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que pour en éviter l’évaporation, il faut les garder dans des vaisseaux bouchés hermétiquement. On tire encore du macis par expression, une huile plus épaisse, approchante de la consistance de la graisse, plus subtile néanmoins que l’huile de noix muscade, & plus chere. Voyez la maniere dont on tire ces sortes d’huiles au mot Muscade.

Les Hollandois font un très-grand commerce du macis, & l’estiment plus que la noix. A la vente de la compagnie hollandoise des Indes orientales, chaque cavelin ou lot de macis, est ordinairement d’un boucaut, du poids environ de six cens livres. Son prix est depuis vingt sols jusqu’à vingt & demi sols de gros la livre. (D. J.)

Macis, ou Fleur de Muscade, (Pharmac. & Mat. med.) la drogue connue sous ce nom dans les boutiques est une certaine enveloppe réticulaire, ou plutôt partagée en plusieurs lanieres, épaisse & comme cartilagineuse, huileuse, qui couvre la coque ligneuse de la noix muscade, & qui est placée sous sa premiere écorce. Le macis a une odeur aromatique fort agréable ; un goût gracieux, aromatique, âcre & un peu amer. On nous l’apporte séparé des noix muscades, & lorsqu’il est séché. On estime celui qui est récent, flexible, huileux, très-odorant, & d’une couleur qui approche du saffran. Geoffroy, Mat. méd.

Le macis possede à peu près les mêmes propriétés médicinales que la muscade ; & la Chimie en sépare par l’analyse, des substances très-analogues à celles de ce fruit. Le macis fournit par exemple, comme la muscade, une huile essentielle & une huile par expression. Voyez Muscade.

Il entre dans le plus grand nombre des compositions officinales, alexipharmaques, stomachiques, antispasmodiques, cordiales. Il est employé comme correctif dans les anciens électuaires purgatifs, tels que l’hiéra picra, &c. Voyez Correctif. (b)

MACLE, s. f. (Hist. nat. Minér.) nom d’une pierre ou substance minérale que l’on trouve en Bretagne à trois lieues de Rennes ; sa forme est celle d’un prisme quadrangulaire, renfermé dans une ardoise ou pierre feuilletée d’un gris bleuâtre, qui en est pour ainsi dire entierement lardée en tout sens. Il y en a de plusieurs especes ; celles qui viennent du canton de la Bretagne, qu’on appelle les salles de Rohan, sont des prismes quadrangulaires plus ou moins longs, mais exactement quarrés dans toute leur longueur, qui est quelquefois de deux pouces à deux pouces & demi, sur environ un quart de pouce de diametre. Ces prismes ont des surfaces unies, & entierement couvertes d’une substance luisante, semblable au talc ou au mica. Sur leur extrémité, c’est-à-dire sur la tranche, ces prismes présentent la figure d’une croix enfermée dans un quarré ou losange. Cette croix qui a la figure d’un X ou d’une croix de saint André, est formée par deux petites lignes bleuâtres ou noirâtres, qui partant de chaque angle de la pierre, se coupent à son centre, & forment un noyau bleuâtre plus ou moins large, qui conserve toujours une forme quarrée ou de losange dans toute la longueur du prisme. Ces pierres se rompent & se partagent aisément en travers, & elles paroissent composées d’une matiere d’un blanc jaunâtre, striée, dont les stries sont paralleles, & vont se diriger vers le centre du prisme, qui est du même tissu que l’ardoise qui leur sert d’enveloppe. Le centre de quelques-unes de ces macles ou prismes est quelquefois rempli d’ochre, ou d’une matiere ferrugineuse, qui semble avoir rempli leur intérieur, lorsque l’ardoise qui leur sert d’enveloppe est venu les couvrir. On trouve souvent dans ces ardoises deux ou même trois de ces macles, & plus, qui s’unissent, se croisent & se confondent ensemble. M. le président de Robien,

qui a le premier donné une description exacte de ces pierres, les regarde comme une espece de crystallisation pyriteuse, formée par la combinaison du sel marin avec du soufre, du fer & du vitriol ; ces conjectures ne paroissent point assez constatées, cependant ces substances singulieres mériteroient bien d’être examinées & analysées.

Il y a encore une autre espece de macle qui se trouve dans les paroisses de Baud & de Quadry ; on les nomme pierres de croix, parce qu’elles sont formées de deux macles ou prismes, qui se coupent, & forment une croix ; elles sont revêtues d’une matiere talqueuse, mais on les trouve détachées, sans être enveloppées dans de l’ardoise comme les précédentes.

Les pierres qui viennent d’être décrites ressemblent beaucoup à la pierre de croix, ou lapis crucifer de Compostelle en Galice, qui paroît être une crystallisation du même genre, excepté que celles de Galice ont la figure d’une croix à leur intérieur, au lieu que celles de Bretagne ont la forme de croix à l’extérieur & en relief. Voyez le livre qui a pour titre, nouvelles idées sur la formation des fossiles, imprimé à Paris, chez David l’aîné en 1751.

Macles, ou Macques, s. f. (Marine.) ce sont des cordes qui traversent, & qui étant ridées en losange, font une figure de mailles.

Macle, terme de Blason, espece de petite figure faite comme une maille de cuirasse, & percée en losange. La macle a la même dimension que le losange, auquel elle est tout-à-fait semblable, excepté qu’elle est aussi percée au milieu en forme de losange ; en quoi elle differe des rustres qui sont percées en rond. Voyez nos Pl. de Blason.

MACLER, (Verrerie.) lorsque le verre est devenu cordeli, on prend le fer à macler, on le chauffe, & l’on travaille à mêler le verre dur avec celui qui est plus mol ; & cette manœuvre s’appelle macler.

Macler, (Verrerie.) fer à macler. Quand le four est un peu refroidi, le verre devient dans le pot quelquefois cordeli : alors on prend le fer à macle, on le fait rougir dans le four, & l’on en presse le bout au fond du pot au-travers du verre ou de la matiere, & on l’éleve de bas en haut pendant quelque tems, en la remuant avec le fer à macler.

MACOCK, s. m. (Botan. Exot.) sorte de courge étrangere ; le macock de Virginie, pepo virginianus, C. B. est un fruit de Virginie rond ou ovale, ressemblant à une courge ou à un melon. Son écorce est dure, polie, de couleur brune ou rougeâtre en-dehors, noirâtre en-dedans. Il contient une pulpe noire, acide, dans laquelle sont enveloppés plusieurs grains rouges-bruns, faits en forme d’un cœur, & remplis d’une moëlle blanche. Le macocquer de Clusius est le macock de Virginie, décrit par Ray, dans son histoire des plantes.

MACOCO, (Géog.) voyez Ansico ; c’est le même nom d’une grande contrée d’Afrique, au nord de la riviere de Zaire. Son roi s’appelle le grand Macoco, & les habitans Mouzoles : Dapper nous les donne pour antropophages, décrit leur pays & leurs boucheries publiques d’hommes, comme s’il les eût vûes.

MACODAMA, (Géog. anc.) ville maritime de l’Afrique propre, sur la petite Syrte, l. IV. c. iij. c’est peut-être aujourd’hui la bourgade de Mahomette.

MACOLICUM, (Géog.) ville de l’Hibernie dans les terres, selon Ptolomée, l. II. c. ij. Est-ce Malek de nos cartes modernes ? nous n’en savons rien.

MACON, (Géog.) ancienne ville de France en Bourgogne, capitale du Mâconnois, avec un évê-