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académie, & la suite s’imprime à l’imprimerie royale, d’où ce qui a paru est sorti depuis 1733. M. le président Durey de Noinville a fondé un prix annuel, qui doit être distribué à celui qui, au jugement de l’Aacadémie, aura mieux réussi dans le sujet qu’elle proposera. La premiere distribution de ce prix s’est faite dans la séance publique d’après pâques de l’année 1734. Moréry.

Inscription, (Jurisprud.) est lorsqu’on écrit son nom ou quelqu’autre chose sur un registre destiné à cet usage.

Dans les universités les étudians s’inscrivent en certains tems sur les registres de la faculté où ils étudient, & le certificat qu’on leur donne de ces inscriptions pour pouvoir prendre des degrés, est confondu dans l’usage avec les inscriptions même, & s’appelle aussi inscriptions.

Les dénonciateurs sont obligés d’inscrire leurs noms sur le registre du procureur du roi. Voyez Dénonciateur.

Inscription de faux ou en faux, est une voie judiciaire que l’on prend pour détruire par la voie du faux incident une piece que l’on soutient être fausse. Cette procédure est nommée inscription de faux, parce que celui qui attaque une piece soit par la voie du faux incident, est obligé de passer un acte au greffe, soit en personne ou par procureur fondé de procuration spéciale, contenant qu’il s’inscrit en faux contre la piece. Avant de former cette inscription de faux, il faut consigner une amende qui est de 100 livres dans les cours & aux requêtes de l’hôtel & du palais ; de 60 livres dans les sieges ressortissans nuement aux cours, & de 20 livres dans les autres sieges.

La procédure que l’on doit tenir pour former une inscription de faux, est expliquée dans l’ordonnance du mois de Juillet 1737, concernant le faux principal & le faux incident.

Quand on prend la voie du faux principal, il n’y a point d’amende à consigner, ni d’inscription de faux à former au greffe. Voyez Faux. (A)

INSECTE, (Hist. nat.) petit animal qui n’a point de sang. On a distingué les animaux de cette nature en grands & en petits ; les grands sont les animaux mous, les crustacés & les testacés ; les petits sont les insectes. Il y a plus d’especes d’insectes que d’especes de poissons, d’oiseaux, ou de quadrupedes. Il y a aussi plus de différences de conformation parmi les insectes, que dans tout autre genre d’animaux. Sans cesser de considérer les insectes en général, tâchons de prendre une idée des différentes parties de leurs corps.

La peau des chenilles, des vers, &c. est fort tendre & très-foible ; certaines araignées ont plusieurs peaux l’une sur l’autre, comme les pellicules d’un oignon. La peau de tous les insectes est poreuse ; dans quelques-uns elle tombe une fois chaque année, & dans d’autres jusqu’à quatre fois ; enfin il y a des insectes qui ont la peau fort dure & même garnie d’écailles.

La tête des insectes est fort petite dans les uns, & très-grosse dans d’autres à proportion du corps ; elle a différentes formes dans diverses especes. On en voit de rondes, de plates, d’ovales, de larges, de pointues & de quarrées, d’unies, de raboteuses & de velues.

La situation de cette partie varie aussi ; elle est droite ou inclinée, fort apparente ou presqu’entierement cachée.

Les insectes qui ont des aîles & des piés, ont aussi des antennes au front au-dessus des yeux ; dans quelques-uns elles tiennent à la trompe. Ces antennes ont des articulations, dont le nombre varie dans les diverses especes d’insectes ; on en a compté jusqu’à cent dans

quelques sauterelles. Les phalanges qui sont entre ces articulations, ont différentes grosseurs & différentes longueurs dans différentes antennes ; il y en a de rondes qui se touchent les unes les autres comme des grains de chapelet : quelquefois elles sont plus éloignées. On en voit qui sont couvertes de poils, ou qui ont la forme d’un cœur, & qui sont placées les unes au bout des autres. Les antennes de quelques insectes sont terminées par un renflement qui leur donne en quelque façon la forme d’une massue, ou d’une baguette de tambour ; d’autres antennes sont fourchues ou divisées en plusieurs branches. Le corps des antennes est tout uni ou garni de barbe comme une plume, d’un seul côté ou des deux côtés ; à l’aide du microscope, on apperçoit sur celles de quelques antennes d’autres barbes secondaires, qui en font une plume entiere. Les antennes se meuvent sur des petits tubercules qui leur servent de bases, & se fléchissent en différens sens par le moyen des articulations de leurs phalanges ; pour l’ordinaire elles sont droites ou recourbées, dirigées en avant ou de côté.

Il y a beaucoup de variété dans la forme & la couleur des yeux des insectes qui sont pourvus de cet organe ; ils sont hémisphériques ou sphériques ; ils sont blancs, noirs, verds comme l’éméraude, de couleur d’or ou de vermillon, bruns, rougeâtres, lorsqu’ils sont exposés au soleil ; il y en a qui ont presqu’autant de brillant qu’une pierre précieuse. Les yeux sont ordinairement placés sur le front au-devant des antennes, & quelquefois derriere ; ceux des grillons des champs avancent un peu hors de la tête ; ceux des petites demoiselles aquatiques sont si saillans, qu’ils ne semblent tenir à la tête que par une articulation. Le nombre des yeux varie dans différens insectes ; la plûpart en ont deux ; les mouches en ont cinq ; les araignées huit pour l’ordinaire. Il y a quelques insectes dont les yeux sont composés d’un très-grand nombre d’hexagones disposés comme les alvéoles des abeilles. Chaque hexagone est un œil qui a un point de vûe particulier, puisqu’ils sont tous placés sur un demi-globe. La situation & le grand nombre de ces yeux supplée au mouvement qui leur manque ; quoiqu’ils soient fixes, l’animal voit autant d’objets que s’il n’avoit de chaque côté qu’un œil qu’il pût mouvoir. Les yeux des insectes sont nuds, mais leur cornée est dure.

La bouche des insectes a différentes formes ; elle est large ou pointue, ou longue comme un groin de cochon ; les uns ont les levres placées en haut & en bas, les autres sur les côtés. Il y a aussi sur les côtés de la bouche de plusieurs insectes deux ou quatre barbillons qui ont plusieurs articulations, deux, trois, quatre, cinq & plus : l’extrémité de ces barbillons est le plus souvent renflée en forme de massue. Cette extrémité est cannelée dans les scarabés noirs qui viennent des vers du lard. On a soupçonné que ces barbillons pourroient être les organes de l’odorat ; au moins les insectes s’en servent pour porter les alimens à la bouche. Il y a dans la bouche des serres qui tiennent lieu de dents ; quoique très-déliées, elles sont dures & fortes, & si tranchantes qu’elles percent le bois, & broyent les alimens les plus dures comme des dents. Ces serres sont unies dans quelques insectes, & ressemblent aux ergots des coqs ; il s’en trouve qui ont sur la face intérieure de chaque piece des dents pointues & courbes ; c’est avec ces serres que les insectes saisissent leur proie : elles leur servent aussi d’armes offensives & défensives.

La trompe des insectes leur sert de langue ; elle est placée entre les serres de quelques-uns comme les grillons des champs. Il y en a qui l’étendent & la raccourcissent à leur gré ; les papillons la roulent entre deux lames barbues qui la mettent à couvert, d’au-