues, d’une odeur de menthe, forte, d’un goût âcre & brûlant.

Ses fleurs naissent aux sommités des branches, ordinairement pressées, formées en gueule, purpurines ou blanchâtres, disposées en maniere d’épics ; chacune de ces fleurs est un tuyau découpé par le haut en deux levres, & soutenu par un calice fait en cornet, & à cinq pointes, dans lequel les semences sont renfermées ; elles sont ovales, au nombre de quatre, qui succedent à la fleur quand elle est tombée.

Cette plante croît dans les jardins le long des sentiers, parmi les haies, sur le bord des levées & des fossés, dans les endroits humides : elle fleurit en été, a une odeur forte qui tient de la menthe & du pouliot. On l’appelle herbe aux chats, parce que ces animaux l’aiment beaucoup, sur-tout quand elle est un peu fannée : elle est aromatique, âcre, amere, & ne rougit point le papier bleu, ce qui fait voir qu’elle contient un sel volatil, aromatique, huileux, dans lequel la partie urineuse domine de même que dans le sel volatil huileux artificiel. (D. J.)

Herbe aux Chats, (Mat. med.) on emploie fort rarement cette plante dans les prescriptions magistrales ; on pourroit y avoir recours cependant comme aux autres plantes emménagogues & hystériques, auxquelles elle est très-analogue : elle entre dans les compositions suivantes de la Pharmacopée de Paris, savoir l’eau générale, l’eau hystérique, les trochisques hystériques, le syrop d’armoise, & la poudre d’acier. (b)

Herbe de Saint-Christophe, christophoriana, (Bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond ; il sort du milieu de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit mou ou une baie en forme d’œuf remplie de semences qui tiennent ordinairement les unes aux autres, & qui forment deux files. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Boerhaave en nomme quatre especes étrangeres ; il doit nous suffire de parler de la christophoriane commune, appellée par Tournefort, christophoriana nostras, racemosa & ramosa.

Elle pousse des tiges à la hauteur d’un ou deux piés, menues, tendres, rameuses ; ses feuilles

sont assez grandes, divisées en plusieurs parties, oblongues, pointues, dentelées en leurs bords, de couleur verte-blanchâtre : ses fleurs naissent aux sommités, formées en grapes ou épics, composées chacune de cinq pétales blancs, disposés en rose. Quand cette fleur est passée, il lui succede une baie molle, ovale, peu charnue, laquelle noircit comme le raisin en meurissant. Elle renferme deux rangées de semences plates, posées les unes sur les autres. La racine de cette christophoriane est assez grosse, garnie de quelques fibres, noire en-dehors, jaune ou de couleur de buis en-dedans.

Il faut prendre garde d’user de cette plante intérieurement ; car elle est un poison semblable à celui de l’aconit ordinaire. Elle vient plus haut dans les vallons que dans les montagnes, & cependant elle se plaît sur leur sommet, au rapport de Simler ; c’est pour cela que M. de la Mothe le Vayer, domicilié à la cour, disoit joliment de lui : « Je ressemble ici à la christophoriane, qui se tient d’autant plus petite, qu’elle se trouve dans un lieu plus élevé ». (D. J.)

Herbe à coton, (Mat. med.) l’herbe à coton est rarement d’usage, ou plutôt elle est absolument inusitée ; elle est appellée dans les livres vulnéraire & astringente. (b)

Herbe aux cuillers, cochlearia, (Bot.) genre de plante à fleur composée de quatre pétales disposés en croix ; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit presque rond, divisé en deux loges par une cloison qui porte deux coques ou panneaux ; il se trouve dans chaque loge des semences presque rondes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe à l’Epervier, hieraceum, (Botan.) genre de plante à fleur composée de plusieurs demi-fleurons portés sur un embryon & soutenus par un calice : les embryons deviennent des fruits garnis d’aigrette & ramassés en bouquet. Ajoutez à ces caracteres que les tiges sont fortes & branchues, ce qui fait distinguer l’herbe à l’épervier du scorsonere, de la dent-du-lion, &c. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe a éternuer, ptarmica, (Bot.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de fleurons, & la couronne de demi-fleurons, portés sur des embryons, & soutenus par un calice écailleux ; les embryons deviennent dans la suite de petites semences. Ajoutez à ces caracteres que les feuilles sont dentelées ou découpées profondément & différemment des feuilles du mille-feuille. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe a éternuer, (Mat. méd.) cette plante a tiré son nom de la propriété sternutatoire qu’elle possede. Nous n’en faisons presque point d’usage, parce que nous avons des sternutatoires plus sûrs.

Herbe aux hémorrhoïdes, (Bot.) Voyez Scrophulaire (petite.)

Herbe au lait, glaux, (Bot.) genre de plante à fleur monopétale, faite en forme de cloche, quelquefois ouverte, quelquefois fermée, & toujours découpée ; il sort du milieu de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit ou une coque ordinairement sphérique ; elle s’ouvre par la pointe, & elle renferme de petites semences attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux mites, blattaria (Bot.) Les plantes de ce genre ne different du bouillon blanc qu’en ce que leur fruit est plus arrondi. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L’espece la plus commune nommée par Tournefort, & autres Botanistes, blattaria lutea, folio longo laciniato, a quelque rapport avec le bouillon blanc ; mais ses feuilles sont plus petites, plus étroi-