pousser. Ce laurier n’est pas aussi robuste qu’on pourroit le desirer ; il est quelquefois endommage par les hivers rigoureux, mais il s’en releve aisément.
Les différentes especes de ce laurier que l’on connoît jusqu’à présent, sont 1°. le laurier ordinaire. Sa fleur est blanche, & ses feuilles sont d’un verd luisant en-dessus, mais qui est terne en-dessous.
2°. Le laurier-tin ordinaire à feuilles panachées de blanc. C’est une belle variété qui est fort rare.
3°. Le laurier-tin ordinaire à feuilles d’un verd brun très-luisant. Ses fleurs sont plus grandes, & ont plus d’apparence que celles des autres especes, mais il fleurit plus tard, & il est un peu moins robuste.
4°. Le laurier-tin à feuilles rudes & à fleurs purpurines. Il est plus branchu que les précédens, ses feuilles sont plus étroites & plus longues ; l’écorce des jeunes rejettons est rougeâtre.
5°. Le laurier-tin à petites feuilles. Cette espece s’éleve moins que les autres ; il se garnit de beaucoup plus de feuilles, & son fruit est bien plus âcre & plus brûlant à la bouche que celui des especes précédentes. Les deux dernieres especes sont plus robustes que les autres, fleurissent plutôt, & donnent une plus grande quantité de fleurs.
6°. Le laurier-tin à feuilles rudes panachées de jaune & à fleurs purpurines. Cette variété est de la plus grande beauté ; elle est encore très-rare.
On observe que les deux variétés panachées ne sont pas assez robustes pour passer les hivers en pleine terre, & qu’il faut les mettre dans l’orangerie.
Le laurier royal ou laurier des Indes, arbre toujours verd, dont le feuillage fait toute la beauté. Il est trop délicat pour passer les hivers en plein air dans ce climat : il faut le traiter comme les orangers. Il prend de lui-même une tige tort droite ; il se garnit de quantité de feuilles assez ressemblantes à celles du laurier-cerise, mais plus grandes & moins brillantes ; ses fleurs sont blanches, & viennent en gros bouquets ; elles n’ont point d’odeur, & il n’y a nul goût aromatique dans toutes les parties de cet arbre. On le cultive beaucoup dans le Portugal, où on l’emploie à faire des allées. Il vient aisément de graines qui ne mûrissent point dans ce climat, & qu’il faut tirer de Portugal : il demande pour la culture les mêmes soins que l’oranger ; tout ce qu’il y a de particulier pour le laurier royal, c’est qu’il craint la sécheresse, & qu’il lui faut de fréquens arrosemens. On peut aussi le multiplier de branches couchées, qu’il faudra marcoter, & qui n’auront de bonnes racines qu’au bout de deux ans.
Le laurier-alexandrin, c’est une sorte de plante vivace dont les tiges durent deux années, & qui se renouvelle tous les ans à-peu-près comme le framboisier. Ce laurier pousse de bonne heure au printems de nouvelles tiges qui sortent des racines & qui s’élevent à environ deux piés : chaque tige se divise en plusieurs branches, qui sont garnies de feuilles ressemblantes à celles du mirthe à large feuille. Dans la plûpart des especes de ce laurier, la graine sort du milieu de la feuille, & cette graine est une baie de la grosseur d’une petite cerise & d’un rouge assez vif : cette singularité jointe à ce que ce laurier conserve ses feuilles, ses fruits & ses tiges pendant l’hiver suivant, voilà ce qui en fait tout le mérite ; on peut le multiplier de graine, mais il sera plus court & plus aisé d’en tirer du plant en divisant ses racines au printems avant qu’il ne commence à pousser. Cette plante se plaît à l’ombre, & n’exige aucun soin particulier. C’est bien gratuitement qu’on lui a donné le nom de laurier ; elle n’a ni rapport ni ressemblance avec les arbres de ce nom, & elle ne mérite pas d’ailleurs de leur être associée : il y a plusieurs especes de cette plante.
1°. La premiere se nomme fragon, houx, frelon,
plusieurs provinces de ce royaume ; elle ne s’éleve qu’à un pié environ, & elle est de quelqu’usage en Medecine.
2°. Le laurier-alexandrin à larges feuilles.
3°. Le laurier-alexandrin à feuilles étroites.
Dans ces trois especes les fruits sortent du milieu des feuilles.
4°. Le laurier alexandrin à feuilles étroites, qui porte son fruit à l’extrémité de ses branches. Cette espece s’éleve un peu plus que les autres ; aussi la nomme-t-on le grand laurier-alexandrin.
5°. Le laurier-alexandrin à larges feuilles, dont les fruits viennent aux aisselles des feuilles.
Quoique les quatres dernieres especes soient originaires de l’Egypte, elles résistent très-bien au froid de ce climat : il arrive quelquefois qu’une partie des branches sont flétries dans les hivers rigoureux, mais les racines n’en souffrent point.
6°. Le laurier-alexandrin à larges feuilles, dont le fruit vient sur le bord de la feuille. Cette espece est originaire de Madere : elle n’est pas assez robuste pour passer en pleine terre ; il lui faut l’abri de l’orangerie pendant l’hiver. Elle s’éleve à sept ou huit piés. Article de M. Daubenton.
Laurier-cerise, lauro-cerasus, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le calice a la forme d’un entonnoir ; il en sort un pistil qui devient dans la suite un fruit mou, assez semblable à une cerise. Il renferme une coque qui contient une semence arrondie. Ajoutez aux caracteres de ce genre le port de la plante. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.
Laupier-franc, (Botaniq.) plante du genre du laurier. Voyez Laurier.
Laurier-rose, nerion, genre de plante à fleur monopétale découpée, & presqu’en forme d’entonnoir ; il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit presque cylindrique, composé de deux graines ou siliques remplies de semences à aigrettes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.
Laurier-tin, tinus, genre de plante à fleur monopétale rayonnée & découpée ; le milieu est percé par l’extrémité du calice, qui devient un fruit en forme d’olive avec un ombilic ; il renferme une semence qui a la figure d’une poire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.
Laurier, (Chymie, Pharm. Mat. med. & Diete.) On se sert indifféremment des deux especes, ou plûtôt des deux variétés de laurier, connues dans les boutiques sous le nom de laurier-franc & de laurier-royal.
Le laurier étoit d’un grand usage dans la pratique des anciens medecins, qui le regardoient comme une espece de panacée. Ils employoient les feuilles, les baies & l’écorce des racines : cette derniere partie est absolument inusitée aujourd’hui ; les feuilles sont assez communément employées pour l’usage extérieur ; on les fait entrer dans les décoctions & les infusions pro fotu ; on emploie aussi la décoction de ces feuilles en lavement pour dissiper la colique : ce secours est cependant peu usité. On les fait entrer aussi dans les especes pour les fumigations, qu’on emploie quelquefois dans les descentes & les relâchemens de matrice, & dans la stérilité des femmes.
Les baies de laurier sont plus employées que les feuilles ; on s’en sert intérieurement & extérieurement ; elles sont regardées comme stomachiques, vulnéraires, résolutives, excitant les urines & les regles ; elles passent sur-tout pour utiles dans les concrétions bilieuses du foie : on peut les ordonner