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rer cet intervalle d’un semi-ton, la consonnance s’appelle fausse, & devient dissonance ; superflue, si le semi-ton est ajoûté ; diminuée, s’il est retranché. On donne mal-à-propos le nom de fausse quinte à

la quinte diminnée ; c’est prendre le genre pour l’espece.

Voici une table générale de tous les intervalles

simples, praticables dans la Musique.
L’intervalle exprimé en notes. Nom de l’intervalle. Degrès qu’il contient. Valeur en tons & semi-tons. Rapports justes.
Ut dièse bémol, seconde diminuée, 1 0 375 — 384
Si ut, seconde mineure, 1 1 semi-ton, 15 — 16
Ut , seconde majeure, 1 1 ton, 8 — 9
Ut dièse, seconde superflue, 1 1 ton & demi, 64 — 75
Si bémol, tierce diminuée, 2 1 ton, 125 — 144
Mi sol, tierce mineure, 2 1 ton & demi, 5 — 6
Ut mi, tierce majeure, 2 2 tons, 4 — 5
Fa la dièse tierce superflue, 2 2 tons & demi, 96 — 125
Ut dièse fa, quarte diminuée, 3 2 tons, 75 — 96
Ut fa, quarte juste, 3 2 tons & demi, 3 — 4
Ut fa dièse, triton, 3 3 tons, 32 — 45
Fa dièse ut, fausse quinte, 4 3 tons, 45 — 64
Ut sol, quinte juste, 4 3 tons & demi, 2 — 3
Ut sol dièse, quinte superflue, 4 4 tons, 16 — 29
La dièse fa, sixte diminuée, 5 3 tons & demi, 125 — 192
Mi ut, sixte mineure, 5 4 tons, 5 — 8
Sol si, sixte majeure, 5 4 tons &-demi, 3 — 5
bémol si, sixte superflue, 5 5 tons, 72 — 125
dièse ut, septieme diminuée, 6 4 tons & demi, 75 — 128
Mi , septieme mineure, 6 5 tons, 5 — 9
Ut si, septieme majeure, 6 6 tons & demi, 8 — 15
Sol bémol fa dièse, septieme superflue, 6 6 tons, 192 — 375
Ut ut, octave, 7 6 tons, 1 — 2


Il faut remarquer que ce que les harmonistes appellent septieme superflue n’est qu’une véritable septieme majeure avec un accompagnement particulier, la propre septieme superflue n’ayant pas lieu dans l’harmonie.

On observera aussi que la plûpart de ces rapports peuvent se déterminer de plusieurs manieres ; nous avons préféré la plus simple & celle qui donne les moindres nombres.

Pour composer ou redoubler un de ces intervalles simples, il suffit d’y ajoûter l’octave autant de fois qu’on veut, & pour avoir le nom de ce nouvel intervalle, il faut ajoûter au nom de l’intervalle simple autant de fois sept qu’on y a ajoûté d’octaves. Réciproquement pour connoître le simple d’un intervalle redoublé dont on a le nom, il ne faut qu’en rejetter sept autant de fois qu’on le peut ; le reste donnera le nom de l’intervalle simple qui l’a produit. Voulez-vous une quinte doublée, c’est-à-dire, l’octave de la quinte, ou la quinte de l’octave ? ajoûtez 7 à 5, vous aurez 12 : la quinte redoublée est donc une douzieme. Pour trouver le simple d’une douzieme, rejettez 7 autant que vous le pourrez de ce nombre 12, le reste 5 vous indique une quinte. A l’égard du rapport, il ne faut que doubler le conséquent, ou prendre la moitié de l’antécédent de la raison simple autant de fois qu’on ajoûte d’octaves, & l’on aura la raison de l’intervalle composé ; ainsi 2. 3. étant la raison de la quinte, 1. 3. ou 2. 6. sera celle de la douzieme, &c. sur quoi l’on doit bien prendre garde qu’en terme de Musique, composer ou redoubler un intervalle, ce n’est pas l’ajoûter à lui-même, mais c’est y ajoûter l’octave, le triple, c’est en ajoûter deux, &c.

Je dois avertir ici que tous les intervalles exprimés dans ce Dictionnaire, par les noms des notes qui les forment, doivent toujours se compter du grave à l’aigu, & non de l’aigu au grave ; c’est-à-dire, par exemple, que cet intervalle, re ut, n’est pas une seconde, mais une septieme. (S)

INTERVENTION, s. f. (Jurisprud.) c’est lorsqu’un tiers se rend partie dans une contestation qui

étoit déja pendante entre d’autres personnes.

On peut intervenir soit en premiere instance, ou en cause d’appel.

L’intervention se forme par requête ; on y explique les moyens sur lesquels on se fonde pour être reçu partie intervenante, & dans les conclusions on demande acte de ce que, pour moyens d’intervention, on emploie le contenu en ladite requête.

Si l’intervention est réguliere, le juge reçoit l’intervenant partie intervenante, & lui donne acte des moyens portés par sa requête, & faisant droit sur son intervention, on ordonne ce qu’il y a lieu d’ordonner, selon que l’intervention est bien ou mal fondée.

Si l’intervention n’est pas recevable, ou qu’elle soit mal fondée, on déclare l’intervenant non recevable en son intervention, ou bien on l’en déboute.

Quand l’affaire est appointée, on répond la requête d’intervention d’une ordonnance de viennent, en conséquence de laquelle on va plaider à l’audience pour faire juger si l’intervention sera reçue, auquel cas le juge donne acte de l’intervention, & reçoit l’intervenant partie intervenante, & pour faire droit sur l’intervention, on appointe les parties en droit & joint. (A)

Intervention en faits de contrats, est la présence d’une personne qui n’étant pas l’une des principales parties dans l’acte, y paroît néanmoins pour l’approuver ou le ratifier soit comme caution ou autrement. (A)

INTER-VERTEBRAUX, (Anatomie.) nom des muscles situés entre les vertebres. Ils viennent de la partie latérale du corps d’une vertebre, & s’insérent obliquement à la partie postérieure de la vertebre supérieure voisine.

INTÉRULA, s. f. (Hist. anc.) c’est la même chose que l’hypocamisum, l’ésophorion ou la subucula. On l’appelloit monoloris, diloris, penteloris, selon qu’elle étoit ou d’une couleur pleine ou rayée. Il y avoit au bas de ce vêtement de dessous une frange ; on voyoit l’interula, si on levoit la tunique.