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canaux demi-circulaires, & l’un des conduits du limaçon, on la nomme le vestibule : ces canaux demi circulaires sont au nombre de trois, le supérieur, l’inférieur, & le postérieur. Au bas de ces canaux est un canal partagé intérieurement en deux, qui tournant en spirale & toûjours en se retrécissant, fait environ deux tours & demi, & ressemble fort à un limaçon dont il a emprunté le nom. Voy. Oreille interne, & tous les mots écrits en lettres italiques.

Les autres organes des sens qui ont leur siége à la tête, sont placés dans la face : le premier & le plus important est l’œil qui est logé dans l’orbite, & couvert des paupieres : le front s’éleve au-dessus ; & dessous la peau qui le couvre, on voit la veine préparate vers le milieu, & les deux nerfs frontaux qui viennent de la premiere branche, ou branche orbitaire supérieure de la cinquieme paire. La racine du nez est au milieu des fibres musculaires qui viennent des frontaux, la couvrent : on a compté ces fibres au nombre des muscles du nez : les sourcils se présentent ici, & suivent dans leur contour le bord supérieur de l’orbite ; sous leur grosse extrémité ou tête est le muscle corrugateur, qui s’attache d’une part à l’apophyse orbitaire interne du frontal, & de l’autre au revers de la peau vers le milieu des sourcils qu’il abaisse. Sous la peau qui couvre & forme les paupieres est un muscle large, mince, dont les fibres disposées circulairement vont aboutir à un petit tendon placé à la partie intérieure des paupieres, il les rapproche, ferme l’œil, & s’appelle le muscle orbiculaire des paupieres : chacune de ces parties est bordée d’une rangée de poils appellés cils, qui sont soutenus par certains petits cartilages applatis (les torses), & dans le voisinage desquels on voit à la face interne les glandes ciliaires : les endroits où ces cartilages se rencontrent, se nomment les angles de l’œil ; l’un grand ou interne, c’est celui du côté du nez ; l’autre petit ou externe, c’est l’opposé. Au grand angle est la caroncule lacrymale ; c’est une petite glande grenue & rouge : près d’elle est le repli semi-lunaire de la conjonctive : dans le même lieu, le bord de chaque paupiere porte une petite éminence au sommet de laquelle est un petit trou, c’est le point lacrymal, qui mene à un petit canal membraneux, lequel s’avance vers le grand angle de l’œil ; on le nomme conduit lacrymal : celui de la paupiere supérieure venant à rencontrer le canal de l’inférieure s’unit à lui, & de cette réunion résulte le canal commun, qui est très-court & qui s’ouvre dans un sac placé au grand angle de l’œil, on le nomme sac lacrymal ; il est membraneux, d’une forme oblongue, & finit en-bas par un conduit membraneux, qui s’enfonce dans le canal nasal & décharge dans le nez l’humeur des larmes que les conduits lacrymaux ont apportée dans le sac : la paupiere supérieure a un muscle qui l’éleve, & qu’on nomme le releveur de la paupiere supérieure ; il vient du fond de l’orbite, & finit au cartilage de la paupiere : on trouve vers le petit angle en-haut dans un enfoncement creusé à la face interne de l’apophyse orbitaire externe, la glande qui fait la secrétion de l’humeur des larmes, on la nomme la glande lacrymale : de sa face concave partent douze ou quinze tuyaux excréteurs très-fins, qui percent la conjonctive & versent l’humeur sur l’œil, ce sont les vaisseaux hygrophthlamiques : la tunique qui revêt les paupieres en-dedans, se nomme conjonctive, elle se réfléchit sur la face antérieure du globe de l’œil, & la couvre jusqu’au bord de la cornée transparente.

Si l’on enleve la paroi supérieure de l’orbite, on voit d’abord le périoste de cette cavité qui paroît n’être qu’un prolongement de la dure-mere, ensuite on distingue le nerf orbitaire supérieur, c’est la premiere branche de la cinquieme paire, puis le muscle

releveur de la paupiere, sous lequel est le muscle superbe ou releveur de l’œil ; au côté extérieur est placé l’oblique abducteur de l’œil, & le nerf de la quatrieme paire qui va s’y distribuer tout entier : du côté du nez paroît d’abord le muscle grand oblique de l’œil, vulgairement dit trochéateur : il vient comme les autres du fond de l’orbite, mais il passe son tendon par une petite poulie cartilagineuse placée vers le grand angle de l’œil, & de-là se réfléchit en arrière & en-dehors pour s’insérer au globe de l’œil entre le superbe & le dédaigneux. Sous le grand oblique est placé le muscle adducteur ou bibiteur : on trouve aussi dans cet endroit le nerf accessoire de l’olfactif, & la branche de l’orbitaire supérieure qui va au sac lacrymal, &c.

Le globe de l’œil paroît en écartant les muscles supérieurs, il n’est pas tout-à-fait au milieu de l’orbite ; le gros cordon blanc que vous voyez partir en arriere de son fond & gagner la pointe de l’orbite, est le nerf optique ; les petits filets qui l’entourent, forment le plexus optique ; vous les voyez naître pour la plûpart d’une petite tumeur, c’est le ganglion lenticulaire, auquel se rendent des nerfs qui viennent de la troisieme paire & de la cinquieme : la premiere tunique du globe est épaisse, forte & grise, c’est la sclérotique ; elle se change en-devant en une lame transparente, nommée cornée, à-travers laquelle passent les rayons visuels : derriere cette cornée est un espace qui contient une humeur fort claire, & qui se régénere avec une extrême facilité, on la nomme l’humeur aqueuse, ses sources nous sont inconnues ; le lieu qui la renferme s’appelle la chambre antérieure de l’œil ; sous la sclérotique se trouve une membrane composée de deux lames, qui est d’une couleur brune, & à la surface de laquelle sont les filets nerveux du plexus optique qui ont traversé la sclérotique & qui s’avancent en devant : cette seconde tunique porte le nom de choroïde ; quand elle est venue près du bord de la cornée, elle adhere fortement à la face interne de la sclérotique : cette adhérence est marquée par un bourrelet assez mal-à-propos appellé ligament ciliaire : les filets nerveux que nous venons d’observer s’y terminent : de-là la choroïde se refléchit & forme une cloison qui sépare la chambre antérieure de l’œil d’avec la postérieure, qui loge l’humeur vîtrée & le crystallin ; cette cloison est percée dans son milieu, le trou est rond & il peut se resserrer & s’élargir, c’est la pupille ; la face antérieure de cette même partie est teinte de plusieurs couleurs, on la nomme iris ; la face postérieure est brune, elle s’appelle uvée par quelques Anatomistes : c’est-là qu’on voit les fibres musculaires qui resserrent & dilatent la pupille ; plus loin sont plusieurs lignes disposées en rayons, nommées processus ciliaires ; ces lignes vont aboutir au lieu où la circonférence de la cloison adhere à la sclérotique : la rétine est sous la choroïde, c’est une membrane molle & pulpeuse qui s’étend en s’amincissant jusqu’à la cloison ; on la regarde comme l’organe immédiat de la vûe : dans le creux que toutes ces tuniques forment, est renfermé une masse claire, brillante & semblable à du verre fondu, c’est le corps vitré ; une membrane très-fine, connue sous le nom de membrane hialoïde, l’enveloppe : elle est composée de deux lames ; l’intérieure se replie en-dedans & forme un prodigieux nombre de cellules : le crystallin est placé en-devant entre ces deux lames, qui font sa capsule ou son chaton ; cette partie est un corps transparent, d’une certaine consistance situé immédiatement derriere la pupille, sa forme approche assez de celle d’une lentille un peu applatie en-devant. Sous le globe de l’œil sont placés deux muscles, l’humble ou l’abaisseur, & le petit oblique : si l’on enleve le globe