une ville de ce nom au Japon, dans l’île de Niphon, au voisinage de Méneo. Long. 157. 40. lat. (D. J.)
JESSELMERE, (Géog.) ville de l’Indoustan, capitale d’une province de même nom, dans les états du grand Mogol, à 75 lieues N. d’Amadabad. Long. 90 15. lat. 26. 40. (D. J.)
JESSERO, (Géog.) nom d’un ruisseau de Carinthie, qui est près du fameux lac de Cirkniz, qui disparoît sous terre pour se remontrer de nouveau à quelque distance de-là, après quoi il se perd encore de nouveau dans les rochers & dans les précipices ; enfin il reparoît encore de l’autre côté des montagnes.
JESNITZ, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans la principauté d’Anhalt-Dessau, sur la riviere de Muldau.
JESILBASCH, s. m. (Hist.) terme de relation ; il signifie tête-verte, & c’est le nom que les Persans donnent aux Turcs, parce que leurs émirs portent le turban verd. Voyez Turban. Diction. de Trévoux.
JÉSUAT, (Géog.) contrée de l’Indoustan, dans les états du grand Mogol, sur le Gadet qui se perd dans le Gange. Elle est bornée au nord par le royaume de Néebal, à l’E. par le royaume d’Assem, au S. par le royaume de Bengale, à l’O. par la terre de Patna. Rajapour en est la capitale, & la seule ville. (D. J.)
JÉSUATES, s. m. (Théolog.) nom d’une sorte de religieux, qu’on appelloit autrement clercs apostoliques, ou jésuates de S. Jérôme.
Le fondateur des jésuates est Jean Colombin. Urbain V. approuva cet institut en 1367, à Viterbe, & donna lui-même à ceux qui étoient présens l’habit qu’ils devoient porter. Ils suivoient la regle de S. Augustin, & Paul V. les mit au nombre des ordres mendians.
Le nom de jésuates leur fut donné, parce que leurs premiers fondateurs avoient toûjours le nom de Jesus à la bouche. Il y ajouterent celui de S. Jérôme, parce qu’ils le prirent pour leur protecteur.
Pendant plus de deux siecles les jésuates n’ont été que freres lais ; Paul V. leur permit en 1606 de recevoir les ordres. Ils s’occupoient dans la plûpart de leurs maisons à la pharmacie ; d’autres faisoient le métier de distillateurs, & vendoient de l’eau-de-vie, ce qui les fit appeller en quelques endroits peres de l’eau-de-vie.
Comme ils étoient assez riches dans l’état de Venise, la république demanda leur suppression à Clement IX. pour employer leurs biens aux frais de la guerre de Candie, ce que le pape accorda en 1668. Voyez le Dict. de Trévoux.
JÉSUITE, s. m. (Hist. eccles.) ordre religieux, fondé par Ignace de Loyola, & connu sous le nom de compagnie ou société de Jésus.
Nous ne dirons rien ici de nous-mêmes. Cet article ne sera qu’un extrait succinct & fidele des comptes rendus par les procureurs généraux des cours de judicature, des mémoires imprimés par ordre des parlemens, des différens arrêts, des histoires, tant anciennes que modernes, & des ouvrages qu’on a publiés en si grand nombre dans ces derniers tems.
En 1521 Ignace de Loyola, après avoir donné les vingt-neuf premieres années de sa vie au métier de la guerre & aux amusemens de la galanterie, se consacra au service de la mere de Dieu, au mont Ferrat en Catalogne, d’où il se retira dans la solitude de Manrese, où Dieu lui inspira certainement son ouvrage des exercices spirituels, car il ne savoit pas lire quand il l’écrivit. Abregé hist. de la C. D. J.
Décoré du titre de chevalier de Jésus-Christ & de la Vierge Marie, il se mit à enseigner, à prêcher, & à convertir les hommes avec zele, ignorance & succès. Même ouvrage.
Ce fut en 1538, sur la fin du carême, qu’il rassem-
selon ses vûes.
Après divers plans formés & rejettés, Ignace & ses collegues se vouerent de concert à la fonction de catéchiser les enfans, d’éclairer de leurs lumieres les infideles, & de défendre la foi contre les hérétiques.
Dans ces circonstances, Jean III. roi de Portugal, prince zéle pour la propagation du Christianisme, s’adressa à Ignace pour avoir des missionnaires, qui portassent la connoissance de l’Evangile aux Japonois & aux Indiens. Ignace lui donna Rodriguès & Xavier ; mais ce dernier partit seul pour ces contrées lointaines, où il opéra une infinité de choses merveilleuses que nous croyons, & que le jésuite Acosta ne croit pas.
L’établissement de la compagnie de Jésus souffrit d’abord quelques difficultés ; mais sur la proposition d’obéir au pape seul, en toutes choses & en tous lieux, pour le salut des ames & la propagation de la foi ; le pape Paul III. conçut le projet de former, par le moyen de ces religieux, une espece de milice répandue sur la surface de la terre, & soumise sans réserve aux ordres de la cour de Rome ; & l’an 1540 les obstacles furent levés ; on approuva l’institut d’Ignace, & la compagnie de Jésus fut fondée.
Benoît XIV. qui avoit tant de vertus, & qui a dit tant de bons mots ; ce pontife, que nous regretterons long-tems encore, regardoit cette milice comme les janissaires du saint siége ; troupe indocile & dangereuse, mais qui sert bien.
Au vœu d’obéissance fait au pape & à un général, représentant de Jésus-Christ sur la terre, les Jésuites joignirent ceux de pauvreté & de chasteté, qu’ils ont observé jusqu’à ce jour, comme on sait.
Depuis la bulle qui les établit, & qui les nomma Jésuites, ils en ont obtenu quatre-vingt-douze autres qu’on connoît, & qu’ils auroient dû cacher, & peut-être autant qu’on ne connoît pas.
Ces bulles, appellées lettres apostoliques, leur accordent depuis le moindre privilege de l’état monastique, jusqu’à l’indépendance de la cour de Rome.
Outre ces prérogatives, ils ont trouvé un moyen singulier de s’en créer tous les jours. Un pape a-t-il proféré inconsidérément un mot qui soit favorable à l’ordre, on s’en fait aussitôt un titre, & il est enregistré dans les fastes de la société à un chapitre, qu’elle appelle les oracles de vive voix, vivæ vocis oracula.
Si un pape ne dit rien, il est aisé de le faire parler. Ignace, élu général, entra en fonction le jour de pâques de l’année 1541.
Le généralat, dignité subordonnée dans son origine, devint sous Lainèz & sous Aquaviva un despotisme illimité & permanent.
Paul III. avoit borné le nombre des profès à soixante ; trois ans après il annulla cette restriction, & l’ordre fut abandonné à tous les accroissemens qu’il pouvoit prendre & qu’il a pris.
Ceux qui prétendent en connoître l’économie & le régime, le distribuent en six classes, qu’ils appellent des profès, des coadjuteurs spirituels, des écoliers approuvés, des freres lais ou coadjuteurs temporels, des novices, des affiliés ou adjoints, ou Jésuites de robe-courte. Ils disent que cette derniere classe est nombreuse, qu’elle est incorporée dans tous les états de la société, & qu’elle se déguise sous toutes sortes de vêtemens.
Outre les trois vœux solemnels de religion, les profès qui forment le corps de la société font encore un vœu d’obéissance spéciale au chef de l’église, mais seulement pour ce qui concerne les missions étrangeres.
Ceux qui n’ont pas encore prononcé ce dernier vœu d’obéissance, s’appellent coadjuteurs spirituels.