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cousse, afin d’imprimer plus de force ; & pour concerter le moment de cette secousse, le contre-maître ou quelque autre dit à haute voix ce mot, hale. Quand il faut haler sur une bouline, le contre-maître dit, pour les faire tenir prêts, un, deux, trois ; & au mot de trois ils donnent tous d’un commun accord la secousse à la bouline. Quand on manœuvre les coüets on crie trois fois, amure ; & pour l’écoute on dit trois fois, borde ; & au troisieme cri on hale sur la manœuvre.

Haler se dit aussi pour tirer quelque chose vers l’endroit que l’on veut, ou le changer de situation. On dit, hale ce bateau à bord, c’est le tirer à terre au moyen d’une corde. On nomme hale à bord la corde qui sert à la chaloupe, pour s’approcher du bord, lorsqu’elle est amarrée à l’arriere du vaisseau.

Haler à la cordelle, tirer une corde pour faire avancer un bâtiment dans une riviere. (Z)

Haler le chanvre, (Corderie.) c’est le dessécher, pour le disposer à être broyé. Voy. l’art. Chanvre.

HALEUR, s. m. (Marine.) c’est le batelier qui tire un bateau avec une corde passée autour de son corps ou de ses épaules. (Z)

HALF-PENNY, s. m. (Commerce.) c’est une monnoie de cuivre courante en Angleterre, & qui vaut la moitié d’un sou du pays, c’est-à-dire environ un sou argent de France.

HALI, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert à Queda, ville considérable du détroit de Malaca, dans les Indes orientales. Un hali contient seize gantas, & un gantas quatre guppas, & quinze hali font un bahar, pesant quatre cens cinquante livres poids de marc. Voyez Bahar. Il y en a qui disent nali au lieu de hali. Dictionn. de Commerce. (G)

HALIARTE, (Géog. anc.) ancienne ville de Grece, dans la Béotie ; Strabon, liv. IX. dit qu’elle ne subsistoit plus de son tems ; qu’elle fut détruite par les Romains dans la guerre contre Persée ; & qu’elle étoit située près d’un lac ou d’un étang marécageux qui portoit les plus beaux roseaux du monde, pour faire des flûtes & des chalumeaux. Plutarque en parle comme Strabon dans la vie de Sylla ; il nomme ce lac Céphisside, à cause du fleuve Céphise qui y mêloit ses eaux. Les poëtes dans leurs ouvrages ne manquent guere de joindre Coronée & Haliarte, non-seulement à cause de leur proximité, mais parce que deux freres, Corone & Haliarte, avoient fondé ces deux villes. (D. J.)

HALICARNASSE, (Géog. anc.) ancienne ville d’Asie dans la Carie, dont elle étoit la capitale ; on en rapporte la fondation à des Grecs venus d’Argos. Elle possédoit un port magnifique, de bonnes fortifications, & de grandes richesses : elle avoit été la résidence des rois de Carie, & particulierement de Mausole, dont le fameux tombeau servit à lui donner un nouveau lustre. On peut voir dans Arrien la difficulté qu’Alexandre trouva lorsqu’il en fit le siége. Une médaille frappée sous Geta prouve par sa légende, que sous les Romains cette ville se gouverna par ses propres loix, & joüit de sa liberté. Elle a donné naissance à deux fameux historiens qui seuls l’auroient immortalisé, Hérodote & Denis.

Hérodote, le pere de l’histoire profane, naquit l’an 404 avant J. C. il mit tous ses soins à tâcher d’apprendre dans ses voyages l’histoire des nations, & en composa les neuf livres qui nous restent de lui. Les Grecs en firent tant de cas, lorsqu’il les récita dans l’assemblée des jeux olympiques, qu’ils leur donnerent le nom des neuf muses. L’histoire d’Hérodote est écrite en dialecte ionique. Son style est plein de charmes, de douceur, & de délicatesse. Malgré les critiques qu’on a faites d’Hérodote, il est toûjours constant que son ouvrage renferme ce

que nous connoissons de plus certain sur l’histoire ancienne des différens peuples.

Denis, surnommé d’Halicarnasse, du nom de sa patrie, est en même tems un des plus célebres historiens & des plus judicieux critiques de l’antiquité ; il vint à Rome après la bataille d’Actium, trente ans avant J. C. & y demeura vingt-deux ans sous le regne d’Auguste. Il composa en grec l’histoire des antiquités romaines, & les distribua en vingt livres, dont il ne nous reste que les onze premiers ; c’est un ouvrage que nous ne nous lassons point de lire & de consulter : on connoît la traduction françoise du P. le Jay, & de M. Belanger docteur de Sorbonne. Nous avons encore d’autres œuvres de Denis d’Halicarnasse ; M. Hudson en a procuré la meilleure édition en grec & en latin, à Oxford, 1704, in fol. (D. J.)

HALIBRAN, jeune canard. Voyez l’article Canard, & Hallebrans.

* HALIES, s. f. pl. (Antiquit.) fêtes qui se célébroient à Rhodes en l’honneur du soleil, le 24 du mois Gorpiæus ; les hommes & les jeunes garçons y combattoient, & celui qui sortoit victorieux étoit récompensé d’une couronne de peuplier. Athénée a fait mention des halies dans son treizieme livre. Ce mot est dérivé de ἅλιος, qui dans le dialecte dorique s’écrit pour ἥλιος, soleil.

HALIME, s. m. (Jardinage.) petit arbrisseau que l’on appelle en françois pourpier de mer ; il pousse des rameaux assez longs, rampans & de couleur bleue, garnis de feuilles oblongues semblables au pourpier, mais un peu plus blanches. Les fleurs tirent sur le purpurin, & sont suivies de beaucoup de semences rondes qui en multiplient l’espece.

Cet arbrisseau croît dans les lieux maritimes & sablonneux ; il résiste au plus grand froid. (Z)

HALINATRUM, ou HALINATRON, (Hist. nat. Minéral.) quelques naturalistes nomment ainsi un sel alkali fixe qui se trouve dans les anciennes murailles & voûtes à la surface desquelles on le voit paroître sous la forme d’une poudre, & sans prendre de figure réguliere ou crystallisée ; il effleurit aussi en quelques endroits à la surface de la terre. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. p. 325.

Il ne faut point confondre le sel alkali dont il est ici question, avec celui qu’Agricola & quelques autres naturalistes nomment halinitrum. Ce dernier n’est autre chose que du nitre ou du salpetre. (—)

HALITZ, Halicia, (Géog.) petite ville de Pologne, capitale d’un petit pays de même nom, dans la Russie rouge, sur le Niester, à quinze milles S. E. de Lembourg, vingt N. O. de Kaminieck. Long. 43. 35. latit. 49. 20. (D. J.)

HALLAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit seigneurial qui est dû au roi ou autre seigneur du lieu, par les marchands, pour la permission de vendre sous les halles, à l’entretien desquelles le produit de ce droit est ordinairement destiné.

Il est parlé de ce droit dans les anciennes ordonnances. Voyez le Recueil de celles de la troisieme race, tome II. pp. 398. & 581. il en est aussi fait mention dans le livre de l’Echevinage de Paris. Voyez le Gloss. de M. de Lauriere, au mot hallage.

Le hallage est différent du tonlieu ou placage, qui se paye pour toute sorte de place que les marchands occupent dans la foire ou marché, ou pour la vente & achat des marchandises. Voyez Tonlieu. (A)

HALLALI, s. m. (Chasse.) cri qui marque que le cerf est sur ses fins.

HALLAND, Hallandia, (Géog.) contrée de Suede dans le Schone, le long de la mer de Danemark, appartenante à la Suede depuis 1645. Elle peut avoir de côtes vingt-sept lieues marines. (D. J.)

HALLE, s. f. (Commerce.) place publique destinée dans les villes & bourgs un peu considéra-