y ramène, ce sont les deux réclamations suivantes portées par les libraires devant le comte d’Argenson[1] :
PLACET DES LIBRAIRES DE L’ENCYCLOPÉDIE
A MONSIEUR LE COMTE D’ARGENSON.
Pénétrés de la plus vive et de la plus respectueuse reconnaissance, nous recourons encore[2] à la protection de Votre Grandeur, non pour lui demander de nouvelles grâces, parce que nous craignons de l’importuner, mais pour vous représenter, Monseigneur, que l’entreprise sur laquelle Votre Grandeur a bien voulu jeter quelques regards favorables ne peut pas s’achever tant que M. Diderot sera à Vincennes. Il est obligé de consulter une quantité considérable d’ouvriers qui ne veulent pas se déplacer ; de conférer avec des gens de lettres qui n’auront pas la commodité de se rendre à Vincennes, de recourir enfin continuellement à la bibliothèque du Roi, dont les livres ne peuvent ni ne doivent être transportés si loin.
D’ailleurs, Monseigneur, pour conduire les dessins et les gravures, il faut avoir sous les yeux les outils des ouvriers, et c’est un secours essentiel dont M. Diderot ne peut faire usage que sur les lieux.
Ces considérations, Monseigneur, ne peuvent valoir auprès de Votre Grandeur qu’autant qu’elle voudra bien se laisser toucher de l’état violent dans lequel nous sommes, et s’intéresser à l’entreprise la plus belle et la plus utile qui ait jamais été faite dans la librairie. C’est la gràce que nous vous demandons, Monseigneur, et que nous espérons de votre amour pour les lettres.
NOUVELLES REPRÉSENTATIONS DES LIBRAIRES
DE L’ENCYCLOPÉDIE
A MONSEIGNEUR LE COMTE D’ARGENSON
LE 7 SEPTEMBRE 1749.
Les libraires intéressés à l’édition de l’Encyclopédie, pénétrés des bontés de Votre Grandeur, la remercient très-humblement de l’adoucissement qu’elle a bien voulu apporter à leurs peines en rendant au sieur Diderot, leur éditeur, une partie