donne Boerrhaave, de ces sortes de maladies, dans le Commentaire de ses Institutions. Pathol. §. 738.
Toutes sortes de maladies ne sont pas susceptibles de devenir héréditaires : selon Neuter, ce sont principalement celles qui ont rapport à la pléthore, aux congestions, aux dispositions hémorrhagiques, telles que l’apoplexie, les hémorrhagies de différens âges. Voyez Hémorrhoides & les maladies qui ont été mentionnées ci-devant.
Il n’est pas facile de déterminer en quoi consiste la disposition aux maladies héréditaires ; mais on peut dire en général qu’elle paroît dépendre d’une sorte de rapport entre les enfans & les peres, dans le système des solides, dans leur degre habituel d’action sur les fluides (vis vitæ) : d’où, comme en résulte vraissemblablement une ressemblance de figure, de caractere, suit aussi celle du tempérament, de la complexion. Voyez Génération. En effet on observe que les enfans qui sont le plus ressemblans à leurs auteurs, sont aussi, tout étant égal, le plus sujets aux maladies héréditaires, s’il y en a dans la famille. Voila ce semble, ce qu’on peut dire de plus raisonnable sur ce sujet, qui de sa nature n’est pas susceptible d’être approfondi.
Mais pour un plus grand détail sur tout ce qui regarde les maladies considérées comme héréditaires, on peut trouver beaucoup d’instruction dans le traité qu’a donné sur ce sujet Dermutius de Meara, intitulé Pathologia hereditaria, annexé à son examen de febribus : on peut aussi consulter fort utilement la dissertation de Zellerus de morbis hereditariis, & celle de Sthaal de hereditariâ dispositione ad varios affectus.
HÉRÉDITÉ, (Jurisprud.) signifie succession. Voyez Succession. (A)
Hérédité des offices est le droit que le pourvû a de transmettre son office à ses héritiers successeurs ou ayans cause. Anciennement les offices n’étoient que de simples commissions annales, & même révocables ad nutum ; depuis la vénalité des offices qui les a rendu permanens, chaque officier a toujours cherche les moyens de conserver son office après sa mort ; ce qui se pratiquoit d’abord seulement, en obtenant la survivance pour une autre personne. Des survivances particulieres, on passa aux survivances générales, lesquelles furent accordées par divers édits de 1568, 1574, 1576 & 1586. L’hérédité des offices fut inventée par Paulet, & admise par une déclaration du 12 Décembre 1604, en faveur des officiers de judicature & de finance, en payant par eux au commencement de chaque année, la soixantiéme partie de la finance de leur office, lequel droit a été nommé annuel ou paulette, du nom de celui qui en fut l’inventeur. Il y a eu depuis ce tems divers édits & déclarations, pour donner ou ôter l’hérédité à certains offices. Voyez Loyseau, des Offices, liv. II. ch. x. & les recueils d’Edits concernant l’annuel. (A)
Hérédité des rentes est le droit de transmettre à ses héritiers successeurs & ayans cause, certaines rentes qui ne sont ni viageres ni perpétuelles, étant destinées à être remboursées au bout d’un certain tems ; le roi a créé depuis quelque tems de ces rentes héréditaires sur les postes, & autres. (A)
HÉRÉENS Monts, (Géog. anc.) montagnes de Sicile nommées Ἥραια ὄρη, par Diodore de Sicile, qui en vante la beauté & la salubrité. Liv. IV. ch. xvj. pag. 283.
Cette chaîne de montagnes, suivant l’opinion la plus commune, s’étend dans la vallée de Démone ; on les appelle présentement monti Sori, & celle où la Chrysa prend sa source, se nomme monte Artesino.
La description que Diodore fait de ces montagnes est confirmée par Fazel ; ce sont, dit ce moderne,
Enfin les auteurs qui placent les monts Héréens aux environs de Syracuse, font Daphnis Syracusain. Il paroît assez que chacun souhaite que le pays de sa naissance lui soit commun avec celui du charmant poëte bucolique. (D. J.)
HÉRÉES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes en l’honneur de Junon, à Argos, à Samos, à Egine, en Elide & en plusieurs autres villes de la Grece ; vous en trouverez la description dans Potter, Archoeolog. græc. l. II. c. xx. t. 1. p. 397. Je ne dirai qu’un mot de la maniere dont on les célébroit à Argos.
Là après avoir immolé cent bœufs à la déesse, tous les jeunes gens du lieu se disputoient chaque année le prix proposé. Au-dessus du theatre il y avoit un quartier fort d’assiete, où l’on clouoit un bouclier de maniere qu’il étoit très-difficile à arracher ; celui qui y parvenoit ; recevoit pour le prix de sa victoire une couronne de myrthe, & un bouclier d’airain ; de-là vient que le lieu s’appelloit Aspis, c’est-à-dire le bouclier. Ce prix ne regardoit pas seulement la jeunesse d’Argos, les étrangers étoient aussi admis à y concourir, comme il paroit par l’Ode VII. des Olympioniques de Pindare, où Diagoras de l’île de Rhodes est loué d’avoir remporté le prix : « Le bouclier d’airain l’a connu », dit Pindare dans son style poétique.
Au reste ces fêtes sont nommées Hérées, du nom grec Ἥρη, Junon. (D. J.)
HEREFORD, (Géog.) considérable ville d’Angleterre, capitale de l’Herefordshire, avec un évêché suffragant de Cantorbery ; elle envoie deux députés au parlement, & est située sur la Wye, à sept lieues N. O. de Glocester, six S. O. de Worcester, treize N. O. de Bristol, 120 milles N. O. de Londres. On prétend qu’elle a été bâtie des ruines d’Ariconium, qui étoit à ce que l’on croit, au lieu où est aujourd’hui Wenchester. Long. 14. 55. lat. 52. 6. (D. J.)
HEREFORDSHIRE, (Géog.) province d’Angleterre, dans l’intérieur, vers le pays de Galles. Elle a environ 100 milles de tour, 660000 arpens & 15000 maisons. Elle abonde en blé, bois, laine, saumon & cidre : sa laine est la plus estimée d’Angleterre, de même que son cidre, qui se fait d’une pomme appellée redstreak, fort mauvaise à manger. C’est dans cette province qu’on trouve la fameuse colline ambulante, Marsley-Hill, ainsi nommée, parce qu’en 1574 au mois de Février, un tremblement de terre détacha 26 arpens de terrain qui changerent de place.
Stanley (Thomas) naquit dans cette province : ce gentilhomme Anglois est fort connu des savans par deux beaux ouvrages : le premier est sa traduction latine des tragédies d’Eschyle, avec un commentaire & des scholies ; elle parut à Londres en 1664 in-fol. Le second est son histoire de la philosophie, écrite en Anglois. Un savant d’Allemagne, M. Godefroy Oléarius, a publié à Leipsick en