lon, que le fils de Jupiter & de Latone abandonnoit, pour le suivre, le séjour de Delphes, & qu’il fut la cause innocente de sa mort. Pausanias dit qu’on voyoit sur sa tombe la figure du dieu à qui s’adressoient les sacrifices ; mais les jeux furent institués en l’honneur du fils d’Œbolus.
Les deux premiers jours de ces fêtes étoient employés à pleurer sa mort ; on mangeoit sans couronne sur sa tête, & on ne chantoit aucun hymne après le triste repas ; mais le troisieme jour on s’abandonnoit à la joie, aux festins, aux cavalcades & autres réjouissances. On offroit ce jour-là des sacrifices à Apollon, & on n’oublioit pas de bien traiter sa famille & ses domestiques. Voyez Meursius, Græcia feriata, & Fazoldus, de festis Græcorum. (D. J.)
HYADES, s. f. pl. (terme d’Astronomie.) ce sont sept étoiles fameuses chez les Poëtes, qui, selon les anciens, amenoient toujours la pluie.
C’est pour cette raison qu’on les a appellées Hyades, du mot grec ὗειν, pluere, pleuvoir.
La principale est l’œil gauche du taureau appellé par les Arabes aldebaran. Voyez Aldebaran & Taureau.
Les Poëtes ont feint que les hyades sont filles d’Arlaf & de Pleione, & que leur frere Hyaf ayant été déchiré par une lionne, elles pleurerent sa mort avec tant de douleur, que les dieux touchés de compassion, les transporterent au ciel & les placerent sur le front du taureau où elles pleurent encore.
D’autres représentent les hyades comme les nourrices de Bacchus, que Jupiter transporta au ciel pour les mettre à couvert de la colere de Junon. Chambers. (G)
Les anciens, comme nous l’avons déja dit, regardoient la constellation des hyades comme apportant la pluie, témoin ce vers de Virgile : Archerum, pluviasque hyadas geminosque triones. Les philosophes reconnoissent unanimement aujourd’hui que les étoiles sont trop éloignées de nous pour causer aucuns changemens ni aucune altération dans notre athmosphere ni dans notre terre. (O)
HYALÉ, s. f. (Myth.) une des nymphes de la suite de Diane ; c’étoit elle qui remplissoit les urnes qu’on répandoit sur la déesse, lorsqu’Actéon l’apperçut dans le bain.
HYALOIDE, hyaloides, du grec ὕαλος, verre, & εἶδος, forme, se dit de l’humeur vitrée. Voyez Vitrée.
Hyaloide, s. f. (Hist. nat.) nom d’une pierre prétieuse fort brillante & transparente comme du crystal ; il en est parlé dans les anciens naturalistes ; on s’en servoit pour les cachets après avoir gravé cette pierre. Plusieurs auteurs ont donné leurs conjectures sur cette pierre. M. Hill pense que c’est la même que Pline nomme astrios, qui étoit de la nature du crystal, & qui venoit des Indes ; il ajoute qu’il en vient beaucoup de cette espece d’Amérique ; elles se trouvent sur-tout sur les bords de la riviere des Amazones. Il dit qu’on en a apporté qui étoient si belles, qu’on les auroit presque prises pour de vrais diamans. Ce sont des cailloux blancs & transparens qui semblent être de la même nature que ce qu’on nomme cailloux du Rhin, ou cailloux de Médoc. Voyez le traité les pierres de Théophraste, avec des notes de Hill. (—)
HYAR, (Géog.) ville d’Espagne au royaume d’Arragon, sur la riviere de saint Martin.
HYBOUCOUHU, s. m. (Hist. nat. Botan.) fruit d’Amérique, qui ressemble aux dattes, mais qu’on ne mange point : on en tire une huile que l’on conserve dans des cocos que l’on a vuidés ; on en fait usage dans le pays pour une maladie appellée tom, occasionnée par de petits vers fins comme des cheveux, qui s’insinuent entre cuir & chair, & forment
des pustules très-douloureuses. On frotte la partie affligée avec l’huile que les Indiens appellent garameno ; on prétend qu’elle est aussi très-bonne pour la guérison des plaies.
HYBRISTIQUES, s. f. pl. (Myth.) fêtes qu’on célebroit à Argos, en l’honneur des femmes qui avoient pris les armes & sauvé la ville assiégée par les Lacédémoniens qu’elles eurent la gloire de repousser ; c’est de l’affront qu’ils essuyerent, que la fête prit son nom : ὗϐρις en grec signifie injure, affront, ignominie ; elle fut grande pour des Spartiates, si tant est qu’on n’ait pas fait trop d’honneur aux exploits des Argiennes dans cette occasion. (D. J.)
HYCCARA, (Géog. anc.) ancienne ville maritime de Sicile, sur la côte septentrionale : ses ruines s’appellent aujourd’hui Muro di Carini.
Plutarque nous apprend que, l’an 2 de la quatre-vingt-onzieme olympiade, Nicias, général des Athéniens, ruina cette ville où nâquit la fameuse courtisanne Laïs, l’an 4 de la quatre-vingt-neuvieme olympiade : elle avoit donc sept ans lors de la destruction de sa patrie ; à cet âge tendre, elle fut vendue parmi les autres prisonniers, & transportée à Corinthe ; au bout de quelques années, sa beauté lui valut des hommages de toutes parts ; de grands seigneurs, des orateurs illustres & des philosophes sauvages en devinrent éperdument amoureux ; l’on compte au nombre de ses adorateurs, Démosthène, Diogène le cynique, qu’elle souffrit, tout pauvre & mal-propre qu’il étoit, & le philosophe Aristippe, qui étoit la propreté & la politesse même. Elle n’eut pas cependant la gloire de triompher de la continence de Xénocrate, & elle devint à son tour passionnée d’Eubatés, vainqueur aux jeux olympiques ; elle lui fit même promettre qu’il l’épouseroit, mais il trouva moyen d’éluder sa parole ; enfin Laïs s’étant rendue en Thessalie, pour y chercher un autre jeune homme dont elle étoit éprise, les Thessaliennes conçurent tant de jalousie contre cette belle créature, qu’elles s’en défirent cruellement, & l’assommerent dans le temple de Vénus à coups de chaises qu’elles trouverent sous leurs mains ; mais on lui bâtit un tombeau magnifique sur la riviere de Pénée, & le temple où elle mourut, ne fut plus nommé que le temple de Vénus profané, tous ces faits peignent les mœurs d’un tems & d’un pays célebre. (D. J.)
HYDASPE, (Géog. anc.) en latin Hydaspes ; grand fleuve des Indes, sur lequel Strabon dit qu’Alexandre mit une flotte formée des sapins & des cèdres qu’il fit couper sur les monts Emodes. Horace, l. I. ode 22, appelle ce fleuve fabulosus, c’est-à-dire, célebre, renommé, fameux. Il tire sa source du mont Ima, vers les frontieres du grand Tibet ; porte ses eaux dans l’Inde, où il tombe à l’orient entre Monltan & Bucor. N’est-ce point aujourd’hui le Ravi ? L’Hydaspe dont parle Virgile, Géorg. l. IV. v. 211, & qu’il met en Médie, Medus hydaspes, n’est point celui qui fut dans les Indes le terme des conquêtes d’Alexandre ; c’étoit un fleuve d’Asie, peu éloigné de la ville de Suzé ; Strabon l’appelle Choaspe, & son eau passoit pour être délicieuse à boire. (D. J.)
HYDATIDE, s. f. (Med.) ὑδατὶς, aquula ; c’est, selon Galien (lib. XIV. meth. med.), une sorte de tumeur qui se forme d’une matiere aqueuse & graisseuse, sous la peau d’une paupiere, sur-tout de la supérieure, où elle cause ordinairement une fluxion qui empêche d’ouvrir l’œil.
Cette maladie se traite comme l’œdeme de la paupiere ; voyez Œdeme (paupiere), & le Traité des maladies des yeux, de Maître-Jan.
Mais, en général, les Medecins entendent par hydatides toutes sortes de tumeurs vésiculaires, qui se forment ordinairement, en assez grand nombre, tout-à-la-fois, dans les intervalles des nœuds des