Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/841

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est rare d’en triompher, & souvent dangereux de les combattre.

Madere la, (Géog.) ou rio da Madeira, c’est-à-dire riviere du Bois, ainsi nommée par les Portugais : peut-être à cause de la quantité d’arbres déracinés qu’elle charrie dans le tems de ses débordemens ; c’est une vaste riviere de l’Amérique méridionale, & l’une des plus grandes du monde. On lui donne un cours de six à sept cens lieues, & sa grande embouchure dans le fleuve des Amazones. Il seroit long & inutile d’indiquer les principales nations qu’elle arrose, c’est assez pour présenter une idée de l’étendue de son cours, de dire que les Portugais qui la fréquentent beaucoup, l’ont remontée en 1741, jusqu’aux environs de Santa-Crux de la Sierra, ville épiscopale du haut Pérou, située par 17. de latitude australe. Cette riviere porte le nom de Marmora dans sa partie supérieure, où sont les missions des Moxes ; mais parmi les différentes sources qui la forment, la plus éloignée est voisine du Potosi. (D. J.)

Madere, (Géog.) vaste riviere de l’Amérique méridionale, elle est autrement nommée riviere de la Plata, & les Indiens l’appellent Cuyati. (D. J.)

MADIA val, (Géog.) ou MAGIA, & par les Allemands Meynthal, pays de la Suisse, aux confins du Milanès ; c’est le quatrieme & dernier bailliage des douze cantons en Lombardie. Ce n’est qu’une longue vallée étroite, serrée entre de hautes montagnes, & arrosée dans toute sa longueur par une riviere qui lui donne son nom. Le principal endroit de ce bailliage, est la ville ou bourg de Magia. Les baillis qui y sont envoyés tous les deux ans par les cantons, y ont une autorité absolue pour le civil & pour le criminel. Lat. du bourg de Magia, 45. 56. (D. J.)

MADIA, (Géog.) autrement MAGIA, & par les Allemands Meyn, riviere de Suisse, au bailliage de Locarno en Italie. Elle a sa source au mont Saint-Gothard, & baigne la vallée, qui en prend le nom de Val-Madia. (D. J.)

MADIAN, (Hist. nat. Bot.) suc semblable à l’opium, que les habitans de l’Indostan & des autres parties des Indes orientales prennent pour s’enivrer.

MADIAN, (Géog. sac.) pays d’Asie, dans le voisinage de la Palestine, à l’orient de la mer Morte. Madian étoit encore un pays d’Asie dans l’Arabie. à l’orient de la mer Rouge. Il est beaucoup parlé dans l’Ecriture, des Madianites de la mer Morte & de la mer Rouge. Madian étoit la capitale du pays de ce nom, sur la mer Morte, & Madiena du pays sur la mer Rouge. (D. J.)

MADIANITES les, (Géog. sacrée.) Madianitæ, peuples d’Arabie, où ils habitoient deux pays très différens, l’un sur la mer Morte, l’autre sur la mer Rouge, vers la pointe qui sépare les deux golfes de cette mer. Chacun de ces peuples avoit pour capitale, & peut-être pour unique place, une ville du nom de Madian. Josephe nomme Madiéné, Masin’un, celle de la mer Rouge. (D. J.)

MADIERS, s. m. pl. (Marine.) grosses planches, épaisses de cinq à six pouces. (Q)

MADONIA, (Géog.) Madoniæ montes, anciennement Néebrodes, montagnes de Sicile. Elles sont dans la vallée de Démona, & s’étendent au long entre Traina à l’orient, & Termine à l’occident. (D. J.)

MADRA, (Géog.) royaume d’Afrique, dans la Nigritie. Sa capitale est à 45. 10. de long. & à 11. 20. de latitude. (D. J.)

MADRACHUS, s. m. (Mythol.) surnom que les Syriens donnerent à Jupiter, lorsqu’ils eurent adopté son culte. M. Huet tire l’origine de ce mot des langues orientales, & croit qu’il signifie présent par-tout. (D. J.)

MADRAGUES, s. f. pl. (Pêch.) ce sont des pêcheries faites de cables & de filets pour prendre des thons : elles occupent plus d’un mille en quarré. Les Madragues sont différentes des pazes, en ce qu’elles sont sur le bord de la mer, & que les pazes ne sont que sur le sable.

MADRAS, ou MADRASPATAN, (Géographie.) grande ville des Indes orientales, sur la côte de Coromandel, avec un fort, nommé le fort Saint-Georges. Elle appartient aux Anglois, & est pour la compagnie d’Angleterre, ce que Pondichéry est pour celle de France. On doit la regarder comme la métropole des établissemens de la nation angloise en orient, au-delà de la côte de la Pescherie.

Cette ville s’est considérablement augmentée depuis la ruine de Saint-Thomé, des débris de laquelle elle s’est accrue. On y compte 80 à 100 mille ames. Les impôts que la compagnie d’Angleterre y levoit avant la guerre de 1745, montoient à 50000 pagodes ; la pagode vaut environ 8 shellings, ou 8 livres 10 sols de notre argent.

M. de la Bourdonnaye se rendit maître de Madras en 1746, & en tira une rançon de 5 à 6 millions de France. C’est ce même homme, qu’on traita depuis en criminel, & qui après avoir langui plus de trois ans à la Bastille, eut l’avantage de trouver dans M. de Gennes, célebre avocat, un zélé défenseur de sa conduite ; de sorte qu’il fut déclaré innocent par la commission que le roi nomma pour le juger.

Madras est situé au bord de la mer, dans un terrein très-fertile, à une lieue de Saint-Thomé, 25 de Pondichery. Long. 98. 8. lat. selon le P. Munnaos, 13. 20. (D. J.)

MADRE le, (Géog.) riviere de Turquie en Asie, dans la Natolie ; elle n’est pas large, mais assez profonde : c’est le Méandre des anciens, mot qu’il faut toujours employer dans la traduction de leurs ouvrages, tandis que dans les relations modernes il convient de dire le Madre. (D. J.)

MADRENAGUE, s. f. (Com.) espece de toile, dont la chaîne est de coton, & la trame de fil de palmier. Il s’en fabrique beaucoup aux îles Philippines, c’est un des meilleurs commerces que ces insulaires, soit soumis, soit barbares, fassent avec les étrangers.

MADRÉPORES, s. m. madrepora, (Hist. nat.) ce sont des corps marins, qui ont la consistence & la dureté d’une pierre, & qui ont la forme d’un arbrisseau ou d’un buisson, étant ordinairement composés de rameaux qui partent d’un centre commun ou d’une espece de tronc. La surface de ces corps est tantôt parsemée de trous circulaires, tantôt de trous sillonnés qui ont la forme d’une étoile & qui varient à l’infini. Quelques madrépores ont une surface lisse, parsemée de trous ou de tuyaux ; d’autres ont des sillons ou des tubercules plus ou moins marqués, qui leur ont fait souvent donner une infinité de noms différens, qui ne servent qu’à jetter de la confusion dans l’étude de l’Histoire naturelle. C’est ainsi qu’on a nommé millépores, ceux à la surface desquels on remarquoit un grand nombre d’ouvertures ou de trous très-petits : on les a aussi nommés tubulaires, à cause des trous qui s’y trouvent. Quelques auteurs regardent les coraux comme des madrépores, d’autres croyent qu’il faut les distinguer, & ne donner le nom de madrépores qu’aux lytophites ou corps marins semblables à des arbres qui ont des pores, c’est-à-dire qui sont d’un tissu spongieux & rempli de trous, soit simples, soit étoilés.

Quoi qu’il en soit de ces différens sentimens, les madrépores sont trés-aisés à reconnoître par leur forme, par leur consistence qui est celle d’une pierre calcaire sur laquelle les acides agissent, ce qui indique sa nature calcaire. Les Naturalistes conviennent